Votre enfant est accueilli en crèche. Avec la crise sanitaire qui se prolonge, vous vous posez des questions. Que se passe-t-il s’il tombe malade ? Si un autre enfant est positif au Covid-19 ? La crèche fermera-t-elle s’il y a un cas de Covid-19 ? Quel est le protocole sanitaire des crèches ? Les réponses à vos questions, avec Cathy Ligère, membre du bureau national du Syndicat national des Professionnels de la petite enfance.
Le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) a un 1 an ! L’occasion pour lui de mettre en avant les membres du bureau national via des vidéos postées chaque jour sur les réseaux sociaux sur lesquelles ils évoquent leurs valeurs professionnelles et celles du syndicat et pour nous de revenir avec ses deux co-secrétaires généraux, Lucie Robert et Cyrille Godfroy, sur la genèse de sa création, sur la réforme des modes d’accueil et de faire un premier bilan.
Côte à côte au sein du collectif « Pas de bébés à la consigne » qui réunit une cinquantaine d’organisations syndicales ou professionnelles, la CGT, la CFDT et FO, mais aussi la FNEJE Paca et le tout jeune Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) multiplient les actions depuis novembre 2020. Leur but est de s’opposer à la réforme en cours qui modifie en profondeur les conditions d’accueil et de prise en charge des enfants de 0 à 3 ans ; réforme adoptée le 19 mai dernier, par voie d’ordonnances, et dont ils tentent désormais de freiner la sortie des décrets d’application. Avec des mots très durs pour qualifier la gestion de ce dossier par le gouvernement, évoquant « une maltraitance institutionnelle », une « douce vio
« Avec ces protocoles hyperhygiénistes, les enfants ont intégré que leurs pairs pouvaient être un danger pour eux », s’alarme Lucie Robert, co-secrétaire générale du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE). Inquiète pour cette génération qui n’a connu que le Covid-19, elle poursuit : « Si on crée une génération d’enfants insécurisés, ce seront des adultes qui auront du mal à s’insérer dans la vie professionnelle ou à construire des liens affectifs. » Au quotidien, ces protocoles ont des répercussions sur les activités proposées aux enfants. « L’enfant grandit à travers la diversité des expériences sensorielles », rappelle Amir. Mais les contraintes de lavage (nettoyer chaque pièce des puzzles en bois, passer les peluches à la machine à laver, désinfecter la pâte à modeler) conduisent à réduire le nombre de jouets et jeux à la disposition des enfants.
(…) A force de pétitions, les professionnels obtiennent à l’automne des masques inclusifs (transparents et qui laissent voir la bouche), mais ils n’offrent qu’un piètre palliatif. Inconfortables, ils se couvrent de buée en un rien de temps et font peur aux enfants à cause de la bande de tissu qui coupe le visage en deux. « Notre rôle est de répondre aux besoins fondamentaux des enfants. En gardant le masque, on devient presque maltraitant, se désole Lucie Robert. Une génération entière va se construire avec des humains à moitié de visage. Nous, on n’a pas été élevés comme ça. Les décisions sanitaires ne prennent pas en compte le bien-être des enfants, c’est ce qui me dérange le plus ». Les professionnelles l’avouent, elles tombent presque toutes le masque quand elles sentent que l’enfant a besoin d’une attention particulière, lors des repas par exemple. (…)
« Les bébés méritent mieux que les poulets bio ! ». Le syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) plante le clou : le projet de réforme des modes d’accueil de la petite enfance réduit l’espace d’accueil des jeunes enfants au niveau de ce qui est imposé à l’élevage des poulets bio. Annoncé depuis 2018, ce projet de reforme pourrait s’appliquer à partir de septembre prochain. Il entre dans le cadre de la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP) et concerne les modes d’accueil du jeune enfant. Ce volet complète la démarche des « 1000 premiers jours » de l’enfant visant à concentrer les moyens sur cette période jugée fondatrice.