Agnès Canayer : Une nomination qui inquiète le SNPPE

Agnès Canayer : Une nomination qui inquiète le SNPPE

Le Syndicat National des Professionnelles de la Petite Enfance (SNPPE) est très inquiet suite à la nomination d’Agnès Canayer au poste de ministre en charge de la petite enfance. Dans un secteur de la petite enfance en pleine crise, le SNPPE aurait souhaité travailler avec une personne qui maitrise les problématiques. Nous avons assez perdu de temps comme ça ! Les interventions de Mme Canayer au Sénat ont pu déjà montrer que l’obsession budgétaire prime sur tout le reste. Le SNPPE sera très attentif à ce que les moyens soient mis en œuvre pour résoudre la crise du secteur.

Son parachutage ne fait qu’amplifier nos doutes. Le ministère de LA Famille ? Un modèle familial dépassé qui n’a plus sa place dans nos réalités modernes. Le contexte est d’autant plus explosif avec la parution de Les Ogres, et nous exigeons qu’elle rencontre avant tout les représentants des professionnel·le·s, AVANT les gestionnaires ou la CNAF.

Madame la Ministre, il est temps de prendre conscience des véritables enjeux et d’agir pour un soutien concret à la petite enfance. Nos enfants, nos familles et nos professionnelles ne peuvent pas attendre. C’est pourquoi le SNPPE appelle à se mobiliser dès le 1er octobre.

Opposition à la nomination de Laurence Garnier : Une vision rétrograde incompatible avec les défis de la petite enfance

Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) exprime sa vive inquiétude suite aux rumeurs de nomination de Laurence Garnier en tant que Ministre de la Famille. Alors que le secteur de la petite enfance traverse une crise profonde, exacerbée par des révélations troublantes dans le livre de Victor Castanet, Les Ogres, il est impératif de se tourner vers des solutions qui privilégient le bien-être des enfants, la sécurité des structures et la valorisation des professionnels.

Des défis majeurs pour le secteur de la petite enfance

Le livre Les Ogres dévoile des manquements inquiétants dans certaines structures d’accueil, révélant une politique de la petite enfance déconnectée des besoins réels des familles et des jeunes enfants. Ces dysfonctionnements résultent d’une gestion axée sur la rentabilité de l’usage de l’argent public renforcée par les logiques de la marchandisation, au détriment de la qualité d’accueil, essentielle pour le développement harmonieux de l’enfant et l’accueil de sa famille. Le SNPPE réaffirme que toute politique dédiée aux enfants et aux familles doit impérativement privilégier leur bien-être, en assurant une sécurité affective, physique et psychologique.

Une vision rétrograde inadaptée aux enjeux actuels

Les prises de position passées de Laurence Garnier, notamment son opposition à la PMA et à l’extension des droits pour les familles, ne correspondent pas à la vision inclusive et bienveillante que nous devons adopter pour accompagner les évolutions de la société moderne. En tant que professionnels, nous ne pouvons accepter qu’une telle vision conservatrice prenne les rênes de politiques publiques touchant directement à la diversité des structures familiales et à l’éducation des jeunes enfants.

Exigences pour l’avenir du secteur

Nous demandons :

  • Des réformes ambitieuses et inclusives pour la petite enfance, incluant un renforcement des contrôles de qualité dans toutes les crèches.
  • Une valorisation réelle du métier, avec des conditions de travail dignes et des salaires adaptés pour les professionnels.
  • Une politique de protection de l’enfance fondée sur l’inclusion, la bienveillance et des normes exigeantes, loin des visions régressives et partisanes.

Il est plus que jamais nécessaire de nommer des personnalités à même de répondre aux défis cruciaux que traversent nos familles et nos enfants.

La gestion de la branche du particulier employeur : une entrave au développement et au soutien des professionnel·le·s de la petite enfance

La gestion de la branche du particulier employeur : une entrave au développement et au soutien des professionnel·le·s de la petite enfance

Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) tient à dénoncer fermement les dérives actuelles de la gestion de la branche des salarié·e·s du particulier employeur et plus particulièrement des assistant·e·s maternel·le·s et des gardes à domicile, notamment sous la direction de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Ce modèle de gestion désorganisé, l’opacité financière et le manque de transparence menacent directement la qualité de l’accompagnement fourni aux familles et la sécurité des enfants.

Alors que les besoins de formation des professionnel·le·s sont criants, le blocage persistant de l’accès aux formations, dont celles « Sauveteur Secouriste au Travail » (SST), constitue une attaque directe contre la montée en compétences des assistantes maternelles. Les décisions unilatérales de la Fepem, telle que l’annulation de la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNEFP) prévue le 12 septembre, ne font qu’exacerber la rupture du dialogue social et entraver les syndicats et salarié·e·s du secteur.

Les Relais Petite Enfance (RPE) : un soutien affaibli pour les professionnel·le·s de la petite enfance

Les Relais Petite Enfance (RPE) jouent un rôle primordial dans le soutien aux professionnel·le·s de l’accueil individuel. Leur mission est essentielle pour garantir la qualité des services et le bien-être des enfants. Cependant, la situation actuelle empêche gravement les RPE de remplir pleinement leurs missions. Les RPE enrichissent les connaissances et compétences des professionnel·le·s, favorisant la formation continue. Les obstacles actuels limitent sévèrement leur capacité à organiser ces activités essentielles.

Le SNPPE déplore également que cette gestion chaotique et ces pratiques problématiques surviennent alors qu’il a récemment été empêché de se présenter aux élections des Très Petites Entreprises (TPE). Cette situation met en lumière les difficultés d’une branche qui peine à soutenir ses professionnel·le·s tout en faisant face à des obstacles injustes pour de nouvelles représentations syndicales.

Nous réaffirmons notre engagement pour une gestion transparente de la branche, un soutien renforcé aux professionnel·le·s, et un dialogue social inclusif et respectueux.

Pros sacrifié·es par les Ogres de la petite enfance : vers une mobilisation générale pour défendre nos valeurs professionnelles bafouées !

Pros sacrifié·es par les Ogres de la petite enfance : vers une mobilisation générale pour défendre nos valeurs professionnelles bafouées !

Le secteur de la petite enfance en France est en pleine crise. Avec la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, les professionnel·le·s de la petite enfance redoutent que les décisions qui ont conduit à cette situation dramatique ne soient reconduites, voire amplifiées. Pendant des années, les professionnel·le·s ont été sacrifié·e·s, non seulement par les dérives du secteur privé, mais aussi par des politiques publiques qui ont favorisé les économies budgétaires au détriment de la qualité de l’accueil des enfants.

Depuis l’instauration de la Prestation de Service Unique (PSU) en 2014 par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), jusqu’à l’utilisation sans mesure des Délégations de Service Public (DSP), le secteur de la petite enfance a été peu à peu livré à des logiques de rentabilité et d’économies de fonctionnement. Ces « ogres » ne sont pas seulement des acteurs privés avides de profit, mais aussi des politiques publiques qui ont progressivement affaibli les moyens alloués à l’accueil des enfants.

M. Barnier, vous êtes désormais face à une responsabilité majeure. Continuerez-vous à privilégier les économies budgétaires, ou agirez-vous pour rétablir une politique centrée sur le bien-être des enfants et la dignité des professionnel·le·s ?

Les constats sont accablants :

  • Dégradation des conditions d’accueil : Groupes surchargés, taux d’encadrement insuffisant, et structures inadaptées.
  • Formations inadéquates : Des diplômes insuffisants, souvent déconnectés des réalités du terrain.
  • Gouvernance défaillante : Une gestion focalisée sur la réduction des coûts plutôt que sur la qualité, conduisant parfois à des situations de maltraitance institutionnelle.

Malgré les multiples rapports – comme ceux de l’IGAS ou de la Commission d’enquête parlementaire – les gouvernements successifs ont ignoré ces alertes. M. Barnier, vous ne pouvez plus ignorer l’impact destructeur de ces politiques sur la petite enfance. Les professionnel·le·s, épuisé·e·s et souvent précarisé·e·s, exigent des mesures concrètes et immédiates pour inverser cette tendance.

Nos revendications sont claires et urgentes :

  • Revalorisation salariale immédiate : 300€ nets par mois pour toutes et tous, sans condition ni délai, pour compenser l’inflation et reconnaître l’importance de leur travail.
  • Augmentation des effectifs et des formations adaptées : Pour garantir un encadrement compétent et réduire le turnover.
  • Rejet de la standardisation des formations : Préserver les diplômes spécifiques, adaptés aux réalités du secteur.
  • Financement équitable et simplification des démarches administratives : Permettre aux directions de se concentrer sur la qualité de l’accueil, sans être submergées par la gestion administrative.

M. le Premier ministre, les professionnel·le·s de la petite enfance refusent de continuer à être les « pros sacrifié·e·s ». Les politiques d’austérité et les décisions économiques qui ont favorisé les « ogres » de la privatisation et de la réduction des coûts ont dévasté les valeurs fondamentales de notre secteur. Ces « ogres », qu’ils soient privés ou publics, doivent cesser de sacrifier la petite enfance sur l’autel de la rentabilité.

Une mobilisation nationale est en préparation, et la date sera confirmée prochainement.
M. Barnier, aurez-vous le courage de rompre avec ces politiques destructrices ou continuerez-vous à laisser le secteur s’enfoncer dans la crise ?

La France ne peut plus fermer les yeux sur cette situation. Le moment est venu d’agir pour protéger nos enfants et redonner aux professionnel·le·s la dignité et la reconnaissance qu’ils méritent.

Appel à l’union des syndicats pour des conditions de travail améliorées et NON aux attaques entre syndicats!

Appel à l’union des syndicats pour des conditions de travail améliorées et NON aux attaques entre syndicats!

Alors que le secteur de la petite enfance traverse une crise sans précédent, nécessitant plus que jamais l’union des forces syndicales, nous faisons face à des obstacles inattendus de la part de certains syndicats représentatifs CGT, FO, UNSA (et autres) ! 

Ils ont contesté notre droit de nous présenter aux élections TPE. Le jugement rendu nous empêche effectivement d’y participer. Par contre, leur demande de nous faire payer la somme de 2000 euros à chacun d’entre eux, au titre des frais de procédures, a été jugée irrecevable par le juge. Ils paieront donc eux mêmes leurs frais.

Un appel à l’unité pour des avancées concrètes

Il est crucial que les syndicats travaillent ensemble pour :

  • Obtenir et garantir de meilleures rémunérations
  • Obtenir et garantir de meilleures conditions de travail, afin d’assurer une meilleure qualité d’accueil pour les jeunes enfants
  • Obtenir et garantir de réelles avancées pour nos métiers
  • Faire évoluer positivement notre secteur, aujourd’hui en crise

Questionnement sur les intentions des grandes centrales syndicales

Alors que nous devrions tous œuvrer pour améliorer les conditions de travail des professionnel.les de la petite enfance, l’attitude des grandes centrales syndicales suscite des doutes légitimes. Leur volonté de nous exclure des élections et de nous imposer des frais démontre-t-elle un véritable engagement pour le secteur ou simplement une volonté de conserver leur pouvoir représentatif ? 

Nous appelons à une prise de conscience collective et à une véritable union pour défendre les intérêts des professionnel·les de la petite enfance et garantir un avenir meilleur pour nos jeunes enfants.

À propos du SNPPE

Le SNPPE est dédié à la défense des droits et à l’amélioration des conditions de travail de tous les professionnel.les de la Petite Enfance. Nous sommes engagés pour un secteur plus juste, plus équitable et mieux reconnu et nous, nous sommes prêts à toute collaboration.

Ensemble, faisons de notre union la clé pour surmonter la crise et garantir un avenir meilleur pour la petite enfance.

Réformer en profondeur le secteur des crèches pour un avenir digne des enfants et des professionnel·les

Réformer en profondeur le secteur des crèches pour un avenir digne des enfants et des professionnel·les

Mme Tanzilli et la dérégulation continue

Mme Tanzilli, députée Renaissance, appartient à la même majorité ayant instauré la réforme NORMA, dernière étape de la dérégulation continue du secteur. Il a fallu le drame de Lyon en 2022 et la demande d’enquête de l’IGAS par un ministre pour que les politiques commencent à ouvrir les yeux. Cependant, les annonces ne coûtent rien et, pour l’instant, ce rapport risque de n’être qu’une annonce de plus.

Problèmes systémiques et dérégulation

Contrairement aux affirmations de la rapporteure, l’introduction du secteur privé lucratif a exacerbé les problèmes systémiques en augmentant le nombre d’enfants pris en charge avec moins de professionnel·les qualifié·es. La récente proposition de la FFEC d’embaucher des titulaires du CAP AEPE mineurs et de compter les apprentis dans l’effectif d’encadrement illustre cette dérive. Les micro-crèches installées dans les quartiers aisés (au détriment des secteurs ruraux ce pour quoi ce système dérogatoire avait été mis en place) ne font qu’aggraver les inégalités.

Constat d’un système à bout de souffle

Le constat d’un système à bout de souffle est partagé, et la majorité, dont fait partie Mme Tanzilli, a contribué à cette dérégulation. Les recommandations relèvent du bon sens, mais la question de leur mise en œuvre demeure. Quels moyens financiers et ressources de formation seront mobilisés pour augmenter significativement le nombre de professionnel·les afin d’atteindre un encadrement de 1 pour 4 d’ici 2030 ? Cette proposition semble être un effet d’annonce, car il est bien connu que cet objectif est irréaliste. Que fera-t-on alors ? Rien pour les professionnel·les, à part introduire une carte professionnelle. Pendant ce temps, le secteur privé lucratif continue à faire des profits considérables au détriment des enfants.

Critique de la marchandisation et du CIFAM

La marchandisation du secteur de la petite enfance n’est pas la cause unique des défaillances, mais le CIFAM, symbole de cette financiarisation, est vivement critiqué. L’implication du secteur marchand dans la petite enfance soulève des préoccupations légitimes. On laisse le privé lucratif continuer à s’enrichir sur le dos des enfants et des professionnel·les, ce qui est inacceptable.

Rôle des communes et EPCI

Plutôt que de centraliser tout au niveau communal, une approche collective avec les EPCI (communautés de communes, métropoles, etc.) est préférable. L’accueil du jeune enfant doit se faire à l’échelle d’un territoire, d’un bassin de vie, plutôt qu’au niveau d’une seule commune. Les communes rurales ou en difficulté n’ont pas les structures nécessaires pour faire face à la complexité de l’accueil du jeune enfant (réglementations, financements, etc.).

Réforme de la PSU

La PSU doit être complètement réformée, et cette proposition de la rapporteure est saluée.

Carte professionnelle et valorisation des acquis de l’expérience (VAE)

La carte professionnelle semble être un dispositif inutile et potentiellement nuisible. Elle risque de devenir un outil de diffamation, de règlements de comptes entre professionnel·les ou de la part des gestionnaires. Dans un contexte de crise, il est essentiel de ne pas reprendre l’argumentaire des gestionnaires privés lucratifs qui tentent de réduire les incidents à des problèmes individuels. L’IGAS et ce rapport de la commission d’enquête parlementaire insistent bien sur le fait qu’il s’agit d’une problématique systémique. Il ne faut pas que cette mesure soit l’arbre qui cache la forêt. Le SNPPE réitère son souhait que les travaux des candidats aux métiers de la petite enfance soient rigoureusement contrôlés pour éviter les risques de plagiat et d’utilisation de l’IA, qui décrédibilisent les formations. Cette carte ressemble davantage à un registre des mauvais·es professionnel·les. Dans un secteur en souffrance, il est préférable de laisser la justice traiter les abus et les dérives, et de valoriser socialement les professionnel·les en augmentant significativement leurs salaires, en améliorant leurs conditions de travail, et en renforçant considérablement l’encadrement des enfants.

Il est également crucial de revenir à une véritable valorisation des acquis de l’expérience avec une réelle expérience justifiée. Actuellement, il est possible d’obtenir le DEAP sans avoir mis les pieds en maternité ni en pédiatrie. Cette situation décrédibilise la formation des AP, qui est censée être essentiellement sanitaire. De plus, permettre à un AP de passer le DEEJE après seulement un an d’expérience, et de l’obtenir grâce à une certaine aisance orale et à des travaux achetés, ne favorise pas l’émergence de professionnel·les de qualité. Pour revaloriser nos métiers, il est impératif de s’assurer que l’expérience et les compétences des candidats soient réellement reconnues et vérifiées.

Conclusion et revendications

Le SNPPE exige des actions concrètes et immédiates pour réformer en profondeur le secteur de la petite enfance. Nous demandons :

  1. Plus que jamais, une revalorisation des salaires : Est-ce qu’un jour, les professionnel·le·s verront une augmentation significative en bas de leur fiche de paie (minimum 300 euros nets par mois)? Comment faire face à une crise si les professionnel·le·s n’obtiennent aucune reconnaissance sociale et salariale pour le service rendu à la société ?
  2. Conditions de travail : Mettre en place des mesures concrètes pour améliorer significativement les conditions de travail des professionnel·le­s de la petite enfance, incluant la prévention des risques psychosociaux et l’amélioration des infrastructures.
  3. Des financements cohérents : Allouer les ressources financières nécessaires pour augmenter significativement le nombre de professionnel·les qualifié·es et atteindre un encadrement de 1 pour 4 souhaité par le rapport.
  4. Des formations de qualité : Renforcer les programmes de formation et s’assurer que les qualifications reflètent une expérience réelle et justifiée.
  5. Une réforme globale des systèmes de financement des EAJE : Revoir entièrement les systèmes de PSU et CMG/PAJE pour garantir un financement équitable et adapté aux besoins des crèches et des familles.

Il est temps de cesser les effets d’annonce et de mettre en place des mesures efficaces pour protéger les enfants, valoriser les professionnel·les et garantir un avenir digne à la petite enfance en France.