par admin | Nov 12, 2024 | communiqué, News, Témoignages
Prise de paroles de Véronique ESCAMES, co-secrétaire générale du SNPPE lors de la conférence de presse d’Anticor du mardi 12 novembre 2024
Nous ne demandons qu’une chose : que cesse enfin l’injustice dans le secteur de la petite enfance. Les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer ce que nous dénonçons depuis des années et que Victor Castanet a mis en lumière, preuves à l’appui.
Qu’on mette fin à la maltraitance institutionnalisée des professionnels, régulièrement menacés et intimidés dès qu’ils osent prendre la parole. Que les groupes privés, dont l’unique objectif est de maximiser leurs profits sur le dos des travailleurs et des enfants, soient écartés s’ils ne respectent pas les règles. Il est temps de faire le ménage.
Trop de professionnels souffrent en silence, leur voix écrasée par la machine du profit. Le droit du travail doit être appliqué dans toute sa rigueur ! Qu’on en finisse avec les pratiques de contournement qui permettent à ces groupes de se soustraire aux obligations légales. Les structures de La Maison Bleue sont des exemples criants de ce système : chaque établissement est une entité distincte, évitant ainsi l’obligation d’organiser des élections syndicales.
Les enfants méritent bien plus que des profits comptables ; ils ont besoin d’un environnement où leur bien-être prime. Nous réclamons des professionnels formés, compétents et traités avec respect, pour assurer aux plus jeunes un accompagnement digne. Nous exigeons un encadrement adapté, refusons l’utilisation des apprentis pour combler les effectifs et demandons que les voix de ceux qui sont sur le terrain soient enfin écoutées.
Voici les 3 témoignages lus lors de la conférence de presse d’Anticor :
Bonjour,
De nouveau de mes nouvelles…. malheureusement 😅.
Ce matin ma collègue et moi-même avons informé notre direction ainsi que notre responsable secteur que cette semaine, nous faisons grève sur nos journées continues c’est-à-dire de 16h15 à 18h15. Aucune mesure n’a été prise, a savoir prévenir les familles que la crèche fermerait à 16h15 ou bien prévoir une volante de fermeture.
Ma collègue a donc été sommée par la direction de faire sa journée continue aujourd’hui, droit de grève bafoué il me semble.
Quels sont nos recours pour ne pas que cela se reproduise cette semaine. Sommes-nous en droit de quitter la crèche si rien n’est anticipé par la direction où la responsable secteurs. Je pense que oui mais dans l’attente de votre retour.
Bonjour
Employée chez people and Baby je voulais savoir s’il était normal que nous ayons été menacées de sanction suite au nouveau scandale lié à nos paies ?
Je m’explique. Notre directrice de crèche a eu de visio avec la RO afin d’avoir les informations liées au non paiement de nos paies. Lors de ses deux visios, la RO a prévenu que si nous parlions aux extérieurs (presse, réseaux sociaux,etc), si nous mettions banderoles ou affiches devant les crèches, nous serions sanctionnées. Nous ne comprenons pas que notre droit d’expression soit bafoué sachant que dans cette histoire nous ne sommes que les victimes des hauts dirigeants….
Bonjour madame, bonjour monsieur,
Je souhaite porter à votre connaissance une situation problématique liée à l’entreprise qui gère la crèche [note du SNPPE : supprimé pour protéger la professionnelle], People and Baby.
J’ai travaillé une journée pour cette société le 29 janvier 2024 en tant qu’auxiliaire de puériculture dans leur structure [supprimé].
J’avais été recrutée pour un CDI mais, à la fin de cette première journée, j’ai informé la directrice de ma décision de ne pas poursuivre la période d’essai.
En effet, les conditions de travail ne répondaient pas aux valeurs qui m’importent dans ce métier.
Je ne suis pas donc pas revenue le lendemain.
Au moment de mon embauche, je n’avais pas signé de contrat.
Une semaine plus tard, j’ai été appelée par People and Baby pour signer ce contrat mais je n’ai pas répondu car je ne souhaitais pas revenir et je n’ai reçu aucun courrier par la suite.
Financièrement, j’ai reçu un salaire uniquement sur ma journée effective de travail mais pas de feuille de paie ni de solde de tout compte.
Depuis le mois d’avril, j’ai trouvé un poste temps plein en CDD dans une autre crèche, la crèche [supprimé].
Pourtant, depuis, chaque mois, la crèche People déclare des heures que j’aurais faites chez eux.
Je l’ai compris car ces heures apparaissent sur le site de France Travail.
J’ai contacté à plusieurs reprises ma conseillère Pôle Emploi pour la prévenir et elle a régularisé la situation de mon compte au fur à mesure.
Par exemple, en août, People and Baby a déclaré que j’ai travaillé 150 heures alors que je suis salariée [ailleurs] à temps plein sur cette période.
Le 3 octobre, j’ai finalement reçu un courrier de leur part m’informant que j’étais considérée comme démissionnaire et que mon contrat s’arrêtait à cette date. Du solde de tout compte reçu à ce moment-là a été déduit 8 mois de la mutuelle obligatoire.
Cette situation est anormale tant pour moi (elle peut me porter préjudice pour mes droits à venir et me déduit 70.32 de mon solde de tout compte) que pour ce que cela laisse supposer des pratiques de People and Baby : Déclarent-ils dans leur personnel des professionnelles qui ne sont plus dans leurs murs depuis longtemps ?
Sinon, pourquoi cette régularisation arrive-t-elle si tard et sans tenir compte de ce qui s’est réellement passé ?
Je vous joins ma déclaration pôle emploi ainsi que le courrier que je leur ai adressé ce jour.
par admin | Nov 9, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·le·es de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa profonde tristesse et adresse ses sincères condoléances à la famille de Mélissa ainsi qu’à ses collègues de la Maison de la petite enfance de Longwy. Nous nous associons à la douleur et à l’émotion de ceux qui, chaque jour, s’investissent pour le bien-être et le développement des enfants.
Ce drame résonne tragiquement avec la situation complexe et difficile qui caractérise depuis longtemps le secteur de la petite enfance. La souffrance au travail, la surcharge professionnelle et le manque criant de ressources humaines et de soutien se font sentir au quotidien. La précarité des moyens et des conditions de travail n’est que trop souvent ignorée, malgré les nombreux signalements et les appels répétés des professionnel·le·s et des organisations syndicales.
L’immobilisme des pouvoirs publics et des employeurs gestionnaires face à ces problématiques est une réalité à laquelle les professionnel·le·s sont confronté·e·s jour après jour. Il est urgent que soient enfin envisagées les mesures de prévention des risques psychosociaux et que des actions concrètes soient pour que les drames tels que celui de Mélissa ne se reproduisent plus.
Nous rappelons l’importance de faire de la santé, de la sécurité et du respect des professionnel·le·es une priorité absolue. Cette prise de conscience est indispensable pour préserver ceux qui, au cœur des crèches et des institutions de la petite enfance, assurent une mission essentielle au service de la société.
par admin | Sep 22, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnelles de la Petite Enfance (SNPPE) est très inquiet suite à la nomination d’Agnès Canayer au poste de ministre en charge de la petite enfance. Dans un secteur de la petite enfance en pleine crise, le SNPPE aurait souhaité travailler avec une personne qui maitrise les problématiques. Nous avons assez perdu de temps comme ça ! Les interventions de Mme Canayer au Sénat ont pu déjà montrer que l’obsession budgétaire prime sur tout le reste. Le SNPPE sera très attentif à ce que les moyens soient mis en œuvre pour résoudre la crise du secteur.
Son parachutage ne fait qu’amplifier nos doutes. Le ministère de LA Famille ? Un modèle familial dépassé qui n’a plus sa place dans nos réalités modernes. Le contexte est d’autant plus explosif avec la parution de Les Ogres, et nous exigeons qu’elle rencontre avant tout les représentants des professionnel·le·s, AVANT les gestionnaires ou la CNAF.
Madame la Ministre, il est temps de prendre conscience des véritables enjeux et d’agir pour un soutien concret à la petite enfance. Nos enfants, nos familles et nos professionnelles ne peuvent pas attendre. C’est pourquoi le SNPPE appelle à se mobiliser dès le 1er octobre.
par admin | Sep 20, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa vive inquiétude suite aux rumeurs de nomination de Laurence Garnier en tant que Ministre de la Famille. Alors que le secteur de la petite enfance traverse une crise profonde, exacerbée par des révélations troublantes dans le livre de Victor Castanet, Les Ogres, il est impératif de se tourner vers des solutions qui privilégient le bien-être des enfants, la sécurité des structures et la valorisation des professionnels.
Des défis majeurs pour le secteur de la petite enfance
Le livre Les Ogres dévoile des manquements inquiétants dans certaines structures d’accueil, révélant une politique de la petite enfance déconnectée des besoins réels des familles et des jeunes enfants. Ces dysfonctionnements résultent d’une gestion axée sur la rentabilité de l’usage de l’argent public renforcée par les logiques de la marchandisation, au détriment de la qualité d’accueil, essentielle pour le développement harmonieux de l’enfant et l’accueil de sa famille. Le SNPPE réaffirme que toute politique dédiée aux enfants et aux familles doit impérativement privilégier leur bien-être, en assurant une sécurité affective, physique et psychologique.
Une vision rétrograde inadaptée aux enjeux actuels
Les prises de position passées de Laurence Garnier, notamment son opposition à la PMA et à l’extension des droits pour les familles, ne correspondent pas à la vision inclusive et bienveillante que nous devons adopter pour accompagner les évolutions de la société moderne. En tant que professionnels, nous ne pouvons accepter qu’une telle vision conservatrice prenne les rênes de politiques publiques touchant directement à la diversité des structures familiales et à l’éducation des jeunes enfants.
Exigences pour l’avenir du secteur
Nous demandons :
- Des réformes ambitieuses et inclusives pour la petite enfance, incluant un renforcement des contrôles de qualité dans toutes les crèches.
- Une valorisation réelle du métier, avec des conditions de travail dignes et des salaires adaptés pour les professionnels.
- Une politique de protection de l’enfance fondée sur l’inclusion, la bienveillance et des normes exigeantes, loin des visions régressives et partisanes.
Il est plus que jamais nécessaire de nommer des personnalités à même de répondre aux défis cruciaux que traversent nos familles et nos enfants.
par admin | Sep 10, 2024 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) tient à dénoncer fermement les dérives actuelles de la gestion de la branche des salarié·e·s du particulier employeur et plus particulièrement des assistant·e·s maternel·le·s et des gardes à domicile, notamment sous la direction de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Ce modèle de gestion désorganisé, l’opacité financière et le manque de transparence menacent directement la qualité de l’accompagnement fourni aux familles et la sécurité des enfants.
Alors que les besoins de formation des professionnel·le·s sont criants, le blocage persistant de l’accès aux formations, dont celles « Sauveteur Secouriste au Travail » (SST), constitue une attaque directe contre la montée en compétences des assistantes maternelles. Les décisions unilatérales de la Fepem, telle que l’annulation de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP) prévue le 12 septembre, ne font qu’exacerber la rupture du dialogue social et entraver les syndicats et salarié·e·s du secteur.
Les Relais Petite Enfance (RPE) : un soutien affaibli pour les professionnel·le·s de la petite enfance
Les Relais Petite Enfance (RPE) jouent un rôle primordial dans le soutien aux professionnel·le·s de l’accueil individuel. Leur mission est essentielle pour garantir la qualité des services et le bien-être des enfants. Cependant, la situation actuelle empêche gravement les RPE de remplir pleinement leurs missions. Les RPE enrichissent les connaissances et compétences des professionnel·le·s, favorisant la formation continue. Les obstacles actuels limitent sévèrement leur capacité à organiser ces activités essentielles.
Le SNPPE déplore également que cette gestion chaotique et ces pratiques problématiques surviennent alors qu’il a récemment été empêché de se présenter aux élections des Très Petites Entreprises (TPE). Cette situation met en lumière les difficultés d’une branche qui peine à soutenir ses professionnel·le·s tout en faisant face à des obstacles injustes pour de nouvelles représentations syndicales.
Nous réaffirmons notre engagement pour une gestion transparente de la branche, un soutien renforcé aux professionnel·le·s, et un dialogue social inclusif et respectueux.
par admin | Sep 9, 2024 | communiqué
Le secteur de la petite enfance en France est en pleine crise. Avec la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, les professionnel·le·s de la petite enfance redoutent que les décisions qui ont conduit à cette situation dramatique ne soient reconduites, voire amplifiées. Pendant des années, les professionnel·le·s ont été sacrifié·e·s, non seulement par les dérives du secteur privé, mais aussi par des politiques publiques qui ont favorisé les économies budgétaires au détriment de la qualité de l’accueil des enfants.
Depuis l’instauration de la Prestation de Service Unique (PSU) en 2014 par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), jusqu’à l’utilisation sans mesure des Délégations de Service Public (DSP), le secteur de la petite enfance a été peu à peu livré à des logiques de rentabilité et d’économies de fonctionnement. Ces « ogres » ne sont pas seulement des acteurs privés avides de profit, mais aussi des politiques publiques qui ont progressivement affaibli les moyens alloués à l’accueil des enfants.
M. Barnier, vous êtes désormais face à une responsabilité majeure. Continuerez-vous à privilégier les économies budgétaires, ou agirez-vous pour rétablir une politique centrée sur le bien-être des enfants et la dignité des professionnel·le·s ?
Les constats sont accablants :
- Dégradation des conditions d’accueil : Groupes surchargés, taux d’encadrement insuffisant, et structures inadaptées.
- Formations inadéquates : Des diplômes insuffisants, souvent déconnectés des réalités du terrain.
- Gouvernance défaillante : Une gestion focalisée sur la réduction des coûts plutôt que sur la qualité, conduisant parfois à des situations de maltraitance institutionnelle.
Malgré les multiples rapports – comme ceux de l’IGAS ou de la Commission d’enquête parlementaire – les gouvernements successifs ont ignoré ces alertes. M. Barnier, vous ne pouvez plus ignorer l’impact destructeur de ces politiques sur la petite enfance. Les professionnel·le·s, épuisé·e·s et souvent précarisé·e·s, exigent des mesures concrètes et immédiates pour inverser cette tendance.
Nos revendications sont claires et urgentes :
- Revalorisation salariale immédiate : 300€ nets par mois pour toutes et tous, sans condition ni délai, pour compenser l’inflation et reconnaître l’importance de leur travail.
- Augmentation des effectifs et des formations adaptées : Pour garantir un encadrement compétent et réduire le turnover.
- Rejet de la standardisation des formations : Préserver les diplômes spécifiques, adaptés aux réalités du secteur.
- Financement équitable et simplification des démarches administratives : Permettre aux directions de se concentrer sur la qualité de l’accueil, sans être submergées par la gestion administrative.
M. le Premier ministre, les professionnel·le·s de la petite enfance refusent de continuer à être les « pros sacrifié·e·s ». Les politiques d’austérité et les décisions économiques qui ont favorisé les « ogres » de la privatisation et de la réduction des coûts ont dévasté les valeurs fondamentales de notre secteur. Ces « ogres », qu’ils soient privés ou publics, doivent cesser de sacrifier la petite enfance sur l’autel de la rentabilité.
Une mobilisation nationale est en préparation, et la date sera confirmée prochainement.
M. Barnier, aurez-vous le courage de rompre avec ces politiques destructrices ou continuerez-vous à laisser le secteur s’enfoncer dans la crise ?
La France ne peut plus fermer les yeux sur cette situation. Le moment est venu d’agir pour protéger nos enfants et redonner aux professionnel·le·s la dignité et la reconnaissance qu’ils méritent.