Le SNPPE a pris connaissance, sur le site “Les Pros de la Petite Enfance”, de l’intervention des organisations patronales visant à invoquer des problèmes de procédure pour reporter le vote sur la revalorisation salariale au sein du CA de la CNAF. Ces manœuvres sont orchestrées par le Medef, la 2U2p, la Cpme et la Fnae, dont les représentants du MEDEF, tels que la FFEC et la FESP, sont des syndicats employeurs du secteur privé lucratif de la petite enfance.
Sous couvert de saluer les avancées salariales attribuées au soutien gouvernemental par le biais de la CNAF, les organisations patronales du secteur lucratif engagent un bras de fer avec le gouvernement, mettant en jeu le financement des salaires des micro-crèches PAJE, non concernées par cette annonce, ainsi que le rapport de l’IGAS-IGF sur ces mêmes micro-crèches, dont les conclusions ne semblent pas favorables aux gestionnaires. Il est particulièrement déplorable que le secteur privé lucratif continue à exercer une emprise sur le domaine de la petite enfance, lui permettant ainsi de faire prévaloir ses intérêts. Cette situation est inadmissible, et le SNPPE condamne fermement cette ingérence. Depuis la crise sanitaire du COVID, le Président Macron a déclaré faire la promotion de dispositifs pour améliorer la reconnaissance “ de ces femmes et ces hommes sur qui le pays a reposé et que nos économies récompensent si mal ». Tromperie. Les opposants à cette réalité organisent le blocage d’une revalorisation des salaires d’un secteur en crise. Et pourtant la FFEC se plaint de subir la pénurie de professionnel.les. Le patronat refuse de mieux rémunérer les travailleur.euses mais incite l’Etat à subventionner le travail avec des primes, de l’argent public. Il est important de continuer à faire pression sur les autorités compétentes pour qu’elles prennent des mesures pour remédier à cette situation et garantir que les professionnelles de la petite enfance soient rémunérées de manière juste et équitable pour leur travail essentiel. Les voix de ceux qui sont directement concernés par cette question, y compris les professionnelles de la petite enfance et les familles, doivent être entendues et prises en compte dans le processus décisionnel. Le SNPPE rappelle l’importance de la reconnaissance et de la juste rémunération des professionnelles de la petite enfance. Il est primordial que leur travail soit valorisé à sa juste valeur, compte tenu de l’importance de leur rôle dans le développement et le bien-être des enfants. L’obstruction à l’augmentation des salaires des professionnelles de la petite enfance, comme cela semble être le cas dans cette situation, est profondément préoccupante. Si elle vise simplement à accroître les bénéfices des gestionnaires sans considération pour le bien-être des employés, des enfants et des familles, cela ne peut être toléré. Le SNPPE rappelle avec détermination son engagement à dénoncer les conditions de travail précaires des professionnelles de la petite enfance et les conditions d’accueil dégradées des tout-petits aussi longtemps que l’État et les gestionnaires resteront sourds à ces revendications légitimes.
Plusieurs évolutions doivent se mettre en place avec la nouvelle COG (Convention d’Objectifs et de Gestion) de la CNAF pour la période 2023-2027. Cette dernière vient de communiquer sur l’évolution des journées pédagogiques.
Le Financement des Journées Pédagogiques :
À compter du 1er janvier 2024, une mesure phare a été mise en place : la Caisse d’Allocations Familiales (Caf) prend désormais en charge les heures non facturées lors des journées pédagogiques. Cette avancée vise à encourager la tenue effective de ces journées, cruciales pour le développement professionnel des équipes, en fournissant une compensation financière équitable.
Forfait et Calcul du Financement :
Le mécanisme de financement repose sur un forfait équivalent à 10 heures facturées par place et par jour. Cette approche forfaitaire vise à simplifier le processus financier tout en garantissant une couverture adéquate des coûts. Les établissements bénéficient ainsi d’une certaine flexibilité pour organiser des journées pédagogiques sans impact financier négatif.
Bien que la Caf prenne en charge les heures non facturées, cette couverture est plafonnée à trois journées par an et par établissement. Cette limite a été instaurée pour équilibrer le soutien financier tout en encourageant la régularité des journées pédagogiques. Les professionnels de la petite enfance expriment toutefois un intérêt croissant pour une extension de ce soutien financier.
Impact sur la Qualité de l’Accueil :
L’accent mis sur les journées pédagogiques reflète une volonté de renforcer la qualité des services dans les établissements d’accueil du jeune enfant. Ces moments dédiés à la formation continue favorisent l’échange de bonnes pratiques, la réflexion sur les approches pédagogiques, et contribuent ainsi à un environnement plus stimulant et bienveillant pour les enfants.
Conclusion :
Le SNPPE invite les professionnel·le·s à diffuser largement cette information dans les équipes afin de se saisir de ce nouveau levier pour améliorer la qualité d’accueil et donc les conditions de travail. Cette avancée de la CAF doit permettre d’organiser plus de journées pédagogiques sur le temps de travail, condition essentielle pour la reconnaissance sociétale des métiers de la petite enfance. En effet, le syndicat rappelle que le temps de travail des professionnel·le·s ne doit pas se limiter au temps de présence auprès des enfants. Au-delà des journées pédagogiques, les réunions d’équipe doivent aussi se faire sur le temps d’ouverture et non le soir ou le samedi.
Les 2 avenants concernant la nouvelle classification sont désormais étendus à toute la branche associative des acteurs du lien social et familial !
L’avenant 10-22 et l’avenant 1 à l’avenant 10-22 ont été étendus par un arrêté d’extension du 11 décembre 2023 publié au Journal Officiel du 16 décembre dernier. Aussi, au 1er janvier 2024, toutes les structures appartenant à la branche professionnelle Alisfa qu’elles soient ou non adhérents au syndicat devront appliquer les nouveaux systèmes de classification et de rémunération.
Suite à vos sollicitations et questionnements sur les réseaux et nos contacts, nous vous rappelons que le SNPPE soutient sans condition le mouvement social en cours qui s’oppose avec force et conviction à l’attaque en règle menée par le gouvernement de notre protection sociale nationale.
Si, en ce moment, le viseur est pointé sur le système des retraites, n’oublions pas que cela s’inscrit dans une logique plus globale de destruction de la santé, l’éducation, l’accueil des personnes vulnérables et de la petite enfance…, …
Aussi chaque professionnel.le du secteur ne doit pas attendre un GO du syndicat pour défendre, en responsabilité en tant que citoyen.ne, des valeurs dont nous sommes tou.te.s fier.e.s et que celles du SNPPE rejoignent :
Le Décret n° 2023-6 du 4 janvier 2023 modifiant les modalités d’organisation des concours de recrutement des assistants territoriaux socio-éducatifs, des éducateurs territoriaux de jeunes enfants, des cadres territoriaux de santé paramédicaux et des infirmiers territoriaux en soins généraux est paru, discrètement.
Au cours des travaux du dernier semestre 2022 du Comité Filière Petite Enfance, où les membres bénévoles de la FNEJE sont particulièrement actifs et assidus, elles avaient pointé l’inéquité d’accès à la FPT des EJE par rapport à d’autres cadres d’emplois de catégorie A de la filière sanitaire et sociale. En effet, seul le concours d’accès à ce cadre d’emploi avaient encore 2 épreuves, écrite puis orale. Une réponse favorable de la DGCL nous laissait espérer une modification rapide, c’est chose faite par ce décret, paru au JO le 6 janvier dernier.
Dorénavant les épreuves écrites d’admissibilité des concours sur titres d’éducateur territorial de jeunes enfants (et d’assistant territorial socio-éducatif) sont supprimées. L’accès à ce cadre d’emplois nécessite la détention par le candidat d’un diplôme ou titre qui permet de s’assurer des compétences techniques adaptées au métier concerné. Ce décret harmonise par ailleurs la durée de l’épreuve orale d’admission du concours et de l’examen de cadres territoriaux de santé ainsi que du concours sur titres avec épreuves d’infirmiers territoriaux en soins généraux, afin de tirer les conséquences du passage en catégorie A de ces deux cadres d’emplois.