« Ces mesures illustrent encore et toujours l’absence totale de reconnaissance de nos métiers et des formations qu’il faut valider pour travailler en crèche », écrit dans un communiqué jeudi dernier la SNPPE. Et même s’il est précisé qu’il s’agit d’une mesure « à titre exceptionnel », « trop souvent les mesures ‘à titre exceptionnel’ deviennent ensuite des mesures permanentes », écrit le syndicat.
Les récents soupçons de maltraitance et l’empoisonnement d’une petite fille de onze mois ont mis en exergue la situation alarmante du secteur de la petite enfance. Pour Causette, Véronique Escames, co-secrétaire générale du Syndicat national des professionnel·les de la petite enfance (SNPPE), revient sur la crise que subit le secteur depuis de nombreuses années.
L’empoisonnement d’un bébé par l’employée d’une crèche privé survenu la semaine dernière à Lyon a déclenché une onde de choc en France. L’affaire a libéré la parole sur les conditions de travail des professionnelles et professionnels du secteur de la petite enfance et les situations de maltraitance qui peuvent en découler. Pénurie de personnel, manque de moyens pour accueillir dignement les enfants et leurs familles… Les professionnels tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années, sans être écoutés, explique au JDD Lucie Robert, auxiliaire de puériculture et co-secrétaire générale du Syndicat National des professionnels de la Petite Enfance (SNPPE).
Le SNPPE, qui a réalisé avant les élections législatives un état des lieux, le confirme. « Dans les réponses qu’on a reçues, on a des structures qui ont diminué leur amplitude horaire, d’autres qui ont fermé des sections pour pouvoir continuer d’accueillir les enfants en toute sécurité… Partout, il y a beaucoup d’heures supplémentaires effectuées par les professionnels en poste, afin de pallier au mieux les absences », détaille Véronique Escames, co-secrétaire générale du SNPPE.
On est en permanence sur le qui-vive, on se retrouve parfois seules pour donner les repas, stressées et obligés de faire plus vite, plus désordonné et donc c’est moins serein et consciencieux, résumait Cathy Ligère du Syndicat national de la petite enfance, avant le drame survenu dans une crèche privée de Lyon, où une auxiliaire puéricultrice est poursuivie pour meurtre après le décès d’une fillette de 11 mois.
« La situation des micro-crèches est particulières parce que effectivement, il y a plus de tâches à réaliser que dans les structures collectives. Les conditions de travails sont moins bonnes », explique Véroniques Escames, co-secrétaire du Syndicat des professionnels de la Petite Enfance. « Mais aujourd’hui, c’est généralisé », prévient-elle.