Cyrille GODFROY, co-secrétaire général, a signé cette tribune pour le SNPPE. Retrouvez ci-dessous le lien pour la lire dans son intégralité. A votre tour de la signer en cliquant ici.
Nous, professionnels de la justice des enfants, de l’éducation spécialisée, de la protection de l’enfance, de la prévention et de la médiation, appelons les candidats et candidates à l’élection présidentielle à se préoccuper des questions des moyens et des missions de la protection de l’enfance, ainsi que de la justice pénale des mineur·e·s.
Paris le 18 mars 2022 – les 12 co-organisateurs du Printemps de la Petite Enfance interpelleront le 21 mars prochain les 12 candidats à l’élection présidentielle pour connaitre leurs priorités en matière de Petite Enfance.
12 co-organisateurs, 250 personnes en présentiel, déjà plus de 1 500 inscrits pour assister au Printemps de la Petite Enfance en visio, retransmission en direct via Les Pros de la Petite Enfance
Faire de la Petite Enfance une réelle priorité des politiques publiques à venir
Les enfants de moins de 3 ans sont 2,3 millions en France. 60% sont accueillis dans un mode d’accueil du jeune enfant qu’il s’agisse de modes d’accueil individuel ou collectif, que les gestionnaires soient publics ou privés, associatifs comme marchands.
Au total, ce sont 600 000 professionnels de la Petite Enfance qui accueillent des enfants de moins de 3 ans chaque année.
Aujourd’hui, ce secteur est en tension. Un rapport récent rendu en septembre 2021, intitulé « Renforcer le modèle français de conciliation entre vie des enfants, vie des parents et vie des entreprises » évoquait un constat alarmant : « Il est tout de même étrange de faire de la petite enfance une priorité et de ne pas trouver de professionnels, dans un secteur avec des besoins de recrutement et de formation » et « il serait tout de même particulièrement malvenu de voir des établissements, à l’offre pourtant si nécessaire, fermer en raison du manque de personnels ».
Nous, représentants des modes d’accueil individuel comme collectif, publics comme privés, associatifs comme marchands, et les représentants des 600 000 professionnels de la Petite Enfance, assistants maternels, professionnels d’entreprises de garde d’enfants à domicile et professionnels de crèches, co-organisons avec le site Les Pros de la Petite Enfance le Printemps de la Petite Enfance le 21 mars prochain à Paris pour faire de la Petite Enfance une réelle priorité des politiques publiques à venir.
Ensemble, nous avons choisi de rappeler qu’en France, les enfants ne naissent pas à 3 ans avec un cartable sur le dos et que la Petite Enfance doit être une priorité pour la France.
Des candidats à la Présidentielle qui n’ont pas tous choisi d’être représentés
4 questions ont été élaborées par les 12 co-organisateurs à la suite d’un sondage qui a recueilli plus de 3 600 réponses de professionnels. Transmises aux équipes des candidats le 10 mars, nous les rendons publiques à l’issue de ce communiqué.
Les 12 co-organisateurs s’étonnent qu’à cette heure aucun candidat à la Présidentielle n’ait décidé de venir en personne présenter ses propositions pour la Petite Enfance, question essentielle qui concerne une part importante de la population.
Les 12 co-organisateurs du Printemps de la Petite Enfance
Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE)
Fédération Nationale des Associations Pour la Petite Enfance (FNAPPE)
Fédération des Services à la Personne et de Proximité (Fédésap)
Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés non lucratifs (FEHAP)
Fédération du Service aux Particuliers (FESP)
Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC)
Fédération Nationale des Educateurs.trices de Jeunes Enfants (FNEJE)
Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF)
France urbaine
Regroupement des Entreprises de Micro-crèches (REMi)
Syndicat National des Professionnel.le.s de la Petite Enfance (SNPPE)
Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d’Accueil et d’Assistants Maternels (UFNAFAAM)
Questions posées aux Candidats le 21 mars 2022
1. Vous avez un projet de création d’un certain nombre de places d’accueil individuel et collectif. Cela suppose de renforcer l’attractivité et la reconnaissance des métiers de l’accueil du jeune enfant qui sont déjà en tension et en grandes difficultés de recrutement et de fidélisation aujourd’hui. Dans cette optique, quels sont vos objectifs en termes de : Revalorisation salariale des métiers de l’accueil du jeune enfant ? Amélioration des conditions de travail des professionnels ? Amélioration de l’accompagnement (formation continue, analyse des pratiques etc.) des professionnels ?
2. La politique d’accueil du jeune enfant a gagné en visibilité et en importance ces dernières années, sans pour autant être bien représentée dans la composition des gouvernements successifs ou plus claire dans ses objectifs, par rapport à cela quelle est votre position sur : La création d’un ministère de l’enfance et des familles pour donner plus de poids et de cohérence à cette politique ? Les objectifs de cette politique d’accueil du jeune enfant : l’articulation vie professionnelle/vie familiale/vie sociale, l’éveil et l’épanouissement du jeune enfant ou bien encore la lutte contre la reproduction des inégalités dès le plus jeune âge?
3. Les ambitions pour la politique d’accueil du jeune enfant supposent des aides et des incitations financières pour les différentes parties prenantes : familles, employeurs, collectivités territoriales etc… Par rapport à cela, quelles sont vos propositions concernant : Une réforme du CMG (Complément de mode de garde) pour favoriser un égal ainsi qu’un plus grand accès des familles aux différents modes d’accueil? Pour tous les enfants ? Y compris pour ceux de plus de 6 ans ? Une réforme du Crédit Impôt Famille (CIFAM) afin de renforcer la participation des employeurs privés au développement de places d’accueil ? Son extension aux indépendants ? Le développement du bonus réservataire employeurs pour les employeurs publics et associatifs ? Le réinvestissement des excédents de la Branche famille ? Dans l’incitation à la création de places d’accueil et au soutien des places existantes notamment dans une réforme de la PSU (Prestation de Service Unique) au bénéfice des professionnels et des enfants ? Le soutien financier des collectivités locales engagées dans une politique ambitieuse de l’accueil du jeune enfant ?
4. Vous vous êtes, ou pas, positionné sur un service public de la petite enfance :
Si vous vous êtes positionné : Quelle définition avez-vous de ce service public de la petite enfance ? A qui s’adresse-t-il ? L’ensemble des enfants ? L’ensemble des parents ? Les parents en emploi ? Les parents les plus fragiles ? A quoi donne-t-il droit ? (une place d’accueil collective ou individuelle pour tous, une solution de remplacement pour tous…) Qui compose ce service public de la petite enfance : les acteurs publics, associatifs, marchands ou acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) ? A quel niveau est-il porté ? Municipal, départemental, régional, national ? Quels sont ses objectifs ?
Si vous ne vous êtes pas positionné : Pourquoi n’optez-vous pas pour un service public de la petite enfance ? Qu’est ce qui ne convient pas à votre projet dans cette notion de service public petite enfance ?
Le SNPPE appelle tou.te.s les professionnel.le.s de la Petite Enfance de tous les champs d’intervention à rejoindre la journée d’action et de mobilisation du 31 Mars prochain.
La crise sanitaire a montré combien ce secteur a été oublié et méprisé des discours présidentiels et gouvernementaux.
En effet, nous avons toutes et tous constaté l’absence d’interventions de l’Etat à l’égard de la Petite Enfance pendant toute la crise sanitaire alors que nous étions présents, signifiant ainsi aucune reconnaissance de notre engagement !
La réforme de l’accueil collectif et individuel des jeunes enfants, actée pendant l’été et passée malgré l’opposition des professionnels, répond à
+ De quantitatif
– De qualitatif
= Une réponse très médiocre des professionnel.le.s, face aux besoins des enfants et aux familles.
Un comité “filière petite enfance » a été créé par le Secrétaire d’Etat fin 2021 pour entamer un travail d’amélioration de l’ensemble du secteur (échéance à 3 ans…sic !). L’URGENCE est pourtant à nos portes, au sein de l’accueil collectif et individuel. Elle s’illustre à tous les niveaux (QUALITÉ DE VIE ET DE TRAVAIL, MOYENS, RECONNAISSANCE, VALEURS, RÉMUNÉRATIONS,…).
Et quel choc ! De lire dans les propos de la présidente et du secrétaire général de ce comité que nos métiers sont considérés ni ne faisant partie du champ du soin ni de celui du social…
alors où sommes-nous?
Cette façon de définir les secteurs par les financeurs et non par “les publics “en dit long sur les orientations politiques à l’œuvre !
Il est temps que les métiers de la petite enfance s’éloignent des lieux communs :
la vocation, le don naturel de soi et le cliché tenace «femme = enfant».
Car « bien s’occuper d’un enfant » n’est pas une question de genre. Une fois formé.e.s, tou.te.s les professionnel.le.s sont en capacité de bien accompagner les enfants et les familles.
Nos professions sont bien plus que des métiers ; elles demandent des connaissances et des compétences reconnues. Diriez-vous: « bonne journée les filles, amusez-vous bien! » à vos banquiers ou aux hôtesses de caisses ou encore à l’équipe médicale qui vous accompagne ???
C’est pourquoi le SNPPE revendique :
Les moyens matériels et financiers pour travailler dans de bonnes conditions et accompagner les enfants et leur famille avec bienveillance.
La revalorisation salariale permettant reconnaissance et attractivité de la Petite Enfance par la mise en place, au minimum, de la prime Ségur mensuelle de 183 euros net au même titre que le secteur du soin ou du médico-social
Des formations réelles pour appréhender l’évolution des modèles éducatifs, des connaissances médicales, des situations sociétales, mais aussi des normes juridiques, sécuritaires ou d’hygiène ; sans oublier la mise en place factuelle de l’analyse de pratique pour tou.te.s. Enfin, des passerelles vers des formations spécifiques permettant une réelle évolution pour les professionnel.le.s épuisé.e.s et usé.e.s.
L’abrogation de la réforme du cadre réglementaire et la mise en œuvre des recommandations du rapport ministériel de la commission des 1000 jours de l’enfant.
Il est temps de nous considérer À NOS VRAIES VALEURS.
Le 31 mars, le SNPPE invite l’ensemble des professionnel·le·s à porter un vêtement avec le hashtag #amavraievaleur, mot d’ordre qui illustre le besoin essentiel d’être
valorisé·e et reconnu·e.
Retrouvez sur le site du SNPPE le visuel à télécharger pour personnaliser votre vêtement.
Lors du bureau inaugural du comité de filière petite enfance, la FNEJE a adressé une lettre à sa présidente, Elisabeth Laithier, concernant la reconnaissance accordée aux professionnel.le.s de la Petite Enfance et l’attente de bénéficier à minima de la même prime de 183 euros annoncée pour le secteur medico-social. Bien évidemment, le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance est cosignataire du courrier avec l’Association ANAMAAF, la CGT et l’UFNAFAAM.
Le Président de la République, dans son allocution lors de l’ouverture du congrès de la fédération des acteurs de la solidarité le 6 janvier 2022 s’est enfin souvenu que la petite enfance existe (lien vidéo Youtube) !
Malheureusement, il oublie toujours les professionnel·le·s ! Quand Emmanuel Macron parle de création de 200 000 places d’accueil et d’un droit opposable aux modes de garde (individuel et collectif), nous nous interrogeons fortement sur sa capacité à mener un tel projet alors que dans son quinquennat l’objectif de 30 000 places créées est à peine atteint à la moitié. Si le système est « à bout de souffle », pour reprendre ses mots, comment faire confiance à la même personne pour faire ce qu’il n’a pas fait pendant 5 ans !! Le SNPPE partage le même constat. Ce dernier s’appuie sur des éléments concrets issues de ses actions : Baromètre des salaires 2021
les professionnel·le·s de la petite enfance ont un salaire moyen inférieur de presque 2000 € annuels à la moyenne française !!
Ils et elles attendent une revalorisation à minimum de 150 euros mensuels pour tous, quelque soit le secteur d’embauche (public/privé)
Souffrance au travail
les professionnel·le·s sont en très grande souffrance engendrée par la pénibilité des conditions de travail (ergonomie, espace de plus en plus réduits, bruit, taux d’encadrements…)
Tout cela crée un manque cruel de reconnaissance des professionnel·le·s, de leur mission, qui se concrétise par une tension de plus en plus forte. De ce fait, de nombreux professionnel·le·s quittent le secteur, écœuré·e·s par le manque de moyens pour accompagner le jeune enfant.
Pourtant le rapport de la commission des 1000 jours présidée par Boris Cyrulnik liste concrètement des pistes d’évolution au regard des connaissances actuelles du jeune enfant (neuroscience, développement de l’enfant). Or, ce rapport, demandé par Emmanuel Macron, n’est pas suivi par son PROPRE gouvernement.
La réforme petite enfance en cours, toujours en attente des derniers textes, est une politique du chiffre avant tout au lieu d’être une politique ambitieuse donnant les moyens de prendre soin du jeune enfant.
Le SNPPE rappelle que la petite enfance est l’avenir de la République.
Aussi, les professionnel·le·s de la petite enfance jouent un rôle INDISPENSABLE dans cette société : permettre que l’enfant s’épanouisse les premières années de sa vie, période stratégique pour le reste de sa vie.
C’est pourquoi il faut :
RESPECTER ces professionnel·le·s,
RECONNAÎTRE leur rôle en valorisant ENFIN leur mission en lien avec son véritable enjeu,
INVESTIR dans les moyens humains par des formations, des recrutements
OFFRIR une véritable déroulement de carrière dans ce secteur composé à très grande majorité de femmes et des salaires décents !
✊ Rejoignez le SNPPE et faites entendre la voix des pros de la petite enfance !
Adhérer, c’est :
défendre nos droits et exiger le respect de nos métiers,
donner les moyens au syndicat d’agir : mobilisations, médias, actions juridiques,
construire un collectif indépendant, qui ne vit que grâce à ses adhérent·es.
📚 Offre spéciale rentrée : Pour toute adhésion validée avant le 31 décembre, le SNPPE vous offre le livre Les Ogres de Victor Castanet (édition poche).
👉 Plus nous serons nombreux·ses, plus nous serons écoutés.