par admin | Nov 21, 2024 | communiqué
Suite aux déclarations de Madame Canayer, Ministre déléguée en charge de la Famille et de la Petite Enfance du 20 novembre 2024, le SNPPE, souhaite réagir pour rectifier certaines affirmations et souligner les véritables enjeux de notre secteur.
1. Sur les parcours professionnels et la polyvalence
Madame Canayer a déclaré :
« Coordonner les parcours pour que les professionnel·les de la petite enfance puissent éventuellement travailler un jour avec des enfants plus grands, voire avec des enfants du secteur du handicap. »
Nous répondons :
Les Éducateurs de Jeunes Enfants (EJE) sont déjà des travailleurs sociaux capables de travailler en protection de l’enfance ou auprès d’enfants en situation de handicap. De même, les Auxiliaires de Puériculture (AP), en tant que professionnel·les du paramédical, peuvent intervenir en service de pédiatrie (avec des enfants jusqu’à 16 ans), en pouponnières ou auprès d’enfants en situation de handicap.
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas seulement une coordination des parcours, mais un véritable accès à des formations continues tout au long de nos carrières. Ces formations sont indispensables pour envisager des reconversions ou des évolutions professionnelles lorsqu’elles s’imposent, plutôt que d’être écarté·es, relégué·es à des tâches administratives, loin du terrain, au placard.
2. Sur les rémunérations et la prime Ségur
Madame Canayer a déclaré :
« Les rémunérations ont déjà été augmentées : les assistantes maternelles, les personnels des crèches avec la mise en place de la prime Ségur. »
Nous répondons :
La prime Ségur ne concerne que les professionnel·les du médico-social, ce qui exclut une grande partie des acteur·rices de la petite enfance. Peut-être Madame Canayer confond-elle cette prime avec le bonus attractivité, dont les effets tardent encore à être ressentis par de nombreuses structures.
Quant aux assistantes maternelles, la hausse récente du SMIC (+2 %) a fait passer leur salaire horaire minimum de 3,28 € à 3,34 €. Une augmentation dérisoire, accompagnée d’une revalorisation tout aussi symbolique des indemnités d’entretien. Ces chiffres illustrent bien le manque de reconnaissance réelle pour ces professionnel·les essentielles.
3. Sur la revalorisation non financière
Madame Canayer a déclaré :
« Ce n’est pas une question financière, mais une question de revalorisation. »
Nous répondons :
La revalorisation ne peut être dissociée de la dimension financière. Nous ne faisons pas de bénévolat. Être valorisé·es, c’est aussi percevoir un salaire décent, à la hauteur des responsabilités que nous assumons au quotidien.
Nous réclamons une augmentation immédiate de 300 euros pour toutes et tous, afin d’atteindre le niveau du salaire médian français et rendre ces métiers attractifs.
4. Sur la qualité de l’accueil et les taux d’encadrement
Madame Canayer a déclaré :
« Ce qui importe pour nous, ce n’est pas tant le taux d’encadrement, mais la qualité de l’accueil. »
Nous répondons :
La qualité de l’accueil est directement liée au nombre d’adultes disponibles pour encadrer les enfants. Avec des taux d’encadrement actuels insuffisants, comment prétendre garantir une prise en charge bientraitante ?
Des contrôles renforcés sont évoqués, mais avec quels moyens et quels personnels ? Plutôt que de se concentrer sur les sanctions, il faudrait privilégier l’accompagnement des structures et une amélioration effective des conditions de travail.
5. Sur la pénurie de professionnel·les et l’attractivité des métiers
Madame Canayer a déclaré :
« Il manque 10 000 professionnel·les, et la priorité c’est d’embaucher et donc d’augmenter l’attractivité. Si on n’a pas les professionnel·les, augmenter les taux d’encadrement ne servira à rien. »
Nous répondons :
Nous sommes d’accord sur l’urgence d’augmenter l’attractivité. Cependant, une annonce claire concernant une augmentation progressive des taux d’encadrement, actée par décret avec une échéance réaliste, enverrait un signal fort.
Former des futur·es professionnel·les pour atteindre ces objectifs est une démarche ambitieuse mais nécessaire. Elle s’accompagne impérativement d’une revalorisation salariale et d’un effort global pour améliorer les conditions de travail.
Conclusion : des attentes concrètes pour le secteur
Nous, professionnel·les de la petite enfance, demandons :
- Des formations continues accessibles, pour garantir des évolutions de carrière cohérentes.
- Une augmentation salariale immédiate de 300 euros pour toutes et tous.
- Un renforcement progressif des taux d’encadrement, acté par décret, pour améliorer la qualité de l’accueil et les conditions de travail.
- Des moyens accrus pour les communes et les services publics de la petite enfance, afin d’accompagner les structures plutôt que de simplement les contrôler.
Ces mesures ne sont pas des options, mais des conditions essentielles pour faire face à la crise de la petite enfance et garantir un avenir digne à nos métiers.
par admin | Nov 14, 2024 | Vie du syndicat
Le samedi 15 juin 2024 à 9h30, les membres du SNPPE se sont réunis en congrès annuel, en présentiel à Paris ET en visioconférence, sur convocation des co-secrétaires généraux effectuée par mail, conformément aux dispositions de l’article 22 des statuts.
Le congrès procède à la composition de son bureau:
- GODFROY Cyrille, préside la séance en sa qualité de co-secrétaire général.
- GRELLETY Marie-Christine et Blandine LEROY, assurent le secrétariat de la séance, en leur qualité de co-secrétaires.
Première résolution, approbation du bilan moral
Véronique ESCAMES, co-secrétaire générale, présente le bilan moral du SNPPE pour les années 2022 et 2023.
Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l’unanimité.
Deuxième résolution, approbation du bilan financier
Violène DORISON, co-trésorière, présente le rapport financier du SNPPE pour les années 2022 et 2023, les comptes ayant été certifiés par la commission de contrôle.
Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l’unanimité.
Troisième résolution, approbation des nouveaux statuts
Les modifications proposées :
- Changement d’adresse du siège social
- Nouvelles modalités d’adhésion, donc aussi nouvelles modalités de démission (Prise en compte des paiements mensualisés ou annualisés pour les résiliations)
- Modification de la commission « conflit » => Commission médiation
Évolution des sanctions : blâme, suspension, l’exclusion, la radiation.
Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l’unanimité.
Quatrième résolution, élection des membres du bureau national
Le président de séance sollicite les candidatures en vue de composer le nouveau bureau national.
14 candidatures
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Christopher BOBARD
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Adrien CHARLOT
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Aurélie DE BRIE
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Audrey DERIGENT
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Violène DORISON
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Véronique ESCAMES
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Cyrille GODFROY
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Marion GORCE
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Marie-Christine GRELLETY
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Blandine LEROY
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Alice MARET
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Catherine PONS
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Lucie ROBERT
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Joëlle TRAZIT
L’assemblée prend note néanmoins que, pour répondre à l’article 3.1 du Règlement Intérieur, le bureau doit avoir un nombre impair de membres.
Il est convenu d’ajouter cette précision dans le vote: à charge au bureau de recruter un dernier membre dans les plus brefs délais.
Un appel à candidatures est lancé.
Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l’unanimité.
Cinquième résolution, élection des membres de la commission de contrôle
2 candidatures
- Emilie BESNARD
- Matthieu MENGUY
Cette résolution, mise aux voix, est adoptée à l’unanimité.
Sixième résolution, élection des membres de la commission médiation
4 candidatures
- Sandrine BACHOUX
- Leila QUABIL
- Béatrice BESSON
- Didier STEINMETZ en suppléant
L’ordre du jour étant épuisé, et personne ne demandant plus la parole, le président de séance déclare la séance levée, à 12h00.
Ci-dessous, les bilans financiers 2022 et 2023 du SNPPE
par admin | Nov 12, 2024 | communiqué, News, Témoignages
Prise de paroles de Véronique ESCAMES, co-secrétaire générale du SNPPE lors de la conférence de presse d’Anticor du mardi 12 novembre 2024
Nous ne demandons qu’une chose : que cesse enfin l’injustice dans le secteur de la petite enfance. Les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer ce que nous dénonçons depuis des années et que Victor Castanet a mis en lumière, preuves à l’appui.
Qu’on mette fin à la maltraitance institutionnalisée des professionnels, régulièrement menacés et intimidés dès qu’ils osent prendre la parole. Que les groupes privés, dont l’unique objectif est de maximiser leurs profits sur le dos des travailleurs et des enfants, soient écartés s’ils ne respectent pas les règles. Il est temps de faire le ménage.
Trop de professionnels souffrent en silence, leur voix écrasée par la machine du profit. Le droit du travail doit être appliqué dans toute sa rigueur ! Qu’on en finisse avec les pratiques de contournement qui permettent à ces groupes de se soustraire aux obligations légales. Les structures de La Maison Bleue sont des exemples criants de ce système : chaque établissement est une entité distincte, évitant ainsi l’obligation d’organiser des élections syndicales.
Les enfants méritent bien plus que des profits comptables ; ils ont besoin d’un environnement où leur bien-être prime. Nous réclamons des professionnels formés, compétents et traités avec respect, pour assurer aux plus jeunes un accompagnement digne. Nous exigeons un encadrement adapté, refusons l’utilisation des apprentis pour combler les effectifs et demandons que les voix de ceux qui sont sur le terrain soient enfin écoutées.
Voici les 3 témoignages lus lors de la conférence de presse d’Anticor :
Bonjour,
De nouveau de mes nouvelles…. malheureusement 😅.
Ce matin ma collègue et moi-même avons informé notre direction ainsi que notre responsable secteur que cette semaine, nous faisons grève sur nos journées continues c’est-à-dire de 16h15 à 18h15. Aucune mesure n’a été prise, a savoir prévenir les familles que la crèche fermerait à 16h15 ou bien prévoir une volante de fermeture.
Ma collègue a donc été sommée par la direction de faire sa journée continue aujourd’hui, droit de grève bafoué il me semble.
Quels sont nos recours pour ne pas que cela se reproduise cette semaine. Sommes-nous en droit de quitter la crèche si rien n’est anticipé par la direction où la responsable secteurs. Je pense que oui mais dans l’attente de votre retour.
Bonjour
Employée chez people and Baby je voulais savoir s’il était normal que nous ayons été menacées de sanction suite au nouveau scandale lié à nos paies ?
Je m’explique. Notre directrice de crèche a eu de visio avec la RO afin d’avoir les informations liées au non paiement de nos paies. Lors de ses deux visios, la RO a prévenu que si nous parlions aux extérieurs (presse, réseaux sociaux,etc), si nous mettions banderoles ou affiches devant les crèches, nous serions sanctionnées. Nous ne comprenons pas que notre droit d’expression soit bafoué sachant que dans cette histoire nous ne sommes que les victimes des hauts dirigeants….
Bonjour madame, bonjour monsieur,
Je souhaite porter à votre connaissance une situation problématique liée à l’entreprise qui gère la crèche [note du SNPPE : supprimé pour protéger la professionnelle], People and Baby.
J’ai travaillé une journée pour cette société le 29 janvier 2024 en tant qu’auxiliaire de puériculture dans leur structure [supprimé].
J’avais été recrutée pour un CDI mais, à la fin de cette première journée, j’ai informé la directrice de ma décision de ne pas poursuivre la période d’essai.
En effet, les conditions de travail ne répondaient pas aux valeurs qui m’importent dans ce métier.
Je ne suis pas donc pas revenue le lendemain.
Au moment de mon embauche, je n’avais pas signé de contrat.
Une semaine plus tard, j’ai été appelée par People and Baby pour signer ce contrat mais je n’ai pas répondu car je ne souhaitais pas revenir et je n’ai reçu aucun courrier par la suite.
Financièrement, j’ai reçu un salaire uniquement sur ma journée effective de travail mais pas de feuille de paie ni de solde de tout compte.
Depuis le mois d’avril, j’ai trouvé un poste temps plein en CDD dans une autre crèche, la crèche [supprimé].
Pourtant, depuis, chaque mois, la crèche People déclare des heures que j’aurais faites chez eux.
Je l’ai compris car ces heures apparaissent sur le site de France Travail.
J’ai contacté à plusieurs reprises ma conseillère Pôle Emploi pour la prévenir et elle a régularisé la situation de mon compte au fur à mesure.
Par exemple, en août, People and Baby a déclaré que j’ai travaillé 150 heures alors que je suis salariée [ailleurs] à temps plein sur cette période.
Le 3 octobre, j’ai finalement reçu un courrier de leur part m’informant que j’étais considérée comme démissionnaire et que mon contrat s’arrêtait à cette date. Du solde de tout compte reçu à ce moment-là a été déduit 8 mois de la mutuelle obligatoire.
Cette situation est anormale tant pour moi (elle peut me porter préjudice pour mes droits à venir et me déduit 70.32 de mon solde de tout compte) que pour ce que cela laisse supposer des pratiques de People and Baby : Déclarent-ils dans leur personnel des professionnelles qui ne sont plus dans leurs murs depuis longtemps ?
Sinon, pourquoi cette régularisation arrive-t-elle si tard et sans tenir compte de ce qui s’est réellement passé ?
Je vous joins ma déclaration pôle emploi ainsi que le courrier que je leur ai adressé ce jour.
par admin | Nov 12, 2024 | News
Le secteur de la petite enfance traverse une trop longue période de bouleversements majeurs, marquée par des crises successives et les révélations chocs du livre Les Ogres de Victor Castanet. Dans ce contexte, People & Baby, acteur de ce secteur, a diffusé, il y a deux semaines, un manifeste intitulé « Manifeste People & Baby : Un Nouveau Départ, Ensemble« .
Le SNPPE a réagi sans tarder. Dès le 29 octobre, deux jours après la publication du manifeste, le syndicat a lancé un sondage pour interroger les salarié·e·s du groupe et recueillir leur perception de ces annonces et leur expérience sur le terrain. Le même soir, les salarié·e·s nous interpellaient : ils venaient de recevoir un mail du PDG, Philippe Tapié, annonçant qu’en raison de problèmes de trésorerie, seuls 350 euros seraient versés pour la paie d’octobre, le solde étant reporté à la semaine suivante.
C’est dans ce contexte tendu que le sondage est resté en ligne pendant 12 jours, recueillant de nombreux témoignages. Le SNPPE publie aujourd’hui, mardi 12 novembre, jour de la conférence de presse d’Anticor, l’analyse des réponses reçues.
Pourquoi ce sondage ?
L’objectif de ce sondage est double :
- Vérifier si les promesses de transformation de People & Baby se traduisent par des actions concrètes et positives pour les équipes et les enfants.
- Identifier les besoins et les difficultés rencontrés par les professionnel·le·s dans leur quotidien.
Découvrez les Résultats du Sondage
Retrouvez ci-dessous les résultats de cette enquête dans un document interactif réalisé par le SNPPE. Ces données permettent de mesurer les écarts entre les promesses de la direction et la réalité vécue sur le terrain. Votre voix, à travers ce sondage, est au cœur de nos actions pour obtenir des avancées concrètes.
People & Baby : La Réalité des Transformations Vécues par les Salariés par SNPPE
12/11/2024, 11h39 : ajout de l’analyse en PDF si problème d’accessibilité avec Canva.