Solidarité avec les professionnel·le·s de la petite enfance en Suisse : NON à la dégradation des conditions de travail et d’accueil !

Solidarité avec les professionnel·le·s de la petite enfance en Suisse : NON à la dégradation des conditions de travail et d’accueil !

Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) exprime son plein soutien au mouvement en Suisse contre la modification de la loi sur l’accueil préscolaire. Cette initiative menace gravement les conditions de travail des professionnel·le·s de la petite enfance et la qualité de l’accueil des enfants.

Un combat commun pour la reconnaissance des métiers de la petite enfance

Les professionnel·le·s de la petite enfance en Suisse se battent pour des conditions de travail dignes, des salaires justes et une reconnaissance de leur profession. La modification de la loi sur l’accueil préscolaire représente une attaque directe contre ces acquis obtenus après des décennies de luttes. En tant que syndicat représentant les travailleur·euse·s de la petite enfance en France, nous reconnaissons l’importance de ces combats et nous unissons nos voix pour dire NON à cette dégradation.

La qualité de l’accueil en jeu

La dégradation des conditions de travail impacte directement la qualité de l’accueil des enfants. Les professionnel·le·s mal rémunéré·e·s et surchargé·e·s de travail ne peuvent pas offrir le niveau de soins et d’éducation nécessaire au développement harmonieux des enfants. En outre, cette mesure n’apportera aucune solution à la pénurie de places en crèches et ne réduira pas les coûts pour les familles.

Un secteur en crise : la nécessité d’investir dans la petite enfance

La pénurie de personnel qualifié est un défi majeur dans le secteur de la petite enfance. La baisse des conditions de travail et des salaires ne fera qu’aggraver cette situation. Il est essentiel que les gouvernements investissent davantage dans la petite enfance pour créer de nouvelles places d’accueil et garantir des conditions de travail attractives pour les professionnel·le·s du secteur. Ce n’est qu’en valorisant ces professions que nous pourrons assurer un accueil de qualité pour tous les enfants.

Communiqué du collectif unitaire « Pas de crèche au rabais! »

Réforme des métiers paramédicaux et sociaux : le SNPPE dénonce le risque de compromettre la qualité pour répondre à la pénurie de professionnels

Réforme des métiers paramédicaux et sociaux : le SNPPE dénonce le risque de compromettre la qualité pour répondre à la pénurie de professionnels

Les propos de Madame Vautrin, qui envisage « d’en finir avec le dogme des diplômes d’État » pour pallier la pénurie de professionnels dans les métiers paramédicaux et sociaux et valoriser les acquis de l’expérience, suscitent légitimement des interrogations. Va-t-on, pour pouvoir obtenir plus de places d’accueil des jeunes enfants, arriver à recruter n’importe qui simplement parce qu’il « aime les enfants » ? Cela semble être en contradiction directe avec les recommandations émises par des instances telles que l’IGAS, qui prônent au contraire le renforcement des formations pour les professionnels travaillant auprès des jeunes enfants.

Ce rapport de l’IGAS, publié il y a un an, met en lumière l’importance cruciale d’une formation solide et spécialisée pour ceux qui accompagnent les jeunes enfants. Les métiers de la petite enfance exigent des compétences spécifiques en matière de développement infantile, de communication, de gestion de groupe et de prévention des risques, entre autres. Sans une formation adéquate, il est difficile d’assurer le bien-être et le développement optimal des enfants.

D’autre part, valoriser les acquis de l’expérience est indéniablement important. L’expérience sur le terrain peut compléter et enrichir la formation académique en apportant une compréhension pratique des besoins et des défis rencontrés dans la pratique professionnelle. Cependant, cela ne devrait pas être une alternative à une formation structurée et spécialisée, mais plutôt un complément. . Une AP qui a 1 an d’expérience professionnelle, n’a pas eu le rôle d’EJE, n’a pas fait fonction d’EJE. Même avec 30 ans d’expérience professionnelle, on n’a pas forcément fait fonction. Oui, on a acquis une expérience professionnelle, mais en temps qu’AP.  Viendrait-il à l’idée de valider le diplôme de chirurgien a une infirmière qui a 1 an d’expérience au bloc opératoire ? Et même avec 30 ans d’expérience ?

Dans un secteur aussi sensible que celui de la petite enfance, où chaque interaction peut avoir un impact significatif sur le développement des enfants, il est impératif de maintenir des normes élevées en matière de qualification et d’expertise. Cela garantit non seulement la sécurité et le bien-être des enfants, mais aussi la qualité des services offerts aux familles.

Plutôt que de chercher des raccourcis pour combler les lacunes en personnel, il est essentiel d’investir dans des programmes de formation de haute qualité, d’offrir des incitations pour attirer et retenir les professionnels qualifiés, et de soutenir le développement continu de ceux qui travaillent déjà dans le domaine de la petite enfance. C’est ainsi que nous pourrons répondre aux besoins croissants des enfants et des familles, tout en garantissant des services de qualité et en valorisant le professionnalisme dans le secteur des métiers paramédicaux et sociaux. 

Les jeunes enfants, les adultes de demain, méritent ce qu’il y a de mieux. Ils ont besoin de professionnel.les bien formé.es pour les accompagner dans leur développement, pour accompagner leurs parents dans leur rôle. 

Nous avons besoin de qualité avant tout ! Pas de quantité coûte que coûte !

Le SNPPE dénonce l’emprise du capitalisme mondialisé sur les crèches privées françaises : la situation alarmante de People & Baby

Le SNPPE dénonce l’emprise du capitalisme mondialisé sur les crèches privées françaises : la situation alarmante de People & Baby

Le Syndicat National des Professionel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa profonde préoccupation face à la situation décrite dans l’article du Monde du 26 avril 2024, révélant l’éviction du dirigeant fondateur de l’entreprise de crèches privées, People & Baby, par un fonds d’investissement mondialisé. Cette affaire met en lumière les risques inhérents au capitalisme mondialisé, auxquels sont exposés les groupes de crèches privées français, ainsi que les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur les travailleurs et les enfants pris en charge.

Il est alarmant de constater que des fonds d’investissement étrangers puissent exercer une telle emprise sur des entreprises. Le SNPPE condamne fermement ces pratiques qui privilégient les intérêts financiers au détriment du bien-être des enfants et des employés.

La stratégie de croissance agressive adoptée par People & Baby, qui a nécessité le soutien du fonds d’investissement, a conduit à une situation précaire, mettant en péril la stabilité financière de l’entreprise et la sécurité de l’emploi pour des milliers de professionnel·les.

Nous exprimons notre solidarité envers les employé·es de People & Baby, qui se retrouvent aujourd’hui confrontés à une incertitude quant à leur avenir professionnel. Le SNPPE appelle à une mobilisation collective pour défendre les droits des travailleurs et garantir la pérennité des services de qualité offerts aux enfants et aux familles.

Nous exhortons les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour protéger les intérêts des travailleurs et des usagers des crèches privées, en garantissant notamment un contrôle accru sur les activités des fonds d’investissement dans ce secteur sensible.

Enfin, le SNPPE demande à ce que la transition vers un nouveau dirigeant respecte les droits des travailleurs et préserve la mission sociale de l’entreprise, en mettant fin à toute politique de rentabilité à tout prix qui compromettrait la qualité des services fournis.

La Petite Enfance en France : Entre Promesses Éphémères et Théâtre Politique

La Petite Enfance en France : Entre Promesses Éphémères et Théâtre Politique

Depuis que le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance a vu le jour (et cela remonte à moins de 4 ans !), nous avons assisté à un véritable défilé ministériel (pas moins de 5 ministres!). À chaque remaniement, c’est une nouvelle consultation, de nouvelles propositions, mais jamais rien de concret, celles-ci sont déjà chassées par le ministre suivant.

C’est comme si nos gouvernants faisaient tourner les ministres plus rapidement que les manèges à la fête foraine. Et comme si cette comédie ne suffisait pas à satisfaire notre appétit pour l’absurde, voilà que Sarah El Haïry décide de s’engager dans une tournée à travers la France pour rencontrer des élus. Comme si les solutions se trouvaient dans les alcôves des politiciens, pendant que sur le terrain, les professionnel·le·s de la petite enfance s’épuisent à attendre… attendre… attendre… sans même avoir été consulté·e·s, comme si leur expertise et leurs besoins n’avaient aucune importance.

Peut-être que le gouvernement espère nous plonger dans un sommeil profond, masquant ainsi son inaction flagrante face à une crise qui s’aggrave jour après jour. Mais franchement, on se demande bien ce que des “France Travail” « France VAE » et maintenant des « France Familles » vont apporter à un secteur qui a besoin d’actions concrètes, pas de slogans creux.

Le SNPPE réclame des actes forts, substantiels et équitables. À moins que Mme El Haïry ne s’engage à convaincre les élus la nécessité de revaloriser les salaires dans le secteur :

  • en plaidant pour remplacer les primes non prises en compte dans le calcul des retraites par des points d’indice dans le secteur public;
  • en soutenant les collectivités dans le financement des structures du secteur privé non lucratif;
  • en contrôlant que chaque crèche soit couverte par une convention collective nationale;
  • en exigeant de chaque gestionnaire que chaque salarié.e perçoive réellement l’augmentation de rémunération annoncée.

Cette tournée ne sera que pure représentation ! Tant que le gouvernement évitera d’aborder les problèmes fondamentaux et de prendre des mesures tangibles, tout cela ne sera que du théâtre politique.

La petite enfance aux Jeux Olympiques : la médaille d’or du mépris !

La petite enfance aux Jeux Olympiques : la médaille d’or du mépris !

La circulaire n° 6429-SG du 22 novembre 2023 relative à l’accompagnement des agents publics mobilisés pendant les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 précise, dans les modalités relatives à l’action sociale en direction des agents, “les dispositifs d’action sociale qui pourraient être mobilisés en ce sens. Une vigilance sera notamment portée sur les modalités d’accès aux établissements d’accueil de la petite enfance. La fermeture habituelle des crèches pendant la période estivale sera réexaminée afin de ne pas faire obstacle à l’accueil des enfants des personnels mobilisés pendant les Jeux.

Nous sommes profondément préoccupés par la publication de cette circulaire sans consultation ni consentement préalable des professionnels de la petite enfance.

En tant qu’acteurs essentiels, il est impératif que nos voix soient entendues et respectées dans les décisions qui nous impactent directement.

Après la crise sanitaire, l’accélération de la pénurie de professionnel·les, l’absence de revalorisation concrète des salaires malgré les annonces, cela signifie qu’un certain nombre de professionnel.les de la petite enfance vont se voir déplacer leurs vacances hors période JO à moins de 4 mois !!!

Alors, notre question est simple : quelle sera la prime pour ces professionnel.les qui vont se voir refuser leurs congés au dernier moment ? Au dernier moment, car à ce jour, aucune information officielle ne filtre. Les professionnel.les mobilisées se verront-elles encore une fois verser une potentielle prime incluse dans le RIFSEEP ? Donc, une prime au bon vouloir du gestionnaire ? Certains verseront 200, d’autres 20 euros comme pour nos superbes augmentations annoncées par Mme Vautrin? Idem dans le privé où en fonction de la bonne volonté du gestionnaire, les primes seront plus ou moins hautes, plus ou moins absentes ? 

Cette mobilisation sera-t-elle faite sur la base du volontariat ? Ou du volontariat désigné ? 

Nous sommes au mois d’avril ! A ce jour, nous ne savons rien ! Il semble que certaines assistantes maternelles aient été approchées pour savoir si elles seraient disponibles. Mêmes questions pour elles. Si elles se mobilisent, si elles déplacent voire annulent leurs vacances pour permettre l’accueil d’enfants pendant cette période, comment seront-elles rémunérées ? Auront-elles une prime à la hauteur ou bien auront-elles juste la gratitude comme d’habitude ?

Allons-nous encore une fois apprendre par les journaux que nous sommes mobilisé.es pour accueillir les enfants des professionnel.les mobilisé.es pendant les JO et ce, sans la moindre reconnaissance financière ? 

Vous êtes formidables !” “Vous faites un métier difficile et indispensable”, etc, etc … C’est ce que nous entendons tous les jours. Mais ce ne sont que des mots, rien que des mots ! 

Aujourd’hui, la petite enfance va mal ! On ne peut plus dire « on ne savait pas ».

« Les métiers de la petite enfance nous font grandir » une publicité qui ne fait que grandir la colère qui gronde et non le respect de la part de notre gouvernement.

Solidaires, jamais solitaires : uni·es pour des vrais salaires

Solidaires, jamais solitaires : uni·es pour des vrais salaires

Les professionnel·les de la petite enfance écoutent depuis trop longtemps les annonces gouvernementales, mais constatent avec amertume que ces promesses ne se traduisent pas concrètement sur leur fiche de paie.

Ce mercredi 3 mars 2024, lors de sa réunion, le Conseil d’Administration de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) a approuvé des mesures visant à améliorer les salaires, incluant les 100 euros par mois pour le secteur public et 150 euros par mois pour le secteur privé.

Cependant, le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance observe plusieurs lacunes dans ces avancées :

  • Le bonus d’attractivité qui a été voté ne couvre que 66% de la revalorisation salariale annoncée par le gouvernement et reprise par la CNAF. Comment les 34% restant vont être pris en charge par les gestionnaires? C’est pourtant une question essentielle.
  • Les premières augmentations ne sont pas à la hauteur de l’avenant dans la Convention Collective Nationale (CCN) Alisfa d’après les retours que nous avons pu avoir. Qu’en sera-t-il pour les autres CCN et les fonctions publiques ?
  • Les professionel·les des structures bénéficiant du Complément de Libre Choix du Mode de Garde (CMG) de la Prestation d’Accueil du Jeune Enfant (PAJE) sont toujours exclues de ces mesures. Il est clair que, par ce biais, les gestionnaires sont encouragés à opter pour la Prestation de Service Unique (PSU). Or, nous constatons, via le communiqué de la FFEC du 3 avril 2024, que ce n’est pas la volonté du secteur privé lucratif.
  • L’accueil individuel, déjà sous pression, verra son attractivité diminuer davantage puisqu’il n’est pas pris en compte par ces annonces.
  • Les modalités d’application pour les crèches familiales restent indéterminées.
  • Dans le secteur public, la mise en œuvre via le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP) suscite des inquiétudes, car il risque d’aggraver la tension sur les postes et d’accentuer les disparités salariales, ce qui est inacceptable. En effet, chaque collectivité le mettra en place à sa façon et des inégalités supplémentaires en découleront. Comme nous l’avons déjà exprimé, nous souhaitons une revalorisation des grilles indiciaires permettant une revalorisation des traitements plutôt que des primes ne comptant qu’en partie pour la retraite.

En outre, les négociations dans d’autres Conventions Collectives Nationales (CCN) n’ont pas encore abouti à des avancées salariales significatives, ajoutant ainsi un obstacle supplémentaire à l’amélioration des conditions salariales des professionnel·les de la petite enfance.

Sous l’apparence d’une amélioration salariale tant attendue, ces annonces pourraient provoquer un taux élevé de rotation du personnel dans un contexte de pénurie, entraînant ainsi une détérioration des conditions de travail. Le secteur de la petite enfance ne peut se permettre cette régression.

Face à cette situation alarmante, le SNPPE lance la campagne « Solidaires, jamais solitaires : Unies pour des vrais salaires » afin de réclamer des rémunérations dignes pour tou·te·s les professionnel·les de la petite enfance. Il invite les professionel·les à se saisir de ce slogan sur les réseaux sociaux en l’illustrant, si possible, d’une photo. Pour les professionel·les ayant déjà obtenu une revalorisation, il souhaite que la réalité de celle-ci soit annoncée pour montrer combien les annonces du gouvernement ne reflètent pas la réalité.

Le SNPPE profite également de cette occasion pour annoncer le lancement d’une nouvelle édition de son baromètre des salaires, visant à fournir une mise à jour sur la situation actuelle et à recueillir les premières données sur les réévaluations salariales intervenues depuis le 1er janvier 2024.