Communiqué de soutien au collectif des salarié·es d’Infans

Communiqué de soutien au collectif des salarié·es d’Infans

Le SNPPE exprime son entier soutien au collectif des salarié·es du groupe Infans, actuellement plongé·es dans une procédure de redressement judiciaire opaque, brutale et déshumanisante.

Depuis le 11 mars, date de l’ouverture du redressement judiciaire, les salarié·es d’Infans sont privé·es de droits élémentaires :

  • Pas de CSE mis en place malgré l’obligation légale ;
  • Une représentante du personnel élue dans l’urgence mais écartée de toutes les étapes de la procédure ;
  • Des audiences du tribunal de commerce tenues sans convocation de la représentante des salarié·es ;
  • Aucun accès réel aux informations sur les offres de reprise ni aux repreneurs ;
  • Des réunions à huis clos avec les mandataires, l’administrateur judiciaire, les juges et M. Combe, dirigeant de l’entreprise, sans présence des salarié·es ou de leur défense.

Pire encore, des atteintes graves aux droits individuels ont été signalées : modifications illégales des dates d’ancienneté, non-respect de la convention collective, absence de réponse aux demandes de reclassement ou de régularisation de statut. Ce sont des pratiques inacceptables.

Les crèches sont aujourd’hui menacées de fermeture.

  • 3 crèches ont fermé le 30 mars,
  • 4 autres le 30 avril,
  • 10 doivent encore fermer le 31 mai 2025.

Seules 9 crèches seraient potentiellement reprises, sans que les salarié·es n’aient pu échanger avec les repreneurs ou connaître les conditions de ces reprises.

Le SNPPE alerte : aucune procédure judiciaire ne peut justifier la mise à l’écart des salarié·es, premières concerné·es par les licenciements et les décisions sur l’avenir des crèches. La représentante élue doit être convoquée, consultée, écoutée. C’est une exigence légale, mais aussi une exigence morale.

Nous demandons publiquement :

  • La reconnaissance immédiate de Mme Aurélie Beial, du SNPPE,  comme représentante officielle des salarié·es ;
  • Sa convocation systématique à toutes les audiences et réunions concernant la procédure ;
  • L’accès complet et transparent aux offres de reprise ;
    Le financement de l’assistance juridique des salarié·es, au même titre que la défense du dirigeant, conformément aux droits liés à une procédure collective.

La casse sociale en cours, moins de deux ans après la reprise des crèches Neokids, est le symbole d’un système défaillant, où des structures d’accueil de jeunes enfants sont traitées comme de simples actifs à liquider.

Nous refusons que les professionnel·les de la petite enfance soient une fois de plus les oublié·es d’une procédure menée sans éthique ni considération humaine.

Le SNPPE restera aux côtés du collectif des salariés d’Infans, alertera les institutions et soutiendra toute initiative visant à défendre les droits des salarié·es et dénoncer les abus dans le secteur.

Assez de mépris ! Les professionnel·les de la petite enfance méritent d’être respecté·es et protégé·es !

Réforme des diplômes du travail social : le SNPPE reste pleinement mobilisé

Réforme des diplômes du travail social : le SNPPE reste pleinement mobilisé

Dans la continuité du communiqué inter-organisation du 14 avril 2025, les premiers signataires — dont le SNPPE — ont été reçus le 9 mai par Jean-Benoît Dujol, directeur général de la cohésion sociale, à propos de la réforme des diplômes du travail social de niveau 6.

Si nous partageons la nécessité de faire évoluer nos diplômes pour mieux répondre aux enjeux de société, nous avons rappelé que l’attractivité des métiers ne passera pas par une réforme précipitée et déconnectée du terrain. Elle repose avant tout sur des conditions de travail dignes, une véritable reconnaissance des missions des professionnel·les, et le respect de leur identité professionnelle.

Nous avons demandé :

  • Le report du vote en CPC, prévu le 3 juillet 2025
  • Le maintien des 60 semaines de stage
  • Le maintien des heures de formation théorique, indispensables à un accompagnement de qualité

Un second rendez-vous est prévu début juin. Nous devons également être reçus par le cabinet de la ministre Catherine Vautrin dans les jours à venir.

Le SNPPE, avec ses partenaires, poursuivra son engagement pour une réforme construite avec les professionnel·les et les organismes de formation, et non contre eux.

Nouveau titre professionnel petite enfance ? Une fausse bonne idée aux lourdes conséquences

Nouveau titre professionnel petite enfance ? Une fausse bonne idée aux lourdes conséquences

Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance (SNPPE) alerte sur la décision du Gouvernement de créer un titre professionnel de niveau IV dans la filière petite enfance, équivalent au diplôme d’Etat auxiliaire de puériculture, mais délivré hors cadre de diplôme d’État.

Présentée comme une réponse aux difficultés d’accès à la VAE et comme un outil de structuration de la filière petite enfance, cette réforme soulève de graves inquiétudes tant sur le fond que sur la forme. Elle risque de désorganiser davantage encore la filière, de déqualifier les métiers, et de mettre à mal les engagements récents du gouvernement sur la qualité de l’accueil du jeune enfant.

Une décision précipitée, prise en dehors de toute logique de concertation

Annoncée par la présidence du comité de filière petite enfance, cette décision a été prise :
– sans concertation réelle avec les membres du comité,
– sans implication des associations professionnelles,
– et sans articulation avec les diplômes existants : DEAP, IDE, IPDE (santé), CAP AEPE (éducation nationale), DEEJE (travail social)…

Aucune coordination n’a été engagée pour un enjeu aussi stratégique que la formation des professionnel·les de la petite enfance. Pour le SNPPE, c’est une faute majeure du ministère, alors même que le discours officiel valorise la qualité de l’accueil et l’intérêt supérieur de l’enfant.

Pourquoi confier l’élaboration de ce nouveau titre à l’AFPA, un organisme sans expertise dans ce champ ? Pourquoi opter pour un titre professionnel, et non pour un diplôme d’État reconnu et structurant ? Ces choix, non justifiés, interrogent la légitimité même du projet.

Une dilution des compétences plutôt qu’un renforcement

  • renforcer les connaissances dans les champs éducatifs et psychologiques, afin de mieux appréhender la globalité des besoins des jeunes enfants,
  • tout en maintenant un haut niveau d’expertise en soins, indispensable à la qualité d’accueil, notamment pour les enfants en situation de handicap, atteints de pathologies chroniques ou présentant des besoins spécifiques.

La complémentarité entre métiers est une richesse qu’il faut renforcer, et non éroder. Ce nouveau titre, centré exclusivement sur l’éducatif, risque d’écarter progressivement les AP des équipes, au détriment de la sécurité et de la santé des jeunes enfants.

Un contournement manifeste du décret 2025-304

Le décret n°2025-304 avait pour objectif clair de mettre fin aux dérogations dans les micro-crèches et d’élever le niveau de qualification requis. Ce nouveau titre envoie un signal inverse :

  • Il permettra aux titulaires du CAP AEPE d’obtenir, via la VAE, une reconnaissance en catégorie 1 (40 %) dans le Code de la Santé Publique,
  • Il autorisera le maintien de fonctionnements à un seul professionnel par structure.

Autrement dit, cette mesure offre une façade de conformité réglementaire. Elle semble conçue pour rassurer les gestionnaires, non pour répondre à l’urgence de qualité et de sécurité dans les établissements, en particulier les plus vulnérables.

Ce que révèlent nos échanges

Lors de deux rendez-vous avec le cabinet de la ministre A. Vautrin et la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), le SNPPE a recueilli plusieurs éléments qui confirment ses craintes.

  • Le faible taux de réussite à la VAE du DEAP est présenté comme un motif de création de ce nouveau titre.
  • Il est indiqué que les CAP AEPE s’orientent rarement vers le DEAP, que de nombreuses auxiliaires de puériculture rejoignent le secteur hospitalier, et que la nécessaire évolution du DEAP, plusieurs fois discutée, se heurte à des blocages structurels entre les différentes administrations concernées.
  • La direction de projet du SPPE, chargée de piloter le travail avec l’AFPA, est avancée comme gage de qualité, mais aucune concertation avec le comité de filière ou les associations professionnelles n’est annoncée.
  • Enfin, aucune disposition réglementaire n’est envisagée à ce stade pour assurer durablement la présence d’Auxiliaires de Puériculture dans les équipes des EAJE, contrairement à ce qui existe pour d’autres professions comme les EJE ou les IPDE.

Lors de cet échange, la DGCS a exprimé une orientation visant à renforcer la filière éducative dans les EAJE et à réduire la place accordée à l’approche sanitaire, sans exclure à terme une moindre représentation des professionnels du soin dans les équipes.

Une inquiétante cohérence avec la réforme du travail social

Cette réforme ne peut être isolée. Elle s’inscrit dans un mouvement plus global de standardisation et de déqualification des métiers du lien.

  • Le SNPPE s’associe aux alertes lancées par les associations et les syndicats sur la réforme des diplômes de travail social de niveau 6, qui risque de diluer les spécificités professionnelles dès 2026
  • L’ANPDE a également exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir du diplôme d’infirmier·e puériculteur·rice pointant les risques de dilution des spécificités métier dans les projets de réformes en cours.
  • Le Collège des infirmier·es puéricultrices (CNP IPDE) a exprimé son soutien plein et entier par une lettre envoyée aux membres du comité de filière petite enfance aux associations et syndicats sur la réforme des diplômes de travail social, en refusant toute uniformisation des formations au détriment de leur complémentarité​.

Le SNPPE appelle à une inflexion claire

Le SNPPE s’interroge donc sur la création d’une qualification supplémentaire et exige : 

  1. Une concertation réelle, transparente et structurée, impliquant les membres du comité de filière, les syndicats, les fédérations et les professionnel·les.
  2. Un référentiel de formation qui corresponde aux exigences actuelles de qualité de l’accueil du jeune enfant.
  3. Une réflexion d’ensemble sur l’évolution des diplômes existants (DEAP, DEEJE, CAP AEPE), pour mieux les adapter aux réalités professionnelles.

Nous demandons également que soit discutée la question des pourcentages des différents métiers de la petite enfance, afin d’assurer la présence indispensable d’auxiliaires de puériculture dans les crèches.

Ce que nous défendons

  • Une filière cohérente, exigeante, respectueuse des spécificités et des complémentarités.
  • Des professionnel·les qualifié·es, reconnu·es, et formé·es à la hauteur des enjeux éducatifs, relationnels et sanitaires.
  • Des réformes qui ne soient pas dictées par la seule logique économique, mais par l’intérêt supérieur de l’enfant.

La qualité de l’accueil ne se bricole pas. Elle se construit avec exigence, respect et dialogue.

Fermetures de 44 crèches chez People and Baby : les professionnel·les et les familles en paient le prix fort

Fermetures de 44 crèches chez People and Baby : les professionnel·les et les familles en paient le prix fort

Le SNPPE déplore avec force cette nouvelle annonce de fermeture de 44 établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) gérés par un acteur privé lucratif du secteur. Derrière le vocabulaire aseptisé de « redimensionnement » se cache une réalité brutale : des professionnel·les inquiet·es pour leur avenir, des enfants qui perdront leurs repères, des familles plongées dans la précarité de solutions de garde.

Cet épisode illustre, une fois encore, les dérives de la marchandisation du secteur de la petite enfance. Lorsqu’un gestionnaire privé mise sur la rentabilité à tout prix, ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les salarié·es, les familles, et les enfants.

Le SNPPE rappelle que les EAJE ne peuvent pas être gérés comme de simples entreprises commerciales. L’accueil du jeune enfant est une mission d’intérêt général qui exige stabilité, qualité, et reconnaissance du travail des professionnel·les.

Le SNPPE reste pleinement mobilisé pour accompagner toutes les professionnel·les concerné·es, adhérent·es ou souhaitant le solliciter. Nous serons à leurs côtés pour les aider à faire valoir leurs droits, à défendre leur avenir professionnel et à ne pas rester seul·es face à cette décision injuste.

Nous appelons les pouvoirs publics à tirer les leçons de cet échec : il est urgent de mettre en place un véritable service public de la petite enfance, à l’abri des logiques de profit.

Réforme du travail social – alerte sur la disparition des métiers du travail social dès 2026

Réforme du travail social – alerte sur la disparition des métiers du travail social dès 2026

Le lundi 14 avril 2025, le SNPPE a cosigné un communiqué de presse avec plusieurs organisations nationales (FNEJE, ANAS, France ESF, CGT, SNUASFP FSU, Sud Santé Sociaux, AFORMEJE, IRE) pour alerter sur une réforme aussi brutale que préoccupante : la refonte des diplômes d’État du travail social (niveau 6), prévue pour une entrée en vigueur à la rentrée 2026.

Une réforme sans concertation réelle

Depuis octobre 2024, les professionnel·les alertent sur le projet porté par la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), visant à regrouper les formations autour de blocs de compétences communs. Trois blocs sur quatre seraient ainsi identiques pour tous les diplômes. En clair, un·e assistant·e de service social pourrait, en ne validant qu’un bloc complémentaire, obtenir le titre d’éducateur·trice de jeunes enfants.

Une telle uniformisation remet gravement en cause la spécificité des métiers, la reconnaissance des compétences propres à chacun, et l’histoire même de la professionnalisation dans le travail social. Aucun volume horaire par bloc ne nous a été communiqué à ce jour. L’opacité est totale.

Nos métiers ne sont pas interchangeables

Cette réforme, sous couvert d’« adaptabilité », vise avant tout à répondre à des logiques économiques. En réduisant les formations à un socle commun, le gouvernement espère pallier la pénurie de professionnel·les. Mais à quel prix ?

Nous rappelons que chaque métier du travail social a sa culture, son approche, son expertise. On ne forme pas un·e EJE comme on forme un·e éducateur·trice spécialisé·e. Cette diversité est une richesse, pas un obstacle.

Si nous ne réagissons pas collectivement, nos métiers vont progressivement disparaître à partir de septembre 2026. Ce sont nos formations, nos pratiques, et surtout la qualité de l’accompagnement auprès des publics qui sont en jeu.

Une audience demandée en urgence

Face à cette situation, les organisations signataires ont demandé une audience d’urgence à Madame Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, ainsi qu’à Monsieur Jean-Benoît Dujol, directeur de la DGCS.

Nous défendrons fermement l’importance de formations différenciées, exigeantes et en lien avec la réalité du terrain. La réponse à la crise du travail social ne peut pas être un nivellement par le bas.

Rapport du Sénat sur le contrôle des crèches : des constats accablants, des réponses encore trop timides

Rapport du Sénat sur le contrôle des crèches : des constats accablants, des réponses encore trop timides

Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance (SNPPE) prend acte des conclusions du rapport sénatorial sur l’efficacité des contrôles des crèches, publié le 20 mars 2025. Ce rapport met en lumière des lacunes que nous dénonçons depuis longtemps : des contrôles insuffisants, un manque de coordination entre les autorités compétentes et des services de protection maternelle et infantile (PMI) en sous-effectif chronique.

Le SNPPE salue plusieurs avancées :
✅ Un renforcement des contrôles et la publication des résultats pour plus de transparence.
✅ Une meilleure coordination entre les différentes instances de contrôle.
✅ La reconnaissance du lien entre la qualité de l’accueil et les conditions de travail des professionnel·les.

Cependant, les mesures proposées restent insuffisantes face aux dysfonctionnements constatés :
❌ Un manque de moyens concrets pour garantir des contrôles réguliers et rigoureux.
❌ Une approche qui ne prend pas assez en compte la logique de rentabilité qui pèse sur la qualité d’accueil dans certains modèles de gestion.
❌ Le recours envisagé à des organismes tiers pour certains contrôles, risquant une perte d’indépendance avec un risque de collusion pour le secteur privé et d’efficacité des inspections.

Le SNPPE rappelle que les problèmes de gestion et de qualité concernent l’ensemble du secteur, mais qu’ils sont exacerbés lorsqu’une logique de réduction des coûts prime sur l’intérêt des enfants et des professionnel·les. Pour garantir un contrôle efficace, il est indispensable de renforcer les moyens humains et financiers des administrations publiques chargées de la supervision.

Un silence qui en dit long…
Alors que le SNPPE a porté la voix des professionnel·les lors de cette mission sénatoriale, d’autres organisations, bénéficiant de financements paritaires dans le secteur privé et de subventions publiques dans la fonction publique pour représenter les professionnel·les, ont préféré rester en retrait. Une grande amnésie collective ?

Réaction de la FFEC : un appel à la concertation qui ne doit pas ralentir l’action
La Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC) salue le rapport et insiste sur la nécessité d’un contrôle équitable entre tous les établissements, quel que soit leur statut. Si l’objectif de transparence est partagé, le SNPPE met en garde contre toute tentative de minimisation des dérives observées dans certains modèles de gestion où la rentabilité l’emporte sur la qualité d’accueil.

Le SNPPE exige des mesures immédiates et concrètes
▶️ Un renforcement effectif des contrôles avec des moyens humains et financiers adaptés.
▶️ Un plan d’urgence pour renforcer les effectifs des PMI et assurer un suivi de qualité par la mise en réseau de ces services départementaux.
▶️ Une transparence totale sur l’utilisation des financements publics, avec des mécanismes de contrôle renforcés.

Le SNPPE restera mobilisé pour que ces recommandations ne restent pas lettre morte et que la réforme du contrôle des crèches aboutisse à des changements concrets pour les enfants, les familles et les professionnel·les. Nous appelons l’ensemble des acteur·rices du secteur à se mobiliser pour exiger des mesures à la hauteur des enjeux.

Vous méritez mieux : agissons ensemble !