Le 27 mars 2025, l’IRTS de Lorraine, en partenariat avec le Syndicat National des Professionnel.le.s de la Petite Enfance (SNPPE), la FNEJE Lorraine et le Cercle Condorcet de la Meuse, a accueilli Victor Castanet, journaliste d’investigation et auteur de Les Ogres (Flammarion, 2024). Une rencontre marquante, qui a mis en lumière les dérives du modèle lucratif dans le secteur des crèches privées.
Deux ans et demi d’enquête pour révéler l’envers du décor
Pour le SNPPE, tout a commencé lors de ce propos de Victor Castanet sur France Inter en 2022 lors d’une de ces nombreuses interviews lors de la parution des Fossoyeurs.
A partir de là, le SNPPE a ajouté le mail de Victor Castanet dans son mailing presse et les contacts ont eu lieu quelques temps plus tard.
Dans Les Ogres, Victor Castanet dresse le portrait édifiant de People&Baby, gestionnaire privé de crèches en France, pesant près d’un milliard d’euros. Derrière la promesse d’un accueil bienveillant et de qualité, son enquête dévoile une réalité bien différente, marquée par la course à la rentabilité et des conditions de travail alarmantes pour les professionnel.le.s de la petite enfance.
Un débat nécessaire pour l’avenir de la petite enfance
Modérée par Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du SNPPE, et introduite par Luc Ferster, directeur général de l’IRTS de Lorraine, ainsi que Nadine Weber, responsable de la filière Éducateur de Jeunes Enfants, la discussion a suscité de vifs échanges entre étudiants, professionnels et citoyens préoccupés.
Ce que nous retenons de cette soirée :
🔸 Un besoin urgent de régulation à tous les niveaux pour encadrer les pratiques des groupes privés lucratifs. 🔸 Des professionnels sous pression, soumis à des logiques financières incompatibles avec la qualité d’accueil, qui doivent libérer leur parole et témoigner des réalités de terrain. 🔸 Un modèle à questionner, pour éviter que la petite enfance ne devienne un simple marché.
Le SNPPE plus mobilisé que jamais
Le SNPPE réaffirme son engagement : ✅ Défendre les professionnels de la petite enfance face aux logiques financières déshumanisantes. ✅ Exiger un cadre réglementaire strict pour garantir des conditions d’accueil dignes. ✅ Soutenir les lanceurs d’alerte qui osent témoigner et dénoncer les abus.
Cette conférence a été un moment fort de mobilisation et de prise de conscience. L’avenir des crèches ne peut être dicté par la rentabilité, mais par l’intérêt des enfants et le respect des professionnels.
👉 Rejoignez-nous pour défendre une petite enfance à hauteur d’enfant et une profession reconnue à sa juste valeur.
📢 Les professionnel·les de la petite enfance prennent la parole !
Le SNPPE lance une mobilisation en ligne pour faire entendre la voix de celles et ceux qui, chaque jour, prennent soin des tout-petits dans des conditions de travail indignes.
🎬 Découvrez « Le Cri des Oublié·es », un clip inspiré de la chanson Les Oubliés de Gauvain Sers (avec son autorisation). Il est porté par les voix et les visages des professionnel·les de terrain et témoigne du manque de reconnaissance, de la pénurie dramatique et du mépris institutionnalisé qui pèsent sur notre secteur.
👉 Regardez, partagez et faites entendre notre cri !
📺 Le clip :
📜 Paroles de l’adaptation de la chanson :
Couplet 1
Dans nos bras fatigués, des bébés éveillés, des rires qui s’accrochent,
Toujours la même dégaine, la mêm’ volonté vaine, De veiller sur les mioches
Sous des gestes d’amour, on tient des heures, des jours, Sans jamais rien se passe
Des crèches en pénurie, des pros anéantis, des équipes qui s’effacent
Refrain
Nous sommes les oublié·es,
Qui veillons les bébés
Dans l’ombre des promesses,
Nous bataillons sans cesse
Couplet 2 Et l’État nous regarde, mais reste à sa place, sans jamais rien n’y faire
Face aux appels, aux cris, nos colères, on nous dit : « Patience, c’est nécessaire. »
Ça leur a pas suffit d’créer la pénurie Que les pros se font la malle
Y’a plus personne en crèche, d’assistantes maternelles, la p’tite enfance va mal
Refrain
Nous sommes les oublié·es,
Qui veillons les bébés
Dans l’ombre des promesses,
Nous bataillons sans cesse
Couplet 3
Alors on tient debout, toujours et malgré tout, pour nos chers tout-petits,
Avec nos bras usés, nos dos abîmés, nos rêves en sursis.
On demande des moyens, du respect, de l’humain, une reconnaissance
Pour qu’ils grandissent sereins, qu’on tienne encore demain, sans plus jamais d’souffrance
Refrain Nous sommes les oublié·es,
Qui veillons les bébés
Dans l’ombre des promesses,
Nous bataillons sans cesse
Couplet 4 Quand dans les plus hautes sphères, couloirs du ministère, Les bébés sont des chiffres
Y’a des gens sur le terrain des couches plein les mains qu’on prend pour des sous-fifres
On n’est pas des machines, on n’est pas à l’usine, pas des héros sans fin,
Mais des cœurs qui s’obstinent pour prendre soin de l’avenir, pour bâtir leur chemin.
Refrain Nous sommes les oublié·es, Qui veillons les bébés Dans l’ombre des promesses, Nous bataillons sans cesse
Refrain final On est troisième couteau Dernière part du gâteau Petite enfance oubliée, Qu’ils laissent se briser.
Couplet final Entendez toutes nos voix, voyez tous nos combats. Nous ne lâcherons rien
L’avenir est dans nos bras, à nous de le défendre, à eux de faire ce pas.
Nous sommes les oublié·es
Pourquoi cette mobilisation ?
Face aux salaires trop bas, au manque de moyens et à la détérioration des conditions d’accueil des enfants, nous refusons de rester invisibles. Cette action complète nos mobilisations dans la rue et vise à sensibiliser un large public.
📅 Dès le 31 mars, nous publierons aussi des témoignages anonymisés de professionnel·les dénonçant la réalité du terrain.
📢 Vous aussi, participez à la mobilisation en partageant le clip ! Plus il sera vu, plus nous aurons de poids pour exiger des changements.
🔗 Soutenez le mouvement en relayant cette campagne auprès de vos réseaux. Ensemble, faisons entendre nos voix !
Ce schéma servira de feuille de route pour chaque collectivité concernée, avec pour objectifs principaux :
Inventorier l’existant : recenser les équipements, services et modes d’accueil disponibles pour les enfants de moins de trois ans.
Identifier les besoins : analyser les besoins des enfants et de leurs familles, et repérer les zones où l’offre d’accueil est insuffisante ou difficile d’accès.
Définir des orientations stratégiques : établir des objectifs pluriannuels pour maintenir, développer ou redéployer l’offre d’accueil, en tenant compte des zones prioritaires.
Planifier les ressources : évaluer les besoins en personnel qualifié et en infrastructures nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
Prévoir les investissements : élaborer des projets de rénovation, d’entretien ou de création de structures d’accueil, en estimant les coûts et les ressources requises.
Établir un calendrier : fixer un planning prévisionnel pour la réalisation des actions sur la durée du schéma.
Mettre en place des indicateurs d’évaluation : définir des critères pour mesurer l’atteinte des objectifs et la qualité des actions menées.
Ces orientations peuvent également inclure l’ensemble des services aux familles, notamment le soutien à la parentalité.
Processus de concertation
L’élaboration de ce schéma devra se faire en concertation avec :
Les Caisses d’Allocations Familiales (CAF) et, le cas échéant, la Mutualité Sociale Agricole (MSA).
Les conseils départementaux et autres collectivités territoriales concernées.
Les acteurs privés et publics impliqués dans l’accueil du jeune enfant, y compris les professionnels de l’accueil individuel.
Les usagers ou leurs représentants, selon des modalités définies par l’autorité organisatrice.
Implications pour les professionnels de la petite enfance
Ce décret représente une opportunité pour mieux adapter l’offre d’accueil aux besoins des familles et pour améliorer les conditions de travail des professionnels du secteur. Cependant, il est essentiel que ces schémas débouchent sur des actions concrètes, notamment en matière de recrutement, de formation et de financement.
Le SNPPE restera attentif à la mise en œuvre de cette mesure et encourage les professionnels à participer activement aux concertations locales pour faire valoir leurs besoins et propositions.
Le décret n° 2025-208 du 4 mars 2025, publié au Journal Officiel, fixe de nouvelles priorités pour la surveillance et le contrôle des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) et des assistants maternels.
Que change ce décret ?
Ce texte, pris en application de la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023, vise à mieux encadrer la qualité de l’accueil des enfants de moins de six ans en renforçant :
Les contrôles des crèches et micro-crèches : les services départementaux de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) devront intensifier leur surveillance et mieux définir leurs priorités d’intervention.
L’accompagnement des assistants maternels : en plus des contrôles habituels, un suivi renforcé est prévu pour les professionnels exerçant à domicile ou en MAM (Maison d’Assistants Maternels).
Une meilleure transparence : les ministères de la Santé et de la Famille publieront désormais ces priorités sur leurs sites internet, permettant une meilleure information des professionnels et des familles.
Pourquoi ce renforcement est-il nécessaire ?
Les récents scandales et dysfonctionnements signalés dans certaines structures privées lucratives, ainsi que le manque de moyens de contrôle des PMI, ont mis en lumière la nécessité d’une régulation plus réactive.
Quelle suite pour les professionnels de la petite enfance ?
Le SNPPE restera vigilant quant à l’application de ces mesures. Nous demandons des moyens humains et financiers supplémentaires pour que ces contrôles soient réellement efficaces et ne reposent pas uniquement sur des obligations administratives sans impact sur le terrain.
Nous appelons également les professionnels à témoigner des conditions d’accueil et des dysfonctionnements qu’ils observent afin d’exiger des améliorations concrètes.
📢 Vous avez des questions ou des témoignages ? Contactez-nous !
En amont de la Journée internationale des droits des femmes, Oxfam France lance un cri d’alerte sur l’urgence d’un plan national pour l’égalité de genre. Parmi les revendications mises en avant, la nécessité de revaloriser les métiers féminisés, notamment dans le secteur du soin et de la petite enfance, rejoint pleinement les combats menés par le SNPPE.
Une réalité alarmante pour les professionnel·les de la petite enfance
Aujourd’hui, les salarié·es des crèches, majoritairement des femmes, sont confronté·es à des salaires bas, des conditions de travail éprouvantes et un manque de reconnaissance professionnelle. Selon Oxfam, l’écart salarial entre les femmes et les hommes en France reste de 23,5 %, un chiffre qui reflète notamment la faible valorisation des métiers où les femmes sont surreprésentées.
Dans la petite enfance, cet écart se creuse encore davantage en raison de la précarité des contrats, de l’absence d’évolution de carrière et de l’impact de la maternité sur les trajectoires professionnelles. De nombreux·ses professionnel·les sont contraint·es à des temps partiels subis et à des horaires fragmentés, aggravant encore leur situation financière et leur équilibre de vie.
Un service public de la petite enfance pour lutter contre les inégalités
Le SNPPE soutient pleinement la revendication d’Oxfam en faveur de la création d’au moins 200 000 places en crèche supplémentaires. Le développement d’un véritable service public de la petite enfance permettrait non seulement de faciliter l’accès aux modes de garde pour les familles, mais aussi d’améliorer la reconnaissance et les conditions de travail des professionnel·les du secteur.
Nous rappelons que les salaires doivent être revalorisés à hauteur de l’engagement et des compétences des travailleuses et travailleurs de la petite enfance. Le SNPPE réclame notamment une augmentation de 300 euros nets mensuels pour toutes et tous, ainsi que l’intégration des primes dans le calcul des retraites.
Audrey, membre du SNPPE et visage de la campagne
Parmi les trois visages de la campagne d’Oxfam figure Audrey, membre du Bureau National du SNPPE, qui témoigne de son engagement pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers du soin. Son témoignage met en lumière les réalités du terrain et l’urgence d’agir pour un avenir plus juste pour les professionnel·les de la petite enfance.
Le SNPPE appelle l’ensemble des professionnel·les et des citoyens à relayer cette campagne et à exiger des mesures concrètes pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers féminisés.
Alors qu’une fois encore le gouvernement ne comprend pas de ministère de l’Enfance de plein exercice, plus d’une centaine d’organisations, de collectifs et des personnalités engagées pour l’enfance appellent, dans une tribune publiée dans Le Monde, l’exécutif à désigner un ministre de l’Enfance de plein exercice et à organiser une grande Convention Citoyenne pour les droits et la cause des enfants.
Dans le même temps, les multiples remaniements, la dissolution de l’Assemblée nationale et la constitution d’un quatrième gouvernement en l’espace d’un an ont interrompu la continuité de l’action publique en faveur de l’enfance et la maintiennent dans une situation d’incertitude. Le Comité interministériel à l’enfance ne s’est pas réuni depuis fin 2023, et l’enfance est systématiquement absente des débats politiques.
Une réponse publique insuffisante
Face à cette sombre réalité, la réponse publique n’est pas à la hauteur. Les services publics de l’enfance se détériorent dangereusement : la protection de l’enfance connaît une crise inédite, l’offre de soins et de prévention décline, la justice pénale des mineurs poursuit son tournant répressif, les logiques de rentabilité contaminent progressivement l’accueil des jeunes enfants, l’accès à l’hébergement et au logement est entravé, et la précarisation et la pénurie de professionnels affectent l’ensemble des secteurs de l’enfance, y compris l’enseignement.
Un ministère de l’Enfance : la condition sine qua non
La cause et les droits de l’enfant sont l’affaire de tous mais en premier lieu des décideurs publics qui portent la responsabilité d’agir pour l’intérêt supérieur de l’enfant et l’effectivité de ses droits. Les enfants devraient être les premiers à être protégés par l’action publique. C’est pourquoi nous appelons à l’avènement d’un grand ministère de l’Enfance de plein exercice, véritable chef d’orchestre d’une stratégie globale pour l’enfance à la fois interministérielle et décloisonnée, assurant un continuum entre hexagone et outre-mer. C’est la condition pour faire de l’enfance une politique prioritaire dotée de moyens suffisants. Ce ministère devra également intégrer les enfants accompagnés dans le cadre de la politique de développement et d’action humanitaire de la France.
L’annonce récente de création d’un haut-commissariat à l’enfance, tout en laissant espérer une attention plus soutenue des pouvoirs publics, n’offre pas de garantie équivalente à celle d’un ministère dédié, ni en termes de prérogatives gouvernementales ni de moyens humains et financiers pour mener des politiques ambitieuses en faveur des enfants.
L’affaire de tous
La cause des enfants a aussi besoin d’un élan collectif, porté par la société dans son ensemble. Les enfants eux-mêmes doivent pouvoir participer à cette grande entreprise et faire entendre leur voix. En tant que premiers concernés, ils ont un savoir expérientiel unique, qui s’appuie sur leur vécu et leur expérience du quotidien, et ils ont le droit de voir leur opinion prise en compte dans les décisions qui les concernent, y compris politiques. Une Convention citoyenne visible et rassembleuse pourrait s’articuler autour de demandes fortes : le respect intégral de la Convention internationale des droits de l’enfant et des recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies, l’éradication de la pauvreté infantile, la lutte active pour la protection des enfants contre toute forme de violences, des services publics revitalisés, accessibles à tous et dotés de moyens humains et financiers conséquents, et la sauvegarde effective de notre environnement et du vivant sur Terre, pour un monde accueillant pour les générations futures.
Un appel à l’action
Nous appelons donc le Gouvernement à lancer une Convention citoyenne en faveur de l’enfance et des générations futures, et nous invitons chaque citoyen à se joindre à cet appel en signant notre pétition. Cette initiative inédite pourra proposer de grandes orientations et une politique ambitieuse sur le temps long pour lever les obstacles et les freins au développement et à l’épanouissement des enfants, pour éradiquer les insécurités de tous ordres qui les affectent, et pour offrir à tous les enfants toutes les conditions pour bien grandir et cheminer vers leur pleine émancipation.
📢 Les professionnel·les de la petite enfance prennent la parole !
🎬 Découvrez « Le Cri des Oublié·es », un clip inspiré de la chanson Les Oubliés de Gauvain Sers (avec son autorisation). Il est porté par les voix et les visages des professionnel·les de terrain et témoigne du manque de reconnaissance, de la pénurie dramatique et du mépris institutionnalisé qui pèsent sur notre secteur.
👉 Regardez, partagez et faites entendre notre cri !