Du côté des syndicats, l’heure est à la méfiance. « On ne parle pas réellement de revalorisation des professions. On veut créer des places, mais qui va s’occuper de enfants ? », s’inquiète Véronique Escames, co-secrétaire générale du syndicat général des professionnels de la petite enfance (Snppe). L’auxiliaire de puériculture regrette qu’aucune réponse concrète n’ait été apportée sur les problématiques de départs massifs à la retraite et du manque de formations adaptées.
A l’appel du collectif « Pas de bébé à la consigne », les manifestantes – en très grande majorité des femmes – se sont rassemblées devant le ministère des Solidarités avec des pancartes proclamant « nous voulons des crèches, pas des usines », ou « de l’accueil, pas de la garderie pour nos petits ».
Source : Salaire, effectif, formation… Des professionnelles des crèches manifestent à Paris
« Comment créer de nouvelles places quand il manque déjà 10 000 professionnels pour assurer les places existantes ? » s’interroge Cyrille Godfroy, secrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance. « Il n’y a pas de mesures concrètes pour remédier au manque de qualité de l’accueil des enfants et à la pénurie de professionnels » réagit pour sa part Véronique Escames, membre du collectif « Pas de bébé à la consigne ».
« On est capables de chiffrer les 200 000 places supplémentaires, d’annoncer un budget de 5 milliards d’euros, mais sur le recrutement du personnel, cela reste toujours très flou », déplore Cyrille Godfroy, secrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE).
Elisabeth Borne annonce des mesures pour le secteur de la petite enfance. Invitée du journal : Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance
Une hérésie pour le SNPPE quand on sait le nombre manquant de personnels d’accueil de la petite enfance. « La question du développement et du bien-être du jeune enfant n’a pas été posée comme objectif principal par les politiques ces dernières années, alors que c’est le cœur de la mission », souligne le syndicat, pour qui la priorité est de revaloriser les métiers de la petite enfance : « Pas seulement d’un point de vue salarial, mais surtout sur l’image et l’attrait du métier. On s’occupe d’enfants à un âge crucial de leur développement et nous sommes là pour favoriser leur éveil, leur évolution psychomotrice et mettre le doigt aussi sur des problématiques. On néglige aussi notre rôle auprès des parents, qui ont besoin d’être rassurés », détaille la co-secrétaire générale.