
Article 10 de la loi “plein emploi” : alerte sur les missions des Relais Petite Enfance
Veuillez trouver ci-dessous, notre dernier communiqué co-signé avec l’ACEPP, la FNEJE et l’UFNAFAAM.
Veuillez trouver ci-dessous, notre dernier communiqué co-signé avec l’ACEPP, la FNEJE et l’UFNAFAAM.
Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance alerte l’ensemble des professionnel·les de la petite enfance d’une arnaque au CPF en cours.
Selon nos informations, un démarchage téléphonique est en cours aussi bien dans les structures petite enfance qu’auprès des assistant·es maternel·les.
La personne se présente comme étant du Bureau National de la Petite Enfance, organisation qui n’existe pas en France. Cet organisme n’a rien à voir avec notre syndicat dont son instance dirigeante est nommée Bureau National comme dans beaucoup d’organisations syndicales.
Le démarchage consiste au discours suivant :
La personne au téléphone dit qu’elle fait partie du Bureau National de la Petite Enfance. Son appel concerne une subvention gouvernementale pour tous les travailleurs de la Petite Enfance pour les récompenser de leur travail durant la période Covid. Elle évoque ensuite les points sur le compte CPF à convertir en subvention ou à verser sur le compte retraite.
Nous invitons les professionnel·les démarché.es à prendre note du numéro d’appel et, si possible, d’obtenir de la personne un mail expliquant la démarche afin d’avoir de plus grands moyens pour l’identifier.
Ensuite, le SNPPE incite les professionnel·les à faire les démarches nécessaires :
Retrouvez toutes les explications sur les arnaques au CPF sur le site du ministère de l’économie : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/demarchage-relatif-au-compte-personnel-de-formation-cpf-attention-aux-arnaques
Le SNPPE s’interroge, comme d’autres organisations professionnelles ont pu le faire auparavant, sur l’efficacité de la sécurité du site mon-enfant.fr de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales qui permet d’accéder à l’ensemble des coordonnées des modes d’accueil petite enfance en France.
Il souhaite que la CNAF puisse garantir l’accessibilité des données. Il n’est pas entendable qu’un service créé pour informer les parents devienne un annuaire facile d’accès pour les arnaques en tout genre auprès des professionnel·les de la petite enfance.
En mai 2021, suite à la constatation de blessures sur le corps de son enfant lui faisant suspecter de potentielles maltraitances dans une crèche du groupe People & Baby à Villeneuve d’Ascq, une maman dépose plainte. Deux professionnelles de la structure sont alors renvoyées devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences physiques et psychologiques n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail sur un mineur de moins quinze ans par une personne ayant autorité sur la victime en adoptant des attitudes et gestes inadaptés à la prise en charge d’un enfant en bas âge. D’autres parents d’enfants accueillis au sein de la même crèche ont alors rejoint la procédure, pour d’autres faits dont leurs enfants auraient potentiellement été victimes. Le procès se tiendra le 15 mai prochain à 14h au tribunal correctionnel de Lille.
Suite au décès d’un bébé dans le même groupe, elle crée un an plus tard le collectif “protection enfance crèche (CPEC)” et appelle les parents de victimes à la rejoindre. De cet appel, elle recevra des centaines de témoignages des quatre coins de la France.
Après le drame de Lyon l’année dernière, après le rapport de l’IGAS rendu public le 11 avril 2023, la FNEJE et le SNPPE souhaitent apporter leur soutien à ces parents. Dénoncer des faits de maltraitance n’est jamais une chose facile, que l’on soit parent ou professionnel·le de la petite enfance. Ces situations viennent mettre en lumière “ l’insupportable ”, le “ non-imaginable ”. Malheureusement de nombreuses plaintes sont classées sans suite et lorsqu’elles sont retenues, les peines prononcées sont souvent minimales. Malgré la loi du 30 novembre 2018 qui inscrit dans le code civil que “ l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques “, notre société ne veut toujours pas admettre que les enfants sont des citoyens à part entière et que leur éducation doit se faire sans violence que ce soit au sein de la famille ou dans les institutions qui les accueillent (crèches, assistant.es maternel.les, écoles, accueils périscolaires, clubs sportifs, etc.).
En ce qui concerne les modes d’accueil de la petite enfance, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas. Que ce soit dans les cas de maltraitance institutionnelle que l’IGAS démontre dans son rapport et qu’il n’est plus possible de minimiser ou parfois des cas de maltraitance individuelle, la FNEJE et le SNPPE encouragent les professionnel.les et les parents dans la mise en exergue des faits de maltraitance afin que les politiques publiques prennent enfin la mesure des enjeux et apportent les réponses adéquates.
De façon générale, c’est toute la société qui doit prendre conscience que notre regard sur l’enfant doit changer.
Le rapport de l’IGAS a été demandé par le ministre Jean-Christophe COMBES, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, à la suite du décès d’une enfant dans une micro-crèche l’été dernier.
Suite à des retours massifs d’expériences des familles (environ 27000 réponses) et des professionnel.les de terrain (autour de 17000 réponses : 5000 pour les dir 12000 pour les autres pros), mais également à des enquêtes de terrain et immersions (crèches de toute taille et leurs professionnel.le.s – CAF – PMI – syndicats – associations – communes – chef lieu – experts – chercheurs, etc.) sur 8 départements, ce rapport a permis de “croiser les préoccupations et multiplier les regards” sur un secteur d’activité sans cesse dé-réglementé comme le dénonce également depuis de nombreuses année le collectif Pas de bébés à la consigne dont la Fneje et le SNPPE sont des membres actifs.
Ce rapport reconnaît avec force et détails les différents facteurs qui empêchent l’organisation d’un accueil de qualité dans les EAJE. Bien que les conditions d’accueil recensées soient très hétérogènes, sur le plan systémique global, ces conditions ne garantissent pas la qualité d’accueil annonce l’IGAS. Les enquêteurs insistent sur le fait que la question du développement et bien-être du jeune enfant n’a pas été posée comme objectif principal par les politiques ces dernières années. Le référentiel bâtimentaire et la charte nationale sont les deux seuls 1ers pas, bien loin d’être suffisants.
Ce rapport, au-delà de témoignages de professionnel.le.s défaillant.e.s, dénonce fermement les causes de tout un système qui induisent les maltraitances et la perte de la qualité d’accueil dans les crèches. Ce sont bien les choix de toute la politique Petite Enfance depuis des années et encore plus depuis la réforme Norma qui sont remis en cause.
Selon ce rapport, la prévention de la maltraitance correspond à la prise en charge collectivement “d’un nouveau regard, de nouvelles représentations” des métiers du care pour en finir avec le triste “ Amusez-vous bien” qui réduit notre profession à un temps juste récréatif. Surtout, la prévention de la maltraitance doit s’inscrire dans la lutte contre la dégradation des conditions de travail. Cela consiste, d’après le rapport, à adapter les locaux pour apporter aux usagers des espaces de repos, de vie dignes et à la hauteur du point 9 de la Charte Nationale de la Petite Enfance; à repenser un socle commun des diplômes pour articuler de manière qualitative la complémentarité des formations.
Nous n’oublions pas non plus que ce rapport n’a pas enquêté sur nos pairs qui travaillent dans les crèches familiales, qui travaillent dans l’accueil individuel. Nous savons que vous subissez aussi les conséquences de ces années de politique de la petite enfance dont la priorité a mis l’accent sur la création de places en oubliant la qualité des conditions de travail de ceux et celles qui sont en première ligne pour aider la société à bien traiter les enfants accueillis.
Reprenons un peu les analyses et recommandations de l’IGAS: elles vous évoqueront bien des choses….
Si ce rapport de l’IGAS est “un tableau noir”, les enquêteur.ices informent et insistent sur la forte implication et engagement des professionnel.les qui “ quand ielles ne sont pas en souffrance et en difficultés” expriment leurs motivation à exercer un métier épanouissant et essentiel au bien-être de la société. Ces professionnel.le.s souhaitent faire avancer les choses pour augmenter la qualité d’accueil, nous aussi alors écoutez nous et agissez!
Si ce rapport est salué à la quasi unanimité, certaines voix s’élèvent déjà en agitant les risques “d’une tempête” soulevée par un déferlement des inquiétudes des familles qui pourraient prendre peur et retirer leurs enfants des mains de professionnel.les maltraitants “malgré eux”.
Nous, le SNPPE, nous ne craignons pas les conséquences de ce rapport qui enfin informe et dénonce des conditions d’accueil en constante dégradation, une logique économique de rentabilité qui profite aux gestionnaires privés et une financiarisation du service d’accueil collectif des EAJE qui maltraite les enfants, les familles et les professionnel.les en favorisant les réductions de coûts de fonctionnement, de rentabilité et de remplissage des établissements avec des effectifs accueillis démesurés au regard des moyens structurels et institutionnels.
La seule réponse que Olivier VÉRAN, porte-parole du gouvernement, donne c’est : « il y aura plus de contrôles, et nous ouvrirons 200 000 places d’accueil ». Par cette prise de parole, il montre que le gouvernement n’a pas compris ce rapport. Répression sur ces maltraitances qui sont le résultat de vos choix politiques, quelle hérésie! 200 000 places quand il manque 10 000 professionnel.le.s, quelle ironie!
Au SNPPE, nous réclamons tout ce que l’IGAS recommande également:
Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance crée une caisse de grève pour TOUT·ES les professionnel·les de la petite enfance, syndiqué·es ou non.
En effet, suite à son communiqué du 8 mars dernier, le SNPPE estime qu’il est temps que la mobilisation du secteur de la petite enfance s’amplifie.
La valorisation salariale du secteur est une attente partagée par l’ensemble des acteurs du secteur. En effet, quoi qu’en dise le gouvernement, le manque d’attractivité salariale engendrée par une absence d’ambition nationale dans la politique petite enfance depuis de trop nombreuses années est LE premier point qui entraîne la pénurie de professionnel·les constatée par la CNAF en juillet 2022.
Le SNPPE sait à quel point une grève est un effort financier immense. C’est pourquoi il a décidé de créer une caisse de grève spécifique au secteur de la petite enfance avec le soutien de caisse-solidarité.fr
Il souhaite ainsi offrir la possibilité à toute personne, aux parents de soutenir les actions des professionnel·les de la petite enfance pour leurs conditions de travail et donc pour les conditions d’accueil du jeune enfant.
En prenant cette initiative, le SNPPE a la volonté d’apporter des moyens supplémentaires à TOUTES les futures actions que le SNPPE portera à son initiative ou de manière plus collective comme celles avec le collectif Pas de bébés à la consigne.
Il est possible également de donner par chèque ou par virement (plus d’infos par mail à caissedesolidarite@snppe.fr).
Tout professionnel de la petite enfance peut organiser une initiative locale pour aider à promouvoir la caisse de grève et y verser les sommes récoltées.
Enfin, le SNPPE rappelle que l’adhésion à un syndicat permet de bénéficier d’un crédit d’impôts. C’est aussi une manière de soutenir les actions du syndicat qui pourra ainsi lui-même attribuer un fond plus important à la caisse de grève.
Mise à jour le 22/08/2025 : la caisse de solidarité a été fermée
Voilà ce qui est proposé aux familles sur une sélection de crèches people&baby et sous réserve de places disponibles :
Tout·es professionnel·les de la Petite Enfance et personnes sensibilisé·es aux besoins des jeunes enfants ne peuvent que s’offusquer de cette idée.
Côté enfants, les besoins de stabilité, de repères de continuité ne sont pas considérés. L’enfant, à peine familiarisé, va devoir, en quittant la structure après la période d’essai, faire le deuil des professionnel·les en qui il a laissé sa confiance et sa sécurité. Un mois, pour beaucoup d’enfants, c’est court pour se sentir bien dans un lieu.
Côté professionnel·les, c’est accueillir un enfant dont l’avenir est incertain, non pas parce qu’il s’agit d’un accueil d’urgence, mais parce que c’est “à l’essai”. C’est s’investir sur la période la plus intense de familiarisation, y mettre ses compétences et son énergie sans être sûr à la fin des 4 semaines que l’enfant restera. Ainsi, c’est s’asseoir sur ses valeurs pédagogiques.
Dans un contexte déjà tendu, c’est un facteur supplémentaire de risques psychosociaux des professionnel·les de la petite enfance.
Côté familles, cela peut paraître être une bonne idée mais attention si vous voulez rompre le contrat c’est avant le 30 mars.
Passé cette date, que se passe-t-il si l’accueil ne fonctionne pas ? Combien devront-ils payer pour rompre le contrat ?
Pendant ce temps-là, même si les familles qui ne souhaitent pas continuer sont remboursées, la crèche, si elle est en PSU, aura perçu la part CAF.
Les enfants doivent-ils être accueillis comme on signe un essai “Amazon Prime” ou que l’on teste un matelas pour 100 nuits ?
Le SNPPE rappelle que les bébés ne sont pas des marchandises. Ces campagnes commerciales sont tout à fait scandaleuses et nuisent à l’image du secteur de la petite enfance. Elles nient l’engagement au quotidien et les valeurs des professionnel·les de la petite enfance.
Dans un contexte où il est question d’un Service Public de la Petite Enfance, le SNPPE renouvelle sa position : pour lui, c’est l’épanouissement du jeune enfant qui doit être au cœur de la réflexion et non le centre d’un intérêt commercial d’entreprises dont la seule préoccupation est les bénéfices pour les actionnaires et les dirigeants.