par admin | Déc 4, 2024 | communiqué
Face à l’agitation provoquée par certains représentants de gestionnaire au sujet du projet de décret visant à renforcer la qualité de l’accueil en micro-crèches, le SNPPE déplore les discours alarmistes et les postures conflictuelles qui ne servent ni les professionnel·le·s, ni les familles, ni les enfants. Il est impératif de sortir de cette logique d’opposition et de travailler collectivement à des solutions durables.
Un besoin de clarté et de concertation
Le SNPPE rappelle que le projet de décret vise à mettre fin à des pratiques dérogatoires, notamment en termes de qualifications et de ratios d’encadrement. Ces ajustements, bien que nécessaires, doivent être accompagnés d’un dialogue constructif pour permettre une transition réaliste et respectueuse des contraintes des structures. Cependant, le recours systématique à la désinformation pour décrédibiliser ces évolutions nuit à l’ensemble de la profession.
Le maintien de conditions dangereuses est inacceptable
Le SNPPE exprime également son désaccord ferme avec une disposition clé du projet de décret, qui permet encore à un·e seul·e professionnel·le d’encadrer trois enfants simultanément. Après les drames qui ont secoué le secteur, il est inconcevable de tolérer de telles conditions. Cette mesure met non seulement en danger la sécurité et le bien-être des enfants, mais aggrave également la charge mentale et physique des professionnel·le·s, déjà confrontés à des conditions de travail éprouvantes.
Des discours nuisibles à la professionnalisation
Les réactions alarmistes de certains gestionnaires, qui se présentent comme des victimes, détournent l’attention des véritables enjeux. Ces postures mettent en péril les efforts pour renforcer la reconnaissance et la professionnalisation des métiers de la petite enfance, qui restent au cœur des préoccupations du SNPPE.
Construire l’avenir ensemble
Le SNPPE invite l’ensemble des acteurs du secteur à la concertation afin de trouver des évolutions des financements garantissant à la fois la qualité et l’offre d’accueil pour les familles, mais aussi la revalorisation des salaires pour l ‘ensemble des professionnels, quel que soit le type de financement actuel ou futur des Établissements d’Accueil du Jeune Enfant (EAJE). Les micro-crèches, modèle d’accueil essentiel dans certains territoires, ne pourront se pérenniser qu’en s’inscrivant dans cette dynamique.
Un appel à la mobilisation constructive
Le SNPPE réaffirme sa volonté de placer l’intérêt des enfants, des familles et des professionnel·le·s au cœur des discussions. Il appelle donc à une mobilisation collective, non pas pour rejeter en bloc les évolutions nécessaires, mais pour co-construire des mesures qui assurent un accueil sécurisé et de qualité.
par admin | Nov 21, 2024 | communiqué
Suite aux déclarations de Madame Canayer, Ministre déléguée en charge de la Famille et de la Petite Enfance du 20 novembre 2024, le SNPPE, souhaite réagir pour rectifier certaines affirmations et souligner les véritables enjeux de notre secteur.
1. Sur les parcours professionnels et la polyvalence
Madame Canayer a déclaré :
« Coordonner les parcours pour que les professionnel·les de la petite enfance puissent éventuellement travailler un jour avec des enfants plus grands, voire avec des enfants du secteur du handicap. »
Nous répondons :
Les Éducateurs de Jeunes Enfants (EJE) sont déjà des travailleurs sociaux capables de travailler en protection de l’enfance ou auprès d’enfants en situation de handicap. De même, les Auxiliaires de Puériculture (AP), en tant que professionnel·les du paramédical, peuvent intervenir en service de pédiatrie (avec des enfants jusqu’à 16 ans), en pouponnières ou auprès d’enfants en situation de handicap.
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas seulement une coordination des parcours, mais un véritable accès à des formations continues tout au long de nos carrières. Ces formations sont indispensables pour envisager des reconversions ou des évolutions professionnelles lorsqu’elles s’imposent, plutôt que d’être écarté·es, relégué·es à des tâches administratives, loin du terrain, au placard.
2. Sur les rémunérations et la prime Ségur
Madame Canayer a déclaré :
« Les rémunérations ont déjà été augmentées : les assistantes maternelles, les personnels des crèches avec la mise en place de la prime Ségur. »
Nous répondons :
La prime Ségur ne concerne que les professionnel·les du médico-social, ce qui exclut une grande partie des acteur·rices de la petite enfance. Peut-être Madame Canayer confond-elle cette prime avec le bonus attractivité, dont les effets tardent encore à être ressentis par de nombreuses structures.
Quant aux assistantes maternelles, la hausse récente du SMIC (+2 %) a fait passer leur salaire horaire minimum de 3,28 € à 3,34 €. Une augmentation dérisoire, accompagnée d’une revalorisation tout aussi symbolique des indemnités d’entretien. Ces chiffres illustrent bien le manque de reconnaissance réelle pour ces professionnel·les essentielles.
3. Sur la revalorisation non financière
Madame Canayer a déclaré :
« Ce n’est pas une question financière, mais une question de revalorisation. »
Nous répondons :
La revalorisation ne peut être dissociée de la dimension financière. Nous ne faisons pas de bénévolat. Être valorisé·es, c’est aussi percevoir un salaire décent, à la hauteur des responsabilités que nous assumons au quotidien.
Nous réclamons une augmentation immédiate de 300 euros pour toutes et tous, afin d’atteindre le niveau du salaire médian français et rendre ces métiers attractifs.
4. Sur la qualité de l’accueil et les taux d’encadrement
Madame Canayer a déclaré :
« Ce qui importe pour nous, ce n’est pas tant le taux d’encadrement, mais la qualité de l’accueil. »
Nous répondons :
La qualité de l’accueil est directement liée au nombre d’adultes disponibles pour encadrer les enfants. Avec des taux d’encadrement actuels insuffisants, comment prétendre garantir une prise en charge bientraitante ?
Des contrôles renforcés sont évoqués, mais avec quels moyens et quels personnels ? Plutôt que de se concentrer sur les sanctions, il faudrait privilégier l’accompagnement des structures et une amélioration effective des conditions de travail.
5. Sur la pénurie de professionnel·les et l’attractivité des métiers
Madame Canayer a déclaré :
« Il manque 10 000 professionnel·les, et la priorité c’est d’embaucher et donc d’augmenter l’attractivité. Si on n’a pas les professionnel·les, augmenter les taux d’encadrement ne servira à rien. »
Nous répondons :
Nous sommes d’accord sur l’urgence d’augmenter l’attractivité. Cependant, une annonce claire concernant une augmentation progressive des taux d’encadrement, actée par décret avec une échéance réaliste, enverrait un signal fort.
Former des futur·es professionnel·les pour atteindre ces objectifs est une démarche ambitieuse mais nécessaire. Elle s’accompagne impérativement d’une revalorisation salariale et d’un effort global pour améliorer les conditions de travail.
Conclusion : des attentes concrètes pour le secteur
Nous, professionnel·les de la petite enfance, demandons :
- Des formations continues accessibles, pour garantir des évolutions de carrière cohérentes.
- Une augmentation salariale immédiate de 300 euros pour toutes et tous.
- Un renforcement progressif des taux d’encadrement, acté par décret, pour améliorer la qualité de l’accueil et les conditions de travail.
- Des moyens accrus pour les communes et les services publics de la petite enfance, afin d’accompagner les structures plutôt que de simplement les contrôler.
Ces mesures ne sont pas des options, mais des conditions essentielles pour faire face à la crise de la petite enfance et garantir un avenir digne à nos métiers.
par admin | Nov 12, 2024 | communiqué, News, Témoignages
Prise de paroles de Véronique ESCAMES, co-secrétaire générale du SNPPE lors de la conférence de presse d’Anticor du mardi 12 novembre 2024
Nous ne demandons qu’une chose : que cesse enfin l’injustice dans le secteur de la petite enfance. Les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer ce que nous dénonçons depuis des années et que Victor Castanet a mis en lumière, preuves à l’appui.
Qu’on mette fin à la maltraitance institutionnalisée des professionnels, régulièrement menacés et intimidés dès qu’ils osent prendre la parole. Que les groupes privés, dont l’unique objectif est de maximiser leurs profits sur le dos des travailleurs et des enfants, soient écartés s’ils ne respectent pas les règles. Il est temps de faire le ménage.
Trop de professionnels souffrent en silence, leur voix écrasée par la machine du profit. Le droit du travail doit être appliqué dans toute sa rigueur ! Qu’on en finisse avec les pratiques de contournement qui permettent à ces groupes de se soustraire aux obligations légales. Les structures de La Maison Bleue sont des exemples criants de ce système : chaque établissement est une entité distincte, évitant ainsi l’obligation d’organiser des élections syndicales.
Les enfants méritent bien plus que des profits comptables ; ils ont besoin d’un environnement où leur bien-être prime. Nous réclamons des professionnels formés, compétents et traités avec respect, pour assurer aux plus jeunes un accompagnement digne. Nous exigeons un encadrement adapté, refusons l’utilisation des apprentis pour combler les effectifs et demandons que les voix de ceux qui sont sur le terrain soient enfin écoutées.
Voici les 3 témoignages lus lors de la conférence de presse d’Anticor :
Bonjour,
De nouveau de mes nouvelles…. malheureusement 😅.
Ce matin ma collègue et moi-même avons informé notre direction ainsi que notre responsable secteur que cette semaine, nous faisons grève sur nos journées continues c’est-à-dire de 16h15 à 18h15. Aucune mesure n’a été prise, a savoir prévenir les familles que la crèche fermerait à 16h15 ou bien prévoir une volante de fermeture.
Ma collègue a donc été sommée par la direction de faire sa journée continue aujourd’hui, droit de grève bafoué il me semble.
Quels sont nos recours pour ne pas que cela se reproduise cette semaine. Sommes-nous en droit de quitter la crèche si rien n’est anticipé par la direction où la responsable secteurs. Je pense que oui mais dans l’attente de votre retour.
Bonjour
Employée chez people and Baby je voulais savoir s’il était normal que nous ayons été menacées de sanction suite au nouveau scandale lié à nos paies ?
Je m’explique. Notre directrice de crèche a eu de visio avec la RO afin d’avoir les informations liées au non paiement de nos paies. Lors de ses deux visios, la RO a prévenu que si nous parlions aux extérieurs (presse, réseaux sociaux,etc), si nous mettions banderoles ou affiches devant les crèches, nous serions sanctionnées. Nous ne comprenons pas que notre droit d’expression soit bafoué sachant que dans cette histoire nous ne sommes que les victimes des hauts dirigeants….
Bonjour madame, bonjour monsieur,
Je souhaite porter à votre connaissance une situation problématique liée à l’entreprise qui gère la crèche [note du SNPPE : supprimé pour protéger la professionnelle], People and Baby.
J’ai travaillé une journée pour cette société le 29 janvier 2024 en tant qu’auxiliaire de puériculture dans leur structure [supprimé].
J’avais été recrutée pour un CDI mais, à la fin de cette première journée, j’ai informé la directrice de ma décision de ne pas poursuivre la période d’essai.
En effet, les conditions de travail ne répondaient pas aux valeurs qui m’importent dans ce métier.
Je ne suis pas donc pas revenue le lendemain.
Au moment de mon embauche, je n’avais pas signé de contrat.
Une semaine plus tard, j’ai été appelée par People and Baby pour signer ce contrat mais je n’ai pas répondu car je ne souhaitais pas revenir et je n’ai reçu aucun courrier par la suite.
Financièrement, j’ai reçu un salaire uniquement sur ma journée effective de travail mais pas de feuille de paie ni de solde de tout compte.
Depuis le mois d’avril, j’ai trouvé un poste temps plein en CDD dans une autre crèche, la crèche [supprimé].
Pourtant, depuis, chaque mois, la crèche People déclare des heures que j’aurais faites chez eux.
Je l’ai compris car ces heures apparaissent sur le site de France Travail.
J’ai contacté à plusieurs reprises ma conseillère Pôle Emploi pour la prévenir et elle a régularisé la situation de mon compte au fur à mesure.
Par exemple, en août, People and Baby a déclaré que j’ai travaillé 150 heures alors que je suis salariée [ailleurs] à temps plein sur cette période.
Le 3 octobre, j’ai finalement reçu un courrier de leur part m’informant que j’étais considérée comme démissionnaire et que mon contrat s’arrêtait à cette date. Du solde de tout compte reçu à ce moment-là a été déduit 8 mois de la mutuelle obligatoire.
Cette situation est anormale tant pour moi (elle peut me porter préjudice pour mes droits à venir et me déduit 70.32 de mon solde de tout compte) que pour ce que cela laisse supposer des pratiques de People and Baby : Déclarent-ils dans leur personnel des professionnelles qui ne sont plus dans leurs murs depuis longtemps ?
Sinon, pourquoi cette régularisation arrive-t-elle si tard et sans tenir compte de ce qui s’est réellement passé ?
Je vous joins ma déclaration pôle emploi ainsi que le courrier que je leur ai adressé ce jour.
par admin | Nov 9, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·le·es de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa profonde tristesse et adresse ses sincères condoléances à la famille de Mélissa ainsi qu’à ses collègues de la Maison de la petite enfance de Longwy. Nous nous associons à la douleur et à l’émotion de ceux qui, chaque jour, s’investissent pour le bien-être et le développement des enfants.
Ce drame résonne tragiquement avec la situation complexe et difficile qui caractérise depuis longtemps le secteur de la petite enfance. La souffrance au travail, la surcharge professionnelle et le manque criant de ressources humaines et de soutien se font sentir au quotidien. La précarité des moyens et des conditions de travail n’est que trop souvent ignorée, malgré les nombreux signalements et les appels répétés des professionnel·le·s et des organisations syndicales.
L’immobilisme des pouvoirs publics et des employeurs gestionnaires face à ces problématiques est une réalité à laquelle les professionnel·le·s sont confronté·e·s jour après jour. Il est urgent que soient enfin envisagées les mesures de prévention des risques psychosociaux et que des actions concrètes soient pour que les drames tels que celui de Mélissa ne se reproduisent plus.
Nous rappelons l’importance de faire de la santé, de la sécurité et du respect des professionnel·le·es une priorité absolue. Cette prise de conscience est indispensable pour préserver ceux qui, au cœur des crèches et des institutions de la petite enfance, assurent une mission essentielle au service de la société.
par admin | Sep 22, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnelles de la Petite Enfance (SNPPE) est très inquiet suite à la nomination d’Agnès Canayer au poste de ministre en charge de la petite enfance. Dans un secteur de la petite enfance en pleine crise, le SNPPE aurait souhaité travailler avec une personne qui maitrise les problématiques. Nous avons assez perdu de temps comme ça ! Les interventions de Mme Canayer au Sénat ont pu déjà montrer que l’obsession budgétaire prime sur tout le reste. Le SNPPE sera très attentif à ce que les moyens soient mis en œuvre pour résoudre la crise du secteur.
Son parachutage ne fait qu’amplifier nos doutes. Le ministère de LA Famille ? Un modèle familial dépassé qui n’a plus sa place dans nos réalités modernes. Le contexte est d’autant plus explosif avec la parution de Les Ogres, et nous exigeons qu’elle rencontre avant tout les représentants des professionnel·le·s, AVANT les gestionnaires ou la CNAF.
Madame la Ministre, il est temps de prendre conscience des véritables enjeux et d’agir pour un soutien concret à la petite enfance. Nos enfants, nos familles et nos professionnelles ne peuvent pas attendre. C’est pourquoi le SNPPE appelle à se mobiliser dès le 1er octobre.
par admin | Sep 20, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa vive inquiétude suite aux rumeurs de nomination de Laurence Garnier en tant que Ministre de la Famille. Alors que le secteur de la petite enfance traverse une crise profonde, exacerbée par des révélations troublantes dans le livre de Victor Castanet, Les Ogres, il est impératif de se tourner vers des solutions qui privilégient le bien-être des enfants, la sécurité des structures et la valorisation des professionnels.
Des défis majeurs pour le secteur de la petite enfance
Le livre Les Ogres dévoile des manquements inquiétants dans certaines structures d’accueil, révélant une politique de la petite enfance déconnectée des besoins réels des familles et des jeunes enfants. Ces dysfonctionnements résultent d’une gestion axée sur la rentabilité de l’usage de l’argent public renforcée par les logiques de la marchandisation, au détriment de la qualité d’accueil, essentielle pour le développement harmonieux de l’enfant et l’accueil de sa famille. Le SNPPE réaffirme que toute politique dédiée aux enfants et aux familles doit impérativement privilégier leur bien-être, en assurant une sécurité affective, physique et psychologique.
Une vision rétrograde inadaptée aux enjeux actuels
Les prises de position passées de Laurence Garnier, notamment son opposition à la PMA et à l’extension des droits pour les familles, ne correspondent pas à la vision inclusive et bienveillante que nous devons adopter pour accompagner les évolutions de la société moderne. En tant que professionnels, nous ne pouvons accepter qu’une telle vision conservatrice prenne les rênes de politiques publiques touchant directement à la diversité des structures familiales et à l’éducation des jeunes enfants.
Exigences pour l’avenir du secteur
Nous demandons :
- Des réformes ambitieuses et inclusives pour la petite enfance, incluant un renforcement des contrôles de qualité dans toutes les crèches.
- Une valorisation réelle du métier, avec des conditions de travail dignes et des salaires adaptés pour les professionnels.
- Une politique de protection de l’enfance fondée sur l’inclusion, la bienveillance et des normes exigeantes, loin des visions régressives et partisanes.
Il est plus que jamais nécessaire de nommer des personnalités à même de répondre aux défis cruciaux que traversent nos familles et nos enfants.