Une hérésie pour le SNPPE quand on sait le nombre manquant de personnels d’accueil de la petite enfance. « La question du développement et du bien-être du jeune enfant n’a pas été posée comme objectif principal par les politiques ces dernières années, alors que c’est le cœur de la mission », souligne le syndicat, pour qui la priorité est de revaloriser les métiers de la petite enfance : « Pas seulement d’un point de vue salarial, mais surtout sur l’image et l’attrait du métier. On s’occupe d’enfants à un âge crucial de leur développement et nous sommes là pour favoriser leur éveil, leur évolution psychomotrice et mettre le doigt aussi sur des problématiques. On néglige aussi notre rôle auprès des parents, qui ont besoin d’être rassurés », détaille la co-secrétaire générale.
Jeudi 11 mai 2023, Véronique ESCAMES, co-secrétaire générale du SNPPE, est intervenue sur le plateau du 18h30 de France 3 Paris Ile de France, suite à la publication du rapport de l’IGAS.
Après avoir affirmé « à la racine des difficultés relatées par l’IGAS il y a une maltraitance institutionnelle attisée par des décisions des pouvoirs publics depuis ces 20 dernières années », le collectif Pas de bébés à la Consigne s’adresse, dans son communiqué du 10 mai, en ces termes à Elisabeth Borne et Jean-Christophe Combe : « Avec l’analyse de la situation et les préconisations de la mission IGAS vous avez les cartes en mains. Les racines du mal ne seront pas réduites en un jour, par contre il est de votre responsabilité de prendre maintenant les mesures concrètes qui redresseront la situation à échéance de la prochaine Convention d’Objectifs et de Gestion (Cog) avec la CNAF ». Le temps presse donc selon Pas de bébés à la consigne, qui exhorte le gouvernement à ne pas rater le coche.
À la suite du rapport de l’Igas, le ton des organisations représentatives a changé. Auparavant centrées sur les conditions de travail et d’accueil et longtemps réticentes à pointer les situations de maltraitance, par crainte d’une stigmatisation des professionnels qu’elles représentent, elles n’hésitent plus utiliser à les nommer telles quelles.En témoigne aussi le soutien du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) et de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE), non pas à des professionnels, mais à des parents qui seront en procès contre deux salariées du groupe de crèche People & baby le 15 mai prochain au tribunal correctionnel de Lille.
« Les équipes travaillent déjà en flux tendu », s’indigne encore Véronique Escames, du Syndicat national des professionnels de la petite enfance. « En plus, on nous demande de former des personnes qui n’ont aucune connaissance du jeune enfant, aucune base. »
Aujourd’hui, au-delà de cet enjeu, Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), pointe surtout, sur actu.fr, « les questions des salaires et des conditions de travail » de ce secteur.Le syndicaliste met en avant un baromètre « qui montre qu’il y a environ 21 % d’écart entre le salaire médian en France et celui des métiers de la petite enfance ». « Il faut comprendre que les métiers de la petite enfance ne se résument pas à changer des couches, donner à manger et faire dormir des bébés », s’indigne-t-il.