par admin | Juil 23, 2025 | News
Depuis le 27 juin 2025, un nouveau décret (n° 2025‑582) renforce les zones sans tabac en France en étendant l’interdiction de fumer aux abords immédiats des établissements accueillant des mineurs, notamment les crèches. Désormais, il est interdit de fumer dans un périmètre d’au moins 10 mètres autour de ces lieux sensibles.
Cette mesure, qui s’inscrit dans la continuité de la loi Évin et des réglementations antérieures sur le tabagisme, vise à protéger la santé des tout-petits en réduisant leur exposition directe et indirecte à la fumée de tabac.
Le SNPPE rappelle que les gestionnaires d’établissements petite enfance ont une responsabilité importante dans la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation. En tant qu’employeurs, ils sont soumis à une obligation légale de sécurité et de prévention des risques professionnels, qui inclut la lutte contre le tabagisme sur le lieu de travail et ses abords.
Pour accompagner cette évolution, nous avons adressé une lettre ouverte aux représentants des gestionnaires publics et privés au sein du Comité de filière Petite Enfance. Cette lettre détaille :
- Les obligations légales des gestionnaires en matière de prévention du tabagisme,
- Les impacts organisationnels à anticiper,
- Les ressources disponibles via le Service de Prévention et de Santé au Travail (SPST), notamment en matière d’information et d’accompagnement au sevrage tabagique.
Nous invitons tous les gestionnaires à prendre connaissance de cette lettre ouverte et à engager les actions nécessaires pour garantir un environnement sain et sécurisé pour les enfants, mais aussi pour les professionnel·le·s qui les accompagnent au quotidien.
par admin | Juil 13, 2025 | News
Le 2 juillet 2025, la CNAF a présenté les résultats de sa dernière enquête nationale sur les besoins de professionnels dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE). Cette étude, bien plus robuste que celle menée en 2022, dresse un constat sans appel : 13 500 ETP manquent à l’appel, soit 8,2 % des effectifs théoriques. Et les postes vacants sont souvent durables : 45 % des absences durent depuis plus de 3 mois.
👉 Des zones particulièrement sous tension
- Île-de-France : 14 % des ETP manquants, presque le double de la moyenne nationale, et 47 % des postes vacants à elle seule, alors qu’elle ne regroupe que 28 % des effectifs théoriques.
- Guyane : 11 % d’ETP vacants, sur de très faibles effectifs – révélateur d’une situation structurelle préoccupante dans les DROM.
👶 Des métiers en première ligne
Les éducateur·trices de jeunes enfants (EJE) et les auxiliaires de puériculture (AP) sont les plus concernés par cette pénurie, confirmant les alertes répétées du SNPPE sur la désaffection pour les métiers de la petite enfance, liée à des conditions de travail dégradées, une reconnaissance insuffisante et des salaires trop bas.
🏛️ Des difficultés d’attractivité spécifiques dans le secteur public
Les structures publiques apparaissent comme plus fortement touchées par les postes vacants. Cette situation illustre un problème structurel d’attractivité dans la fonction publique territoriale, que le bonus attractivité récemment mis en place par la CNAF ne suffit pas à corriger — d’autant plus que son déploiement reste inégal et peu lisible.
Elle révèle également un manque de reconnaissance politique de l’importance de l’accueil du jeune enfant dans certains territoires. Alors même que ces services sont essentiels à la vie quotidienne des familles, ils peinent encore à être considérés comme des investissements sociaux et économiques à part entière. Le SNPPE appelle les élu·es locaux à prendre la mesure de l’urgence, tant pour garantir un accueil de qualité que pour soutenir des politiques de prévention et d’égalité des chances dès la petite enfance.
🛑 Un enjeu de politique publique
La pénurie actuelle n’est pas seulement une difficulté de gestion : elle compromet directement la qualité d’accueil des enfants, la sécurité des professionnel·les et le droit des familles à un mode d’accueil stable et sécurisé.
Le SNPPE appelle :
- à la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’attractivité des métiers,
- à des investissements massifs dans la formation, les salaires et les conditions de travail,
- à une vigilance renforcée sur les territoires les plus en tension, notamment l’Île-de-France.
📌 Lire aussi notre post « Savoir Agir : Ce n’est pas à vous de compenser un effectif insuffisant » sur Linkedin et Instagram.
📎 Document source
Enquête CNAF 2024 sur les besoins en professionnels en EAJE
(version provisoire, présentée en comité de filière le 2 juillet 2025)
par admin | Juil 3, 2025 | News
Le référentiel national de la qualité d’accueil du jeune enfant a été officiellement publié le 2 juillet 2025. Issu des engagements de la loi Plein Emploi, il est présenté comme un socle commun pour améliorer la qualité dans tous les modes d’accueil.
Le SNPPE, qui a suivi les débats depuis le lancement des travaux, y reconnaît des avancées importantes, mais refuse tout enthousiasme de façade. Car sans stratégie de diffusion, de formation et de temps pour s’en emparer collectivement, ce référentiel risque de rester un texte d’intention déconnecté de la réalité du terrain.
Des principes que nous portons depuis longtemps
Nous saluons le fait que ce référentiel :
- Affirme clairement que la qualité d’accueil est indissociable des conditions de travail ;
- Reprend des pratiques essentielles comme la familiarisation progressive, le respect du rythme de l’enfant, l’attention portée aux émotions, la continuité du lien ;
- Consacre l’importance des réunions d’équipe, de l’analyse de la pratique, de la formation continue comme leviers indispensables de qualité ;
- Reconnait l’accueil du jeune enfant comme un droit fondamental, aligné sur les engagements internationaux en matière de droits de l’enfant.
Ces éléments rejoignent les revendications que le SNPPE porte depuis sa création, et renforcent nos luttes contre la marchandisation de l’accueil et l’invisibilisation du travail réel.
Un outil sans effet sans moyens concrets
Mais un référentiel ne transforme pas les pratiques à lui seul.
📌 Aucune instruction n’a été donnée pour qu’il soit diffusé à tous les professionnel·les.
📌 Aucun moyen financier dédié ne semble prévu pour sa mise en oeuvre
Peut-on évaluer des pratiques sur la base d’un document que les professionnel·les ne connaissent pas ?
Peut-on prétendre améliorer la qualité sans transformer les conditions d’exercice ?
Pour le SNPPE, la réponse est non.
Le SNPPE exige des engagements clairs et immédiats
Pour éviter que ce référentiel ne reste lettre morte, le SNPPE formule quatre revendications centrales :
- Une appropriation collective garantie par le temps et les moyens
Les employeurs doivent garantir à chaque équipe un temps de concertation rémunéré pour s’approprier le référentiel, le discuter et en faire un outil vivant. Il ne peut s’agir d’un document plaqué sans dialogue.
- La formation continue comme droit réel et effectif
Le référentiel souligne l’importance des compétences. Le SNPPE rappelle que chaque professionnel·le doit bénéficier d’un plan de formation pluriannuel, en dehors des temps d’analyse des pratiques déjà obligatoires et des formations qualifiantes. Cela suppose l’arrêt du sous-effectif chronique.
- Un contrôle renforcé des gestionnaires et une limitation des logiques de profit
Le référentiel n’aura aucun impact si les structures pilotées par des logiques financières continuent à contourner les principes de qualité au nom de la rentabilité. Le SNPPE exige que le référentiel devienne une référence dans les contrôles, y compris sur les conditions de travail. Il doit aussi être pris en compte dans les autorisations d’ouverture, de renouvellement ou de DSP.
- Une reconnaissance salariale et statutaire cohérente avec les exigences
On ne peut pas exiger des professionnel·les qu’ils s’alignent sur des exigences élevées sans reconnaître leur expertise. Revalorisation salariale, déroulement de carrière, allègement de la charge de travail : la qualité passe par la reconnaissance.
Le référentiel ne doit pas devenir un alibi
Nous le répétons : ce référentiel n’est pas un aboutissement, mais un point de départ. Il ne doit pas servir d’alibi à des stratégies qui continueraient d’appauvrir les conditions de travail tout en prétendant améliorer la qualité.
Il n’y aura pas de qualité sans reconnaissance du travail réel.
Il n’y aura pas de progrès sans l’écoute de celles et ceux qui vivent chaque jour la réalité de l’accueil.
📩 Pour être accompagné·e :
👉 https://snppe.fr/adhesions-2025
par admin | Juin 26, 2025 | News
Le 25 juin 2025, la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée nationale a publié son rapport d’information sur les politiques d’accompagnement à la parentalité. Ce rapport, porté par les députées Sarah Legrain et Delphine Lingemann, dresse un constat sans appel : les femmes demeurent les grandes sacrifiées du système actuel, notamment dans le secteur de la petite enfance.
Le SNPPE, syndicat national des professionnel·les de la petite enfance, a été auditionné dans le cadre de cette mission parlementaire. Nos alertes sur les conditions de travail, la faible attractivité du secteur, et l’invisibilisation des métiers du care ont trouvé un écho dans les conclusions du rapport.
Une pénalité parentale écrasante… et genrée
Le rapport confirme que 90 % des inégalités de revenus entre femmes et hommes sont directement liées à la parentalité. L’arrivée d’un enfant entraîne une chute de revenus moyenne de 38 % pour les mères, contre aucun impact pour les pères. Cette « pénalité parentale », fruit d’un système inégalitaire, pèse aussi sur les professionnelles de la petite enfance, elles-mêmes souvent mères, en emploi précaire, mal rémunéré, et peu reconnu.
Un système d’accueil en crise, des professionnelles épuisées
Le rapport souligne ce que nous dénonçons depuis longtemps : les femmes pallient les carences de l’État en assumant gratuitement les tâches de soin aux enfants, à domicile comme au travail. Les difficultés d’accès aux modes d’accueil, les inégalités territoriales, et le manque de personnel qualifié rendent la situation intenable.
Les rapporteures appellent donc à revaloriser les métiers de la petite enfance, à mieux les former, à harmoniser l’offre d’accueil sur tout le territoire, et à garantir la lisibilité du système. Des recommandations que le SNPPE porte depuis sa création.
Pour une égalité réelle, des propositions fortes
Le rapport propose des avancées importantes :
- Allonger le congé paternité à 16 semaines, pour enfin briser le schéma de la mère « parent principal ».
- Réformer le congé parental pour en améliorer l’attractivité, notamment financière.
- Intégrer la parentalité dans les négociations sur l’égalité professionnelle.
- Doubler les jours « enfant malade » pour les parents solos, très majoritairement des mères.
- Repenser l’accompagnement post-partum pour prévenir l’isolement et la détresse psychique des mères.
- Revaloriser les métiers du soin, en particulier ceux exercés par les femmes dans le secteur de la petite enfance.
Le SNPPE salue ce rapport et reste mobilisé
Ce rapport est une reconnaissance officielle du lien structurel entre inégalités de genre et sous-valorisation des métiers de la petite enfance. Le SNPPE remercie les rapporteures pour la qualité de leur écoute et des recommandations formulées. Il continuera à porter la voix des professionnel·les, dans les crèches comme dans les débats nationaux.
➡️ Pour renforcer notre action, rejoignez-nous. Adhérez.
Votre adhésion est une démarche personnelle, confidentielle, avec un crédit d’impôt de 66 %. Elle nous permet de vous représenter, de vous accompagner et de défendre vos droits. Le SNPPE est un syndicat indépendant, animé par des bénévoles engagé·es.
par admin | Mai 22, 2025 | News
Le SNPPE ne lâche rien. Après avoir exigé dans un communiqué du 28 février 2025 la publication du rapport de l’IGAS sur le groupe La Maison Bleue, le syndicat passe à l’étape suivante.
Ce 20 mai 2025, nous avons adressé une demande officielle à la ministre Catherine Vautrin, pour obtenir la communication du rapport d’enquête IGAS, transmis à son cabinet à l’issue de la phase contradictoire.
Commandé en mars 2024 suite à la promulgation de la loi plein emploi, ce rapport fait suite à des signalements graves : maltraitance institutionnelle, pressions sur les salarié·es, conditions de travail dégradées, non-paiement des salaires, sous-effectifs chroniques et mise en danger des enfants.
Alors que ce rapport d’inspection constitue un document administratif communicable au public, son maintien sous silence serait inacceptable.
Le SNPPE prévient : si aucun retour n’est donné dans le délai d’un mois, ou si un refus est opposé, nous lancerons les recours nécessaires auprès de la CADA.
Les enfants, les professionnel·les et les familles ont droit à la vérité.
par admin | Avr 28, 2025 | News
Le thème international de cette journée 2025 est clair :
Les impacts de la digitalisation et de l’intelligence artificielle sur la sécurité et la santé des travailleurs.
Et le secteur de la petite enfance a tout à gagner à se saisir de ces enjeux.
⚠️ Un secteur usant, mal protégé
Dans les EAJE, les MAM, les haltes-garderies… les professionnels subissent :
- Des troubles musculo-squelettiques (TMS) fréquents dus aux gestes répétés, aux portages, aux mauvaises postures.
- Un épuisement émotionnel lié à la surcharge affective, au manque de reconnaissance, à l’isolement dans certaines structures.
- Des reconversions imposées, des inaptitudes précoces, voire des mises à la retraite d’office à 45 ou 50 ans.
Tout cela, dans un silence assourdissant.
Parce que la santé des pros est encore trop souvent perçue comme secondaire dans les politiques publiques.
🤖 Et si la technologie servait enfin les professionnel·les ?
L’OIT invite cette année à explorer les pistes offertes par les nouvelles technologies.
Elles ne sont pas la solution miracle, mais elles peuvent devenir de puissants leviers de prévention et d’amélioration des conditions de travail, à condition d’être pensées avec et pour les professionnel·les.
Voici quelques exemples prometteurs, peu ou pas encore exploités dans la petite enfance :
- 🛠️ Exosquelettes : pour soulager le port de charges et préserver le dos et les articulations.
- 📊 Analyse de données en SST : pour identifier les causes les plus fréquentes d’arrêts ou de souffrances et adapter les organisations.
- 🧩 Outils de planification intelligente : pour mieux répartir la charge, respecter les temps de pause et les amplitudes horaires légales.
- 🧠 Réalité virtuelle : pour former les équipes à la prévention des risques, aux gestes et postures, sans danger réel.
- 🕸️ Internet des objets (IoT) : pour automatiser certains contrôles d’hygiène ou d’ambiance sonore/température dans les sections.
🔍 Ces solutions existent, mais sont très peu accessibles aux structures petite enfance.
Il est temps que les pouvoirs publics investissent sérieusement dans la prévention technologique adaptée à la petite enfance.
💬 Le SNPPE alerte : prévenir, ce n’est pas un luxe
Prévenir les maladies professionnelles et les risques psychosociaux, ce n’est pas du confort.
C’est un droit fondamental.
✊ Le SNPPE demande :
- Une politique nationale de prévention structurelle dans les EAJE.
- Des investissements publics dans des outils numériques utiles aux pros, pas seulement aux gestionnaires.
- L’application rigoureuse du Code du travail, du Code de la Santé Publique et des conventions collectives sur la santé au travail.