Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance alerte l’ensemble des professionnel·les de la petite enfance d’une arnaque au CPF en cours.
Selon nos informations, un démarchage téléphonique est en cours aussi bien dans les structures petite enfance qu’auprès des assistant·es maternel·les.
La personne se présente comme étant du Bureau National de la Petite Enfance, organisation qui n’existe pas en France. Cet organisme n’a rien à voir avec notre syndicat dont son instance dirigeante est nommée Bureau National comme dans beaucoup d’organisations syndicales.
Le démarchage consiste au discours suivant :
La personne au téléphone dit qu’elle fait partie du Bureau National de la Petite Enfance. Son appel concerne une subvention gouvernementale pour tous les travailleurs de la Petite Enfance pour les récompenser de leur travail durant la période Covid. Elle évoque ensuite les points sur le compte CPF à convertir en subvention ou à verser sur le compte retraite.
TOUT CECI EST FAUX !!
Nous invitons les professionnel·les démarché.es à prendre note du numéro d’appel et, si possible, d’obtenir de la personne un mail expliquant la démarche afin d’avoir de plus grands moyens pour l’identifier.
Ensuite, le SNPPE incite les professionnel·les à faire les démarches nécessaires :
Le SNPPE s’interroge, comme d’autres organisations professionnelles ont pu le faire auparavant, sur l’efficacité de la sécurité du site mon-enfant.fr de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales qui permet d’accéder à l’ensemble des coordonnées des modes d’accueil petite enfance en France.
Il souhaite que la CNAF puisse garantir l’accessibilité des données. Il n’est pas entendable qu’un service créé pour informer les parents devienne un annuaire facile d’accès pour les arnaques en tout genre auprès des professionnel·les de la petite enfance.
PLUSIEURS FAMILLES EN PROCÈS CONTRE DEUX SALARIÉES D’UNE CRÈCHE DU GROUPE PEOPLE AND BABY
En mai 2021, suite à la constatation de blessures sur le corps de son enfant lui faisant suspecter de potentielles maltraitances dans une crèche du groupe People & Baby à Villeneuve d’Ascq, une maman dépose plainte. Deux professionnelles de la structure sont alors renvoyées devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences physiques et psychologiques n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail sur un mineur de moins quinze ans par une personne ayant autorité sur la victime en adoptant des attitudes et gestes inadaptés à la prise en charge d’un enfant en bas âge. D’autres parents d’enfants accueillis au sein de la même crèche ont alors rejoint la procédure, pour d’autres faits dont leurs enfants auraient potentiellement été victimes. Le procès se tiendra le 15 mai prochain à 14h au tribunal correctionnel de Lille. Suite au décès d’un bébé dans le même groupe, elle crée un an plus tard le collectif “protection enfance crèche (CPEC)” et appelle les parents de victimes à la rejoindre. De cet appel, elle recevra des centaines de témoignages des quatre coins de la France. Après le drame de Lyon l’année dernière, après le rapport de l’IGAS rendu public le 11 avril 2023, la FNEJE et le SNPPE souhaitent apporter leur soutien à ces parents. Dénoncer des faits de maltraitance n’est jamais une chose facile, que l’on soit parent ou professionnel·le de la petite enfance. Ces situations viennent mettre en lumière “ l’insupportable ”, le “ non-imaginable ”. Malheureusement de nombreuses plaintes sont classées sans suite et lorsqu’elles sont retenues, les peines prononcées sont souvent minimales. Malgré la loi du 30 novembre 2018 qui inscrit dans le code civil que “ l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques “, notre société ne veut toujours pas admettre que les enfants sont des citoyens à part entière et que leur éducation doit se faire sans violence que ce soit au sein de la famille ou dans les institutions qui les accueillent (crèches, assistant.es maternel.les, écoles, accueils périscolaires, clubs sportifs, etc.). En ce qui concerne les modes d’accueil de la petite enfance, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas. Que ce soit dans les cas de maltraitance institutionnelle que l’IGAS démontre dans son rapport et qu’il n’est plus possible de minimiser ou parfois des cas de maltraitance individuelle, la FNEJE et le SNPPE encouragent les professionnel.les et les parents dans la mise en exergue des faits de maltraitance afin que les politiques publiques prennent enfin la mesure des enjeux et apportent les réponses adéquates. De façon générale, c’est toute la société qui doit prendre conscience que notre regard sur l’enfant doit changer.
Le rapport de l’IGAS a été demandé par le ministre Jean-Christophe COMBES, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, à la suite du décès d’une enfant dans une micro-crèche l’été dernier.
Suite à des retours massifs d’expériences des familles (environ 27000 réponses) et des professionnel.les de terrain (autour de 17000 réponses : 5000 pour les dir 12000 pour les autres pros), mais également à des enquêtes de terrain et immersions (crèches de toute taille et leurs professionnel.le.s – CAF – PMI – syndicats – associations – communes – chef lieu – experts – chercheurs, etc.) sur 8 départements, ce rapport a permis de “croiser les préoccupations et multiplier les regards” sur un secteur d’activité sans cesse dé-réglementé comme le dénonce également depuis de nombreuses année le collectif Pas de bébés à la consigne dont la Fneje et le SNPPE sont des membres actifs.
Ce rapport reconnaît avec force et détails les différents facteurs qui empêchent l’organisation d’un accueil de qualité dans les EAJE. Bien que les conditions d’accueil recensées soient très hétérogènes, sur le plan systémique global, ces conditions ne garantissent pas la qualité d’accueil annonce l’IGAS. Les enquêteurs insistent sur le fait que la question du développement et bien-être du jeune enfant n’a pas été posée comme objectif principal par les politiques ces dernières années. Le référentiel bâtimentaire et la charte nationale sont les deux seuls 1ers pas, bien loin d’être suffisants.
Ce rapport, au-delà de témoignages de professionnel.le.s défaillant.e.s, dénonce fermement les causes de tout un système qui induisent les maltraitances et la perte de la qualité d’accueil dans les crèches. Ce sont bien les choix de toute la politique Petite Enfance depuis des années et encore plus depuis la réforme Norma qui sont remis en cause.
Selon ce rapport, la prévention de la maltraitance correspond à la prise en charge collectivement “d’un nouveau regard, de nouvelles représentations” des métiers du care pour en finir avec le triste “ Amusez-vous bien” qui réduit notre profession à un temps juste récréatif. Surtout, la prévention de la maltraitance doit s’inscrire dans la lutte contre la dégradation des conditions de travail. Cela consiste, d’après le rapport, à adapter les locaux pour apporter aux usagers des espaces de repos, de vie dignes et à la hauteur du point 9 de la Charte Nationale de la Petite Enfance; à repenser un socle commun des diplômes pour articuler de manière qualitative la complémentarité des formations.
Nous n’oublions pas non plus que ce rapport n’a pas enquêté sur nos pairs qui travaillent dans les crèches familiales, qui travaillent dans l’accueil individuel. Nous savons que vous subissez aussi les conséquences de ces années de politique de la petite enfance dont la priorité a mis l’accent sur la création de places en oubliant la qualité des conditions de travail de ceux et celles qui sont en première ligne pour aider la société à bien traiter les enfants accueillis.
Au SNPPE, nous dénonçons depuis notre création les déviances institutionnelles qui maltraitent autant les professionnel.le.s que les enfants.
Reprenons un peu les analyses et recommandations de l’IGAS: elles vous évoqueront bien des choses….
D’abord, la surreprésentation des établissements avec des sections aux effectifs “entre 20 et 30 enfants dans une même pièce”. C’est la reconnaissance de la dureté et la pénibilité de ces environnements de socialisation autant côté enfant que professionnel qui est enfin reconnue grâce à ce rapport. Cela fait écho avec les 7m² réduit à 5,5m² en zone dense pour accueillir toujours plus d’enfants dans un même espace, ce que nous avions dénoncé suite à la loi Norma, en exigeant un minimum de 7m² par enfant qu’importe la zone.
Le rapport insiste aussi sur “le non-respect des taux d’encadrement”. L’IGAS conclut que les normes actuelles ne rejoignent pas le consensus scientifique et les témoignages des professionnel.le.s. La recommandation est que ces normes actuelles soient un minimum sécuritaire mais qu’elles soient réévaluées pour tendre à une norme qualitative que le collectif Pas de bébés à la consigne réclame depuis plus de 2 ans avec la moyenne d’un.e professionnel.le pour 5 enfants en visant le 1 pro pour 3 enfants non-marcheurs et 1 pour 5 enfants marcheurs.
Sur les risques d’embaucher “des professionnel.les en manque de connaissances sur le développement global des jeunes enfants”. C’est avec une certaine émotion empreinte de colère que nous percevons que la sirène d’alarme est enfin déclenchée au niveau du Ministre. L’IGAS dénonce des professionnel.le.s trop peu formés au regard de ces métiers exigeants et des besoins des jeunes enfants.
Les critères structurels et institutionnels induisent une baisse de la qualité d’accueil et surtout, des maltraitances. L’IGAS déplore par exemple le fait qu’aucune discussion sur les grandes amplitudes horaires – entre 8 et 10h/j – faites par les enfants en établissement dans un environnement stressant (bruit, mouvement, etc) n’ait eu lieu. Cela a été fait pour le système scolaire, or les moins de 3 ans sont encore plus vulnérables et il y a urgence à lancer une réflexion
Le bâti est lui aussi mis en cause. Un champ hétérogène mais beaucoup trop de structures vieillissantes, mal adaptées à l’organisation du quotidien, ou ayant des espaces qui ne permettent pas la sécurité affective et les besoins de motricité, pourtant cités comme essentiels dans le rapport des 1000 premiers jours.
Les modèles financiers PSU comme PAJE ont atteint leur limite. L’IGAS exige de revoir les modalités de financement pour les amener à un gage de qualité et non à un modèle de rentabilité comme actuellement. Il recommande de travailler conjointement en tripartite (Branche famille / Etablissements / Tiers) pour gagner en transparence, définir qui finance quoi en lien avec les exigences de qualités. Le modèle horaire est dénoncé tout comme le modèle PAJE, tous deux très axés financier, ne permettant pas l’accueil de tous les enfants et induisant des biais de rentabilité. Pas de bébés à la consigne réclamait que le restant à charge des familles soit aligné sur la base du quotient familial.
L’IGAS demande aussi de réformer la PMI pour aider à gagner en qualité. Par exemple: se ré-orienter vers la qualité du relationnel/bien-être et moins de sanitaire et bâtimentaire. Pour ce faire: embaucher plus d’EJE, harmoniser les PMI sur les normes de base sans conduire à empêcher le regard et jugement des contrôleurs qui ne sont pas des cocheurs de grilles, dixit L’IGAS.
Il est urgent que le gouvernement saisisse à bras le corps les retours des professionnel.le.s de terrain qui alertent depuis toutes ces années sur une réalité que constate aujourd’hui l’IGAS.
Si ce rapport de l’IGAS est “un tableau noir”, les enquêteur.ices informent et insistent sur la forte implication et engagement des professionnel.les qui “ quand ielles ne sont pas en souffrance et en difficultés” expriment leurs motivation à exercer un métier épanouissant et essentiel au bien-être de la société. Ces professionnel.le.s souhaitent faire avancer les choses pour augmenter la qualité d’accueil, nous aussi alors écoutez nous et agissez!
Si ce rapport est salué à la quasi unanimité, certaines voix s’élèvent déjà en agitant les risques “d’une tempête” soulevée par un déferlement des inquiétudes des familles qui pourraient prendre peur et retirer leurs enfants des mains de professionnel.les maltraitants “malgré eux”.
Nous, le SNPPE, nous ne craignons pas les conséquences de ce rapport qui enfin informe et dénonce des conditions d’accueil en constante dégradation, une logique économique de rentabilité qui profite aux gestionnaires privés et une financiarisation du service d’accueil collectif des EAJE qui maltraite les enfants, les familles et les professionnel.les en favorisant les réductions de coûts de fonctionnement, de rentabilité et de remplissage des établissements avec des effectifs accueillis démesurés au regard des moyens structurels et institutionnels.
La seule réponse que Olivier VÉRAN, porte-parole du gouvernement, donne c’est : « il y aura plus de contrôles, et nous ouvrirons 200 000 places d’accueil ». Par cette prise de parole, il montre que le gouvernement n’a pas compris ce rapport. Répression sur ces maltraitances qui sont le résultat de vos choix politiques, quelle hérésie! 200 000 places quand il manque 10 000 professionnel.le.s, quelle ironie!
Au SNPPE, nous réclamons tout ce que l’IGAS recommande également:
une revalorisation des salaires dénoncés comme insuffisants par les enquêteurs au vu de l’exigence de nos métiers auprès des Jeunes Enfants, pouvant ainsi favoriser l’attraction de nos métiers “La pénurie de professionnels n’impacte pas que le service rendu aux familles. Elle implique aussi pour les professionnels eux-mêmes une détérioration de l’exercice de leur métier qui prend de multiples formes” source IGAS.
Des programmes de formations forts aux lumières des dernières études et un ratio de 50% de professionne.le.s diplômé.e.s / 50% de professionnel.le.s non diplômé.e.s en permanence. L’accès à des formations continues.
l’abrogation de l’arrêté du 29 juillet 2022,
des conditions de travail décentes: notamment un taux d’encadrement optimal en lien avec le rapport des 1000 premiers jours et des revendications du collectif “Pas de bébés à la consigne” ou encore des conditions de QVT – Qualité de Vie au Travail – (le rapport dénonce l’absence de salle de pause dans certaines structures ou encore les niveaux sonores trop élevés),
et globalement une reconnaissance de ces métiers comme de vrais métiers qui requièrent des compétences et connaissances, des métiers exigeants émotionnellement et physiquement, où la pénibilité doit être aussi reconnue (risques physiques et psychosociaux)
Faire la sourde oreille et le mépris : c’est fini.
M. COMBE, nous sommes toujours prêts à vous rencontrer.
Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance crée une caisse de grève pour TOUT·ES les professionnel·les de la petite enfance, syndiqué·es ou non.
En effet, suite à son communiqué du 8 mars dernier, le SNPPE estime qu’il est temps que la mobilisation du secteur de la petite enfance s’amplifie.
La valorisation salariale du secteur est une attente partagée par l’ensemble des acteurs du secteur. En effet, quoi qu’en dise le gouvernement, le manque d’attractivité salariale engendrée par une absence d’ambition nationale dans la politique petite enfance depuis de trop nombreuses années est LE premier point qui entraîne la pénurie de professionnel·les constatée par la CNAF en juillet 2022.
Le SNPPE sait à quel point une grève est un effort financier immense. C’est pourquoi il a décidé de créer une caisse de grève spécifique au secteur de la petite enfance avec le soutien de caisse-solidarité.fr
Il souhaite ainsi offrir la possibilité à toute personne, aux parents de soutenir les actions des professionnel·les de la petite enfance pour leurs conditions de travail et donc pour les conditions d’accueil du jeune enfant.
En prenant cette initiative, le SNPPE a la volonté d’apporter des moyens supplémentaires à TOUTES les futures actions que le SNPPE portera à son initiative ou de manière plus collective comme celles avec le collectif Pas de bébés à la consigne.
Il est possible également de donner par chèque ou par virement (plus d’infos par mail à caissedesolidarite@snppe.fr).
Tout professionnel de la petite enfance peut organiser une initiative locale pour aider à promouvoir la caisse de grève et y verser les sommes récoltées.
Enfin, le SNPPE rappelle que l’adhésion à un syndicat permet de bénéficier d’un crédit d’impôts. C’est aussi une manière de soutenir les actions du syndicat qui pourra ainsi lui-même attribuer un fond plus important à la caisse de grève.
Caisse de grève petite enfance
Le SNPPE propose cette caisse pour tout·es les professionnel·les de la petite enfance, syndiqué·es ou non, pour toutes les actions portées par le SNPPE de manière propre ou collective (par exemple dans le cadre du collectif Pas de bébés à la consigne).
Voilà ce qui est proposé aux familles sur une sélection de crèches people&baby et sous réserve de places disponibles :
capture d’écran du site de people&baby
Tout·es professionnel·les de la Petite Enfance et personnes sensibilisé·es aux besoins des jeunes enfants ne peuvent que s’offusquer de cette idée.
Côté enfants, les besoins de stabilité, de repères de continuité ne sont pas considérés. L’enfant, à peine familiarisé, va devoir, en quittant la structure après la période d’essai, faire le deuil des professionnel·les en qui il a laissé sa confiance et sa sécurité. Un mois, pour beaucoup d’enfants, c’est court pour se sentir bien dans un lieu.
Côté professionnel·les, c’est accueillir un enfant dont l’avenir est incertain, non pas parce qu’il s’agit d’un accueil d’urgence, mais parce que c’est “à l’essai”. C’est s’investir sur la période la plus intense de familiarisation, y mettre ses compétences et son énergie sans être sûr à la fin des 4 semaines que l’enfant restera. Ainsi, c’est s’asseoir sur ses valeurs pédagogiques.
Dans un contexte déjà tendu, c’est un facteur supplémentaire de risques psychosociaux des professionnel·les de la petite enfance.
Côté familles, cela peut paraître être une bonne idée mais attention si vous voulez rompre le contrat c’est avant le 30 mars.
Passé cette date, que se passe-t-il si l’accueil ne fonctionne pas ? Combien devront-ils payer pour rompre le contrat ?
Pendant ce temps-là, même si les familles qui ne souhaitent pas continuer sont remboursées, la crèche, si elle est en PSU, aura perçu la part CAF.
Les enfants doivent-ils être accueillis comme on signe un essai “Amazon Prime” ou que l’on teste un matelas pour 100 nuits ?
Le SNPPE rappelle que les bébés ne sont pas des marchandises. Ces campagnes commerciales sont tout à fait scandaleuses et nuisent à l’image du secteur de la petite enfance. Elles nient l’engagement au quotidien et les valeurs des professionnel·les de la petite enfance.
Dans un contexte où il est question d’un Service Public de la Petite Enfance, le SNPPE renouvelle sa position : pour lui, c’est l’épanouissement du jeune enfant qui doit être au cœur de la réflexion et non le centre d’un intérêt commercial d’entreprises dont la seule préoccupation est les bénéfices pour les actionnaires et les dirigeants.
Le contexte de la petite enfance est plus que jamais mauvais :
de plus en plus de témoignages sur la boite mail du syndicat et sur les réseaux sociaux de professionnelles qui travaillent dans des conditions qui ne respectent pas le Code de la Santé Publique (CSP).
de nombreuses structures ferment ou sont dans des situations alarmantes :
Paris : l’inquiétante fugue de trois enfants de 4 ans, retrouvés à 1 km de leur école (TF1, 18 janvier 2023)
Seine-Saint-Denis : un élu pointe du doigt les conditions d’accueil “indignes” d’une crèche du Raincy (CNews, 18 janvier 2023)
Hautes-Alpes: une fillette de 9 mois oubliée dans une crèche par le personnel (BFM, 27 janvier 2023)
Sathonay-Camp | La crèche municipale ferme : des parents dans le désarroi (Le Progrès, 2 février 2023)
Fermeture de la crèche familiale à Poitiers : les parents et agents sont très déçus (Centre Presse, 3 février 2023)
Trop coûteuse pour la Ville de Charleville-Mézières, la crèche familiale va s’arrêter (L’Ardennais, 6 février 2023)
Jugée trop coûteuse, la crèche municipale de Laventie va-t-elle être privatisée ? (La Voix du Nord, 7 février 2023)
Vitré : la crèche d’entreprise de la SVA Jean Rozé bientôt vendue ? (Le Journal de Vitré, 12 février 2023)
Grève surprise dans plusieurs crèches autour de Toulouse : trois cents familles sans solution de garde ce mardi (La Dépêche, 14 février 2023)
La fermeture d’une crèche jugée insalubre à Talence prolongée jusqu’à l’été 2023 (Sud Ouest, 14 février 2023)
L’hôpital de Joigny maintient la crèche Les Lucioles accessible aux enfants de ses agents (L’yonne Républicaine, 14 février 2023)
Aides à l’investissement des CAF : une bonne affaire pour les promoteurs ? (Liaisons Sociales, 21 février 2023)
Détournement de fonds présumé à la crèche de La Frette-sur-Seine (La Gazette du Val d’Oise, 23 février 2023)
« Beaucoup pensent qu’on fait du gardiennage. Mais c’est bien plus que ça » : paroles d’auxiliaires de puériculture (France3 Nouvelle Aquitaine, 23 février 2023)
Quatre millions d’euros d’arnaque aux micro-crèches? 19 plaintes déposées à Nice (Nice-Matin, 24 février 2023)
Crèche de Val d’Isère : grèves, arrêts maladie, problèmes de chauffage… le ras-le-bol de parents (Le Dauphiné Libéré, 28 février 2023)
Valence : une micro-pile disparue à la crèche, 43 jeunes enfants à l’hôpital pour faire des radios (France Bleu, 1er mars 2023)
Soupçons de maltraitances et négligences dans une crèche de Rillieux-la-Pape (Le Progrès 5 mars 2023)
Et ce n’est qu’un extrait de ce que les médias relaient. Bien d’autres structures sont en difficultés financières, d’encadrement, de gestion…
Un futur rapport (un de plus !) du Pacte des solidarités, cette fois-ci, fait craindre aux acteurs de la branche de l’accueil individuel d’un risque de le déstructurer alors qu’il reste le 1er mode de garde après les familles en France.
Un ministre qui annonce déjà dans les médias que les concertations pour le Service Public de la Petite Enfance sont finies alors que la rapporteure générale doit finir sa concertation le….12 avril. Cependant, AUCUNE annonce n’a été faite en faveur des pros en ce qui concerne les salaires, les conditions de travail ou bien encore un plan de formation pour faire face à la pénurie chiffrée par la CNAF depuis juillet 2022.
Dès lors, le SNPPE dénonce :
L’immobilisme du gouvernement : aucune annonce (à part l’arrêté du 29 juillet 2022) pour faire face à la pénurie.
Le manque de considération du statut des assistant·es maternel·les par le gouvernement, bien qu’ayant obtenu l’accès à la médecine du travail.
Aucune décision concrète ne sort du Comité de Filière Petite Enfance
Un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur la maltraitance qui n’est toujours pas publié.
Une deuxième mission de l’IGAS qui doit s’emparer de la question des salaires mais le contexte est déjà identifié ! Tous les acteurs le disent, même les gestionnaires ! Alors, il faut agir avant qu’il ne soit trop tard et que nombreuses autres structures ne ferment.
Comment peut-on annoncer un plan ambitieux de 200 000 places supplémentaires quand on ne veut pas déjà palier 10 000 ETP manquants dans les places actuelles ?
Les manquements de certains gestionnaires à leur responsabilité en ce qui concerne le respect des règles d’encadrement des jeunes enfants dans les structures.
En effet, le SNPPE souhaite rappeler les règles du CSP (dont les dernières versions en cours sont issues du Décret n°2022-1772 du 30 décembre 2022) :
Article R2324-37 : les temps d’analyse des pratiques professionnelles sont de 6 heures par an, en dehors de la présence des enfants.
Article R2324-42 : En attendant un arrêté (encore!), le nombre de professionnels chargé de l’encadrement des enfants (d’auxiliaires de puériculture diplômés, d’éducateurs de jeunes enfants diplômés d’Etat, d’infirmiers diplômés d’Etat, de psychomotriciens diplômés d’Etat et de puériculteurs diplômés d’Etat), est calculé en moyenne sur le mois, doit représenter au moins 40% de l’effectif mensuel de référence de l’établissement. Les 60 % restant des professionnel·les ayant une qualification ou une expérience définies par arrêté du ministre chargé de la famille.
Article R2324-43 : L’effectif minimal du personnel de l’établissement chargé de l’encadrement des enfants, qui résulte de l’application au nombre d’enfants effectivement accueillis des taux d’encadrement mentionnés aux articles R. 2324-46-4 et R. 2324-47-4, doit être respecté à chaque instant.
Article R2324-43-1 : Pour des raisons de sécurité, l’effectif du personnel de l’établissement présent auprès des enfants effectivement accueillis ne peut pas être inférieur à deux, dont, pour les établissements et services d’une capacité supérieure à vingt-quatre places, au moins un des professionnels mentionnés au 1° de l’article R. 2324-42.
Ainsi, il interpelle les professionnel·les petite enfance qui sont au quotidien auprès de l’enfant ainsi que les équipes de direction, de coordination, de responsables à ne pas alimenter cette duperie de pallier les manques de la politique nationale petite enfance en se mettant hors du cadre du Code de la Santé Publique !
Il faut arrêter d’accueillir les jeunes enfants sans le respecter !
Il faut que cessent les solutions d’urgence qui deviennent trop souvent pérennes comme faire appel au personnel technique ou de direction quand il manque quotidiennement des pros auprès des jeunes enfants (le SNPPE parle bien ici de situations récurrentes et non d’une urgence ponctuelle).
Il demande aux pros de systématiquement dénoncer ces contextes par écrit auprès de la hiérarchie, du gestionnaire (et en mettant en copie le SNPPE, l’inspection du travail et la PMI), d’exiger que le CSP soit respecté en prenant des mesures durables pour la sécurité des jeunes enfants et des professionnel·les.
Il exige que le ministre des Solidarités s’occupe sérieusement du secteur de la petite enfance avant que d’autres situations ne viennent encore faire les choux gras des médias.
Il veut que la petite enfance soit un réel atout pour la France. Il s’agit non seulement que qu’elle permette l’articulation entre vie personnelle et vie professionnelle mais encore qu’elle soit un réel vecteur de l’épanouissement des bébés dans notre société au regard des connaissances acquises sur le développement du jeune enfant.
Les professionnel·les ne cautionneront plus les petits arrangements.
Ils et elles veulent seulement faire le travail correctement, dignement et qu’ils/elles soient respectés, valorisés à leur juste valeur.