La défiance des professionnelles de la petite enfance demeure au sein du groupe de crèches privées lucratives placé en procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Paris le 19 novembre dernier. Touchées par des retards de paiement de salaire d’octobre, les salariées dénoncent, dans un questionnaire du SNPPE, un « climat général de méfiance et de crainte de représailles ».
Au-delà des effets d’annonce, les acteurs du terrain attendent de savoir comment ces mesures seront mises en place. Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée ce 9 juin, le SNPPE se mobilise pour que « la petite enfance ne soit pas négligée dans cette campagne express » des législatives anticipées. Un bouleversement politique supplémentaire alors qu’un service public de la petite enfance doit être instauré.
Au Syndicat national des professionnels de la petite enfance, on s’étrangle : « On traînera toujours cette réputation d’être payées à ne rien faire à la maison. »
« Les annonces c’est bien, ça ne coûte pas cher », ironise Cyrille Godfroy, cosecrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE). « Mais on ne sait toujours pas ce qui va être fait pour que les effectifs de formation augmentent. »« Etat et régions se renvoient la patate chaude, on sait que tout cela est une question de sous », ajoute-t-il. Annoncée par l’exécutif, la revalorisation de 100 à 150 euros mensuels des personnels de la petite enfance est « non seulement insuffisante » mais « rien ne dit à ce stade qu’elle pourra être mise en oeuvre, tout dépend des collectivités ».Autre question laissée en suspens et qui dépend d’un regain d’attractivité du métier, celle du taux d’encadrement.
Source : Dérives dans les crèches : un an après le rapport accablant de l’Igas, les choses ont-elles changé ?
Selon le SNPPE, « la marge de manœuvre des collectivités locales est assez étroite. Le système est injuste et incertain ». « Et qui plus est, explique Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du SNPPE, ce système indemnitaire fait que l’augmentation consentie ne comptera pas pour la retraite contrairement aux revalorisations dans le secteur privé qui seront intégrées aux salaires ». « Par ailleurs, ajoute-t-il certaines collectivités ont décidé que l’IFSE est déduite dès le premier jour d’arrêt maladie ».
Aujourd’hui, ces métiers n’attirent plus. « Les bas salaires mais aussi les contraintes horaires, le manque de reconnaissance et les conditions de travail de plus en plus dégradées dissuadent les candidats», témoigne Cyrille Godfroy, cosecrétaire du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE). Il manque actuellement plus de 10 000 personnes dans le secteur, selon les chiffres annoncés par le gouvernement.