Le SNPPE informe que plusieurs fermetures sont en cours ou à venir dans les crèches gérées par Infans Group :
7 structures sont déjà fermées ou ferment d’ici fin avril,
27 autres sont susceptibles de fermer faute de repreneur.
Encore une fois, les professionnel·les sont confronté·es à l’incertitude, les familles à la désorganisation, et les enfants à une instabilité subie. Ces événements ne sont pas des cas isolés : ils sont la conséquence directe d’un modèle économique qui fait passer la rentabilité avant la qualité d’accueil.
Après les annonces de People & Baby, cette nouvelle vague de fermetures illustre la fragilité d’un secteur trop largement confié au privé lucratif.
Le SNPPE dénonce avec force cette nouvelle démonstration des effets délétères de la marchandisation de la petite enfance. Nous restons mobilisé·es pour accompagner toutes les professionnel·les concerné·es, en particulier nos adhérent·es, qui peuvent bénéficier d’un soutien individualisé.
Le SNPPE déplore avec force cette nouvelle annonce de fermeture de 44 établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) gérés par un acteur privé lucratif du secteur. Derrière le vocabulaire aseptisé de « redimensionnement » se cache une réalité brutale : des professionnel·les inquiet·es pour leur avenir, des enfants qui perdront leurs repères, des familles plongées dans la précarité de solutions de garde.
Cet épisode illustre, une fois encore, les dérives de la marchandisation du secteur de la petite enfance. Lorsqu’un gestionnaire privé mise sur la rentabilité à tout prix, ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les salarié·es, les familles, et les enfants.
Le SNPPE rappelle que les EAJE ne peuvent pas être gérés comme de simples entreprises commerciales. L’accueil du jeune enfant est une mission d’intérêt général qui exige stabilité, qualité, et reconnaissance du travail des professionnel·les.
Le SNPPE reste pleinement mobilisé pour accompagner toutes les professionnel·les concerné·es, adhérent·es ou souhaitant le solliciter. Nous serons à leurs côtés pour les aider à faire valoir leurs droits, à défendre leur avenir professionnel et à ne pas rester seul·es face à cette décision injuste.
Nous appelons les pouvoirs publics à tirer les leçons de cet échec : il est urgent de mettre en place un véritable service public de la petite enfance, à l’abri des logiques de profit.
Après le succès de la chanson « Nous les Oublié·es » (adaptation de « Les Oubliés » de Gauvain Sers), qui a dépassé les 6 000 vues en deux semaines, et après « Le Cri des Oublié·es », semaine de publication de témoignages bouleversants sur les réalités du terrain, le SNPPE lance la troisième séquence de sa mobilisation en ligne : Le SOS des Oublié·es.
L’objectif ? Faire remonter collectivement les situations les plus critiques dans les crèches : celles qui mettent en danger les enfants, dégradent gravement les conditions de travail, ou soulèvent des problématiques financières inquiétantes. Et ce, en prenant au mot les conclusions de la commission d’information du Sénat, qui a pointé le manque criant de contrôles dans le secteur.
Ainsi, le SNPPE, avec le concours des professionnel·les de la petite enfance, s’attèle à « faire le job » demandé par le Sénat : identifier les lieux et les situations où des contrôles rapides s’imposent. Il semble pourtant que les autorités n’aient pas encore compris que ce travail de détection ne devrait pas reposer uniquement sur les salarié·es…
Le SNPPE espère
Comment agir concrètement ?
Vous êtes témoin d’une situation problématique ? Vous ne savez pas à qui adresser vos constats ? Le SNPPE vous propose plusieurs manières d’agir, selon votre situation, votre volonté d’anonymat, et votre capacité à vous engager plus ou moins directement.
🔹 1. Agir seul·e, en mettant le SNPPE en copie
C’est une option simple et rapide. Vous rédigez vous-même le signalement à l’administration concernée, en utilisant les modèles fournis par le SNPPE (voir plus bas). Dans votre courrier, vous pouvez ajouter l’adresse du SNPPE en copie (ou transférer après coup votre démarche). Cela permet :
D’assurer un suivi syndical,
D’appuyer votre signalement en cas de silence de l’administration,
D’intégrer votre alerte en la recensant dans une action collective plus large.
Le fait de mettre le syndicat en copie ne vous engage à rien, mais renforce la portée de votre signalement.
🔹 2. Agir avec l’aide du SNPPE
Vous pouvez aussi demander un accompagnement. Le SNPPE peut :
Vous aider à formuler votre signalement (mise en forme, vocabulaire, priorités à souligner),
Agir à votre place en transmettant lui-même les documents aux administrations compétentes, permettant d’agir anonymement si vous le souhaitez et si c’est possible
Faire pression collectivement pour que votre alerte soit prise au sérieux,
Vous orienter vers une aide juridique si nécessaire. En effet, en adhérant au SNPPE, vous bénéficiez d’une protection juridique incluse qui permet, entre autres, d’accéder à des renseignements juridiques via un prestataire qui peut ainsi compléter les conseils des membres du SNPPE.
🔹 3. Agir collectivement avec vos collègues
Si plusieurs collègues partagent le constat, vous pouvez décider d’envoyer un signalement collectif. Cela peut renforcer la crédibilité de votre alerte. Là aussi, le SNPPE peut vous aider à :
Rédiger un courrier commun,
Organiser une réunion d’information syndicale pour en parler,
Protéger l’anonymat des signataires si besoin.
Quelle administration saisir selon la situation ?
Voici quelques repères pratiques pour adresser vos signalements :
Type de problème constaté
Administration compétente
Mise en danger des enfants, hygiène, sécurité, encadrement insuffisant, non respect du Code de la Santé Publique
Service PMI (Protection Maternelle et Infantile) du Conseil départemental
Problèmes de droit du travail, heures supplémentaires non payées, pression, harcèlement
Inspection du travail et/ou médecine du travail
Atteinte aux droits fondamentaux des enfants et des professionnel·les
Défenseur des droits
Pratiques trompeuses ou illégales dans le contrat d’accueil des enfants
DDETSPP (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations) ou CCRF (via SignalConso éventuellement)
Risques sanitaires ou de sécurité dans une crèche
DDETSPP (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations) ou DDPP (Direction départementale de la Protection des populations)
Le lundi 14 avril 2025, le SNPPE a cosigné un communiqué de presse avec plusieurs organisations nationales (FNEJE, ANAS, France ESF, CGT, SNUASFP FSU, Sud Santé Sociaux, AFORMEJE, IRE) pour alerter sur une réforme aussi brutale que préoccupante : la refonte des diplômes d’État du travail social (niveau 6), prévue pour une entrée en vigueur à la rentrée 2026.
Une réforme sans concertation réelle
Depuis octobre 2024, les professionnel·les alertent sur le projet porté par la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), visant à regrouper les formations autour de blocs de compétences communs. Trois blocs sur quatre seraient ainsi identiques pour tous les diplômes. En clair, un·e assistant·e de service social pourrait, en ne validant qu’un bloc complémentaire, obtenir le titre d’éducateur·trice de jeunes enfants.
Une telle uniformisation remet gravement en cause la spécificité des métiers, la reconnaissance des compétences propres à chacun, et l’histoire même de la professionnalisation dans le travail social. Aucun volume horaire par bloc ne nous a été communiqué à ce jour. L’opacité est totale.
Nos métiers ne sont pas interchangeables
Cette réforme, sous couvert d’« adaptabilité », vise avant tout à répondre à des logiques économiques. En réduisant les formations à un socle commun, le gouvernement espère pallier la pénurie de professionnel·les. Mais à quel prix ?
Nous rappelons que chaque métier du travail social a sa culture, son approche, son expertise. On ne forme pas un·e EJE comme on forme un·e éducateur·trice spécialisé·e. Cette diversité est une richesse, pas un obstacle.
Si nous ne réagissons pas collectivement, nos métiers vont progressivement disparaître à partir de septembre 2026. Ce sont nos formations, nos pratiques, et surtout la qualité de l’accompagnement auprès des publics qui sont en jeu.
Une audience demandée en urgence
Face à cette situation, les organisations signataires ont demandé une audience d’urgence à Madame Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, ainsi qu’à Monsieur Jean-Benoît Dujol, directeur de la DGCS.
Nous défendrons fermement l’importance de formations différenciées, exigeantes et en lien avec la réalité du terrain. La réponse à la crise du travail social ne peut pas être un nivellement par le bas.
Le décret n° 2025-304 du 1er avril 2025 marque une étape dans l’évolution du secteur de la petite enfance. Bien qu’il vise à renforcer la qualité de l’accueil en EAJE, notamment en matière de qualifications, de gestion et de conditions de travail, il comporte également des défis et des risques pour les professionnel·le·s de la petite enfance. Voici une analyse des principales modifications et de leurs conséquences concrètes pour le quotidien des professionnel·le·s. La partie relative aux autorisations de création, d’extension et de transformation des EAJE a été volontairement omise.
1. Renforcement des exigences en matière de qualification : Un levier pour l’évolution ou une pression supplémentaire ?
Quoi de neuf ? Dès maintenant mais avec une échéance au plus tard le 1er septembre 2026, le décret impose qu’au moins un membre de l’équipe dans chaque micro-crèche soit titulaire d’un diplôme de la petite enfance (auxiliaire de puériculture, éducateur·trice de jeunes enfants, infirmier·ère, psychomotricien·ne, ou pédopsychiatre).
Conséquences pour les professionnel·le·s : Ce changement présente une double facette:
Opportunités de carrière : Le renforcement des qualifications pourrait permettre une meilleure reconnaissance des compétences des professionnel·le·s en place, ainsi qu’une évolution de carrière plus claire et plus valorisée.
Pression accrue sur les équipes : Si la mise en place de ces nouvelles exigences favorise la montée en compétence des équipes, elle risque également de créer une pression supplémentaire pour les employeurs qui devront recruter des profils qualifiés dans un secteur déjà en pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Le point de vue du SNPPE : Le SNPPE insiste sur la nécessité de ne pas réduire la VAE à un simple mécanisme de validation des acquis, mais de conserver son exigence, pour garantir la qualité et la sécurité des services offerts aux enfants. La formation interne qualifiante est aussi un excellent levier qui permet à des professionnel·les de faire évoluer leurs carrières. Il ne faut pas aller vers un “tout VAE”.
2. Augmentation du temps dédié à la direction en micro-crèche
Quoi de neuf ? Le décret impose que les directions des micro-crèches bénéficient désormais d’un temps minimum obligatoire de O,5 ETP pour leurs missions de coordination et de gestion. À partir du 1er septembre 2026, les termes “référent technique” seront remplacés par “responsable technique” ou “direction”. Il sera donc possible de diriger jusqu’à 2 micro-crèches en même temps.
Conséquences pour les professionnel·le·s : Cela pourrait entraîner plusieurs améliorations :
Organisation renforcée : Avec plus de temps pour les tâches administratives et de gestion, les équipes devraient pouvoir mieux s’organiser, réduisant ainsi la pression sur le temps dédié aux enfants.
Nécessité de renforcer les équipes : Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment des effectifs auprès des enfants. Les gestionnaires devront donc veiller à compenser cette charge administrative accrue par un renfort d’effectifs auprès des enfants.
3. Revendication du SNPPE : La suppression de l’exception d’encadrement en micro-crèche
Quoi de neuf ? Le décret conserve une exception qui permet d’accueillir un maximum de trois enfants dans une micro-crèche avec un seul adulte, ce qui reste une exception rare et dangereuse dans le domaine de la petite enfance.
Les conséquences pour les professionnel·le·s :
Un risque persistant : Maintenir cette exception présente des risques de sécurité et de qualité de l’accueil, comme le montrent plusieurs faits divers récents. En effet, deux adultes doivent être présents en permanence dans les micro-crèches, indépendamment de leurs diplômes, pour garantir un encadrement adéquat.
Lutte pour la suppression de l’exception : Le SNPPE a pris position pour la suppression de cette dérogation et continue de mobiliser les acteur·rice·s du secteur pour exiger une présence systématique de deux adultes. Sans une révision de cette disposition, le risque pour les enfants et pour les équipes restera élevé.
Le point de vue du SNPPE : Le SNPPE considère que cette exception, maintenue dans le décret, est incohérente et dangereuse. Dans un contexte de renforcement de la qualité d’accueil, la suppression de cette dérogation semble essentielle pour garantir un environnement sûr et adapté pour tous les enfants.
En résumé :
✅ Renforcement des qualifications et de la reconnaissance des pratiques éducatives.
✅ Amélioration de l’organisation du travail, notamment pour les responsabilités de direction en micro-crèche.
⚠️ Le maintien de l’exception d’encadrement en micro-crèche représente un danger pour la qualité de l’accueil et la sécurité des enfants.
🔴 Pénurie de personnel : Le gouvernement semble minimiser l’ampleur de la crise de recrutement dans le secteur, une situation qui persiste et s’aggrave.
Le SNPPE reste mobilisé pour défendre vos conditions de travail et garantir la qualité de l’accueil des enfants !
Le décret 2025-304 constitue une étape pour le secteur de la petite enfance, mais il n’est pas sans défis. Le SNPPE continuera à œuvrer pour des conditions de travail décentes et pour la sécurité des enfants, en exigeant des solutions concrètes face aux pénuries de main-d’œuvre et en luttant contre les dérives du secteur. Nous restons à l’écoute de vos retours et continuons de vous accompagner dans cette transition.
Pour toute question ou pour partager vos retours sur la mise en œuvre de ce décret, n’hésitez pas à contacter le SNPPE et à adhérer pour renforcer notre action collective !
Mise à jour le 03/04/2025 à 22h36 : ajout du document du Comité de Filière Petite Enfance
📢 Les professionnel·les de la petite enfance prennent la parole !
🎬 Découvrez « Le Cri des Oublié·es », un clip inspiré de la chanson Les Oubliés de Gauvain Sers (avec son autorisation). Il est porté par les voix et les visages des professionnel·les de terrain et témoigne du manque de reconnaissance, de la pénurie dramatique et du mépris institutionnalisé qui pèsent sur notre secteur.
👉 Regardez, partagez et faites entendre notre cri !