Quotas d’enfants sans cesse augmentés, travail à la chaîne, manque de reconnaissance et de moyens, pathologies articulaires lourdes : les employées de crèches souffrent dans l’ombre. Elles sont descendues dans la rue il y a quelques jours. En petits groupes, à peine audibles. Leur combat du jour : la loi Asap qui risque encore d’alourdir les quotas d’enfants et les conditions de travail en crèches (lire plus bas).
Retrouvez l’intégralité du dossier en PDF sur la grande souffrance du monde de la petite enfance pour lequel le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance a été sollicité ci-dessous.
Le secteur de la petite enfance se mobilise aujourd’hui, mardi 2 février, pour montrer son opposition à la réforme Taquet. Cette réforme des modes d’accueil du jeune enfant a, à la base, pour but de clarifier et de garantir une meilleure qualité de l’accueil des enfants mais qui visiblement ne vous convient pas.
« Ce n’est pas entendable pour pouvoir respecter les besoins des enfants » assène Cyrille Godfroy, coordinateur petite enfance pour la communauté de commune du Bouzonvillois-Trois Frontières et fondateur du Syndicat national des professionnels de la petite enfance, « c’est déjà compliqué dans les structures parce que les taux d’encadrement sont justes, on subit de plein fouet la crise sanitaire avec des cas contacts qui nous obligent à avoir moins de personnel en ce moment. »
Les personnels des crèches et des haltes garderies, ainsi que les assistantes maternelles, étaient appelés à débrayer ce mardi 2 février 2021 pour protester contre une réforme portée par le secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance Aurélien Taquet. Trente salariées, soit un tiers des effectifs évoluant dans le public à Sens, ont manifesté.
Issu d’une initiative lancée sur les réseaux sociaux en mai 2020, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance a pour ambition de rassembler les employés au sein d’une même organisation professionnelle. Sa création a vu le jour au cours de l’été grâce à Cyrille Godfroy, qui œuvre pour la communauté de communes du Bouzonvillois-Trois frontières en qualité de coordinateur petite enfance et qui réside à Guénange. « Je voulais répondre à un manque qui existe dans ce secteur. Je me suis dit que pour accompagner les professionnels, il fallait être du milieu pour mieux cerner les problématiques rencontrées. J’en avais assez qu’on ne soit pas considéré. Ce syndicat a pour vocation de rassembler les personnes qui travaillent aussi bien dans les accueils individuels que collectifs, dans le secteur associatif, privé comme public, dans une crèche ou un multi-accueil sans oublier les auxiliaires, les assistants maternels et les éducateurs. »
Un appel à la grève a été lancé la semaine dernière en vue de la journée d’action du 3 décembre. Le syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) n’est pas d’accord avec plusieurs propositions du gouvernement. Notamment celle concernant l’espace alloué à chaque enfant.