À la suite du rapport de l’Igas, le ton des organisations représentatives a changé. Auparavant centrées sur les conditions de travail et d’accueil et longtemps réticentes à pointer les situations de maltraitance, par crainte d’une stigmatisation des professionnels qu’elles représentent, elles n’hésitent plus utiliser à les nommer telles quelles.En témoigne aussi le soutien du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) et de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE), non pas à des professionnels, mais à des parents qui seront en procès contre deux salariées du groupe de crèche People & baby le 15 mai prochain au tribunal correctionnel de Lille.
« Les équipes travaillent déjà en flux tendu », s’indigne encore Véronique Escames, du Syndicat national des professionnels de la petite enfance. « En plus, on nous demande de former des personnes qui n’ont aucune connaissance du jeune enfant, aucune base. »
Aujourd’hui, au-delà de cet enjeu, Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), pointe surtout, sur actu.fr, « les questions des salaires et des conditions de travail » de ce secteur.Le syndicaliste met en avant un baromètre « qui montre qu’il y a environ 21 % d’écart entre le salaire médian en France et celui des métiers de la petite enfance ». « Il faut comprendre que les métiers de la petite enfance ne se résument pas à changer des couches, donner à manger et faire dormir des bébés », s’indigne-t-il.
La faute à un défaut d’attractivité de ces professions ces dernières années, à en croire Véronique Escames, cosecrétaire générale du Syndicat national des professionnelles de la petite enfance. « Ces métiers n’attirent plus, car ils ne sont pas assez bien payés. Une auxiliaire de puériculture démarre au Smic (1.678,95 euros bruts mensuels). Et elle peut espérer au mieux 2.200 euros bruts en fin de carrière », explique-t-elle.
(…) « La mixité dans les métiers est essentielle mais cela ne résoudra pas le problème de l’attractivité. Dans les familles, il y a encore cette idée que c’est à l’homme de rapporter la plus grosse part du salaire. Or, ce n’est pas en gagnant le SMIC qu’on peut se projeter dans une carrière » déplore aussi Cyrille Godfroy, cosecrétaire général du Syndicat National des professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE). (…)
« Ça dévalorise notre formation, soutient Aurélie de Brie, directrice de deux microcrèches près de Marseille et cosecrétaire du Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE). Et ça en dit long sur la perception qu’a la société du secteur de la petite enfance. » Selon l’arrêté, les professionnels non qualifiés doivent bénéficier de 35 heures de formation.« Les 35 heures de formation, ce sont les professionnelles de terrain qui doivent les faire. Mais quand ?, demande-t-elle. Et surtout, au bout de 35 heures, on n’est pas prêt à prendre en charge un groupe de 8 enfants seul. Ce n’est pas une solution pérenne. » Une phrase, prononcée par Xavier Darcos en 2008, reste gravée dans les esprits.