Le groupe People & Baby a informé le 29 octobre 2024 en fin d’après-mid ses employés que le versement des salaires du mois d’octobre se ferait en deux étapes, en raison de difficultés de trésorerie. Une première partie, sous forme d’acompte de 350 euros, sera versée le 31 octobre, avec le reste du salaire à suivre début novembre. Cette décision, qui s’écarte de l’obligation légale de paiement intégral à la date d’échéance, place les salariés dans une situation de précarité et d’incertitude financière.
mail de Philippe Tapié reçu le 29 octobre 2024 en fin de journé
En tant que Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE), nous ne pouvons rester silencieux face à cette atteinte aux droits des salariés.
Une situation inacceptable pour les salariés
Le paiement des salaires constitue une obligation essentielle de l’employeur. Selon l’ article L3242-1 du Code du travail, le salaire doit être versé intégralement à la date convenue. Un retard de paiement ou un versement partiel sans accord préalable des représentants du personnel expose l’entreprise à des actions en justice, notamment devant le Conseil de Prud’hommes.
Le SNPPE rappelle que ce type de pratique est non seulement contraire aux droits des salariés, mais crée également un climat de méfiance et d’instabilité au sein de l’entreprise.
Nos actions et recommandations
Face à cette situation, le SNPPE recommande aux salariés de People & Baby et à leurs représentants de prendre les mesures suivantes :
Droit d’alerte économique : Nous encourageons le Comité Social et Économique (CSE) de People & Baby à déclencher un droit d’alerte économique afin de faire toute la lumière sur la situation financière de l’entreprise. Cette procédure permettra d’examiner la réalité des difficultés rencontrées et de prendre des mesures correctives si nécessaire.
Informer l’Inspection du Travail : Le SNPPE informe l’Inspection du Travail de cette situation. En tant qu’autorité de contrôle, elle pourra intervenir pour s’assurer du respect des droits des salariés et, si nécessaire, infliger des sanctions à l’entreprise pour manquement à ses obligations légales.
Le SNPPE aux côtés des salariés
Le SNPPE reste pleinement mobilisé pour défendre les droits des salariés de People & Baby. Nous mettons à disposition des conseils et un accompagnement pour toute démarche juridique nécessaire. La solidarité et l’action collective sont essentielles pour rappeler à l’employeur ses obligations et garantir aux salariés un environnement de travail stable et respectueux.
Le SNPPE a récemment rencontré la ministre de la Petite Enfance et sa directrice de cabinet pour porter des revendications cruciales et urgentes au nom des professionnels du secteur. Nos échanges ont permis d’aborder les réalités du terrain et de souligner les besoins essentiels pour revaloriser ce métier exigeant. Voici les points principaux évoqués :
1. Revalorisation des Salaires
Les professionnels de la petite enfance, qui portent une mission d’intérêt public, méritent une reconnaissance salariale à la hauteur de leur engagement. Le SNPPE demande une augmentation mensuelle de 300 euros nets pour tous les professionnels, y compris ceux exerçant en micro-crèche PAJE. Actuellement, le « bonus attractivité » accentue les inégalités entre gestionnaires, générant un turnover nuisible à la stabilité des équipes et à la qualité de l’accueil.
La ministre et sa directrice de cabinet sont conscientes des enjeux autour des salaires mais souhaitent élargir le contexte à la reconnaissance des métiers, à leur image.
Par ailleurs, nous demandons l’intégration des primes dans le calcul des retraites, pour une reconnaissance durable de la contribution de chaque professionnel à la société.
2. Amélioration des Conditions de Travail
Les conditions de travail influent directement sur la qualité de l’accueil des enfants et la santé des agents. Pour renforcer cette qualité, le SNPPE relaie la demande du collectif Pas de bébés à la consigne avec un taux d’encadrement progressif de 1 agent pour 5 enfants en 2027 et 1 pour 4 d’ici 2030. Il est également nécessaire de ne plus limiter le temps de travail des professionnels au temps de présence auprès des enfants, arrêter les réunions d’équipe et les groupes d’analyses de pratiques après les heures d’ouverture.
En matière de qualité de vie et de conditions de travail (QVCT), nous réclamons des mesures de prévention adaptées, telles que des améliorations ergonomiques et des moyens pour réduire les nuisances sonores et thermiques, afin de diminuer les cas d’inaptitudes professionnelles qui conduisent à des licenciements ou à des retraites anticipées.
3. Reconnaissance des Métiers de la Petite Enfance
Le SNPPE appelle à une reconnaissance officielle des métiers de la petite enfance, qui doit inclure la prise en compte de la pénibilité et de la complexité des missions exercées.
La reconnaissance doit être aussi sociétale. La ministre en est consciente. Le SNPPE s’est permis de faire le parallèle avec la reconnaissance des missions des éluEs locales dans leur mandat (souvent cantonnées dans le social, la famille, trop rarement dans la sécurité par exemple).
4. Révision des Normes et Réglementations
Les normes en vigueur, notamment celles issues des décrets de 2021 et de la réforme NORMA, méritent une réévaluation. Il est crucial de revoir les critères d’espace par enfant et de garantir un environnement de travail sain et sécurisant.
Nous avons souligné la prise de conscience, après la réforme NORMA, de l’ensemble du secteur a plus de qualité plutôt que de quantité jusque-là. Hélas, les mesures pour y remédier sont beaucoup trop lentes. Et ce n’est pas en ayant 6 ministres ou secrétaires d’Etat depuis que le SNPPE est créé que cela aide à avoir une continuité des actions.
5. Accès à la Formation et à l’Emploi
La formation, initiale comme continue, est une priorité pour renforcer les compétences professionnelles. Le SNPPE préconise des exigences accrues dans les parcours de formation : cesser les formations CAP AEPE par correspondance, lancer la réingénierie de la formation de CAP et d’AP pour valoriser davantage les compétences éducatives, et préserver les spécificités des éducateurs de jeunes enfants dans le secteur social. Un diplôme de Master 2 est également souhaité pour les puéricultrices, et des formations en gestion et management sont indispensables pour les futures directions.
Il est également essentiel de revoir les conditions d’accès à la VAE : une seule année d’expérience n’est pas suffisante pour garantir l’acquisition des compétences requises. Il ne s’agit pas de remettre en question le dispositif de la VAE, mais de s’assurer que le diplôme est attribué aux professionnels ayant l’expérience nécessaire. Par ailleurs, pour attirer les membres de jury, il est crucial de les rémunérer suite à la réforme de l’arrêté du 1er août 2023, et de demander aux DREETS de renforcer la rigueur dans la composition des sous-jurys.
6. Amélioration de la Qualité des Services
Pour garantir un accueil de qualité, le SNPPE propose de réduire le nombre d’enfants par groupe et de fournir du matériel éducatif adapté et de qualité. L’objectif est de créer des environnements où les enfants peuvent s’épanouir pleinement et en toute sécurité.
7. Création d’un Service Public de la Petite Enfance
Un véritable service public de la petite enfance est crucial pour accompagner les familles. Cette initiative vise également à définir des critères de qualité que les collectivités devront porter, pour des services harmonisés et respectueux des besoins des familles et des enfants.
Mais qu’est-ce que la qualité évoquée dans la loi Plein Emploi ? Le SNPPE a rappelé l’urgence de la parution des décrets d’application qu’il sera difficile de mettre en œuvre avec si peu de délais au 1er janvier 2025. La ministre a indiqué leur très prochaine parution.
8. Simplification des Questions Organisationnelles et Administratives
Les professionnels sont quotidiennement exposés à divers risques sanitaires. Pour cette raison, nous demandons la suppression des jours de carence pour les absences dues à des maladies. Nous proposons également la création d’une instance intégrant les parents, afin de renforcer le dialogue et la collaboration.
Enfin, le travail administratif des directions doit être allégé pour leur permettre de se concentrer sur l’encadrement des équipes, en allégeant les multiples exigences (CAF, PMI, gestionnaires). Quant au financement des structures, il est indispensable de revoir la Prestation de Service Unique (PSU) pour les familles, avec une tarification simplifiée pour chaque journée ou demi-journée et un financement transparent pour les gestionnaires.
Madame Canayer a semblé être à l’écoute. Elle a pris quelques notes, notamment concernant les CAP en distanciel, mais aussi sur les VAE et ses problématiques. Elle semble convaincue de la nécessité de revaloriser nos métiers et notamment leur image. Les métiers de la petite enfance sont de vrais métiers qui demandent de véritables compétences. Au premier abord, elle semble très accessible, ouverte aux discussions. Les actes suivront-ils ?
Le secteur de la petite enfance traverse une période de bouleversements, et People & Baby, l’un des principaux acteurs, a récemment communiqué sur des transformations destinées à améliorer la qualité de ses services et les conditions de travail de ses salarié·e ·s. Ces annonces, intervenues dans un contexte de crise et après les révélations du livre Les Ogres de Victor Castanet, soulèvent des questions importantes : ces changements sont-ils réellement perceptibles sur le terrain ? Ont-ils amélioré votre quotidien et les conditions d’accueil des enfants ?
Le SNPPE souhaite recueillir vos témoignages pour faire entendre votre voix auprès de la direction de People & Baby et des instances concernées. Nous avons donc créé un sondage destiné à toutes les salarié·e·s de People & Baby.
Pourquoi ce sondage ? Votre expérience quotidienne est essentielle pour comprendre la réalité des conditions de travail dans les crèches de People & Baby. Ce sondage permettra de vérifier si les annonces de transformation se traduisent par des actions concrètes et positives pour les équipes et les enfants. Le SNPPE est engagé à vos côtés pour défendre des conditions de travail dignes et un accueil de qualité.
Vos réponses anonymes seront précieuses pour :
Évaluer si les promesses d’amélioration sont suivies d’effets.
Identifier les besoins et difficultés rencontrés sur le terrain.
Soutenir les professionnels·le·s de People & Baby dans leurs démarches pour obtenir des avancées concrètes.
Renforcer la mission du SNPPE dans la défense de la petite enfance et de ses acteurs·rice·s.
Comment participer ? Il vous suffit de répondre au sondage ci-dessous. Quelques minutes suffisent pour répondre, et vos réponses resteront strictement anonymes. Plus vous serez nombreux·ses à participer, plus notre action collective sera forte et entendue.
Merci de votre participation et de votre engagement ! Le SNPPE reste à vos côtés pour porter votre voix et vous accompagner.
Il est grand temps de faire bouger les lignes, de tourner la page de notre histoire qui, jusque-là, n’a clairement pas été un conte de fée…
À qui la faute me direz-vous ? Et bien aux Ogres de tous bords !
Familles, enfants, professionnelles, nous ne sommes pas des pions permettant aux Ogres de s’engraisser sur notre dos.
N’ayons plus peur de nous positionner, de faire entendre nos voix jusque-là cachées derrière chaque petit caillou semé.
Occupons l’espace !
Pour changer les choses, nous devons être actrice et sortir du cadre qui nous a toujours été imposé. Le soulèvement des Poucettes passe par une mobilisation générale des professionnelles de la petite enfance.
C’est le moment !! Des parlementaires sont prêts à nous écouter et nous soutenir. Il faut se montrer, sortir de notre forêt !
Le collectif Pas de bébés à la consigne appelle à une mobilisation nationale pour défendre la qualité de l’accueil des jeunes enfants. Face à l’inaction des autorités depuis 15 ans, les professionnel·les de la petite enfance, les parents, et les citoyens sont invités à se rassembler le mardi 19 novembre 2024 pour une journée de grève et de manifestations.
Colère et espoir
Ce mouvement reflète une colère envers les réformes régressives du secteur qui ont affecté la qualité des modes d’accueil. Malgré des rapports convergents, aucune action n’a été entreprise pour mettre en œuvre des solutions concrètes.
Cependant, il y a également de l’espoir, car l’urgence de suivre les préconisations pour améliorer les conditions d’accueil des jeunes enfants est maintenant reconnue par toutes les autorités compétentes. Un nouveau gouvernement est en place : ensemble, exigeons qu’il prenne des mesures décisives pour la petite enfance.
Exigences du collectif
Le collectif demande :
Un taux d’encadrement de 1 professionnel·le pour 5 enfants en 2027 et 1 pour 4 en 2030.
L’inversion du ratio 40/60 en faveur des professionnel·les diplômé·es.
L’arrêt du recours à du personnel sans qualification ni expérience.
La formation urgente de 15 000 professionnel·les par an pendant 5 ans.
La reconnaissance des assistant·es maternel·les comme des professionnel·les de la petite enfance, avec accès à une formation continue de qualité.
Une augmentation de 10 % des salaires pour tous les secteurs.
Le SNPPE sera reçu par la Ministre de la Petite Enfance le 28 octobre prochain !
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) sera reçu par la nouvelle ministre, Agnès Canayer, pour discuter des enjeux majeurs du secteur. Alors que la crise dans la petite enfance s’intensifie, le SNPPE s’inquiète de la capacité du gouvernement à répondre rapidement et efficacement aux attentes des professionnels·le·s.
Cette rencontre sera l’occasion de défendre nos demandes urgentes et de rappeler que les solutions doivent être axées sur le bien-être des enfants, des familles et des professionnels·le·s. Nous serons particulièrement vigilants quant aux moyens concrets qui seront proposés pour sortir de cette situation critique.
👉 Rendez-vous le 28 octobre pour suivre l’issue de cette rencontre décisive.
👉 Exprimez vos attentes et préoccupations au ministre. Nous relayons vos voix :