Dimanche soir, Véronique Escames, co-secrétaire générale du SNPPE, était l’« Invitée de l’invitée » dans l’émission La Dernière sur Radio Nova.
Aux côtés d’Inès Bernard, déléguée générale de l’association Anticor, Véronique est intervenue pour alerter sur les conséquences humaines de la marchandisation de la petite enfance. Une prise de parole essentielle à l’heure où les logiques financières prennent le pas sur la qualité d’accueil des jeunes enfants et les conditions de travail des professionnels du secteur.
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Le SNPPE continuera de dénoncer ces dérives et d’exiger un service public de la petite enfance à la hauteur des besoins des familles et des professionnels. Rejoignez-nous pour défendre nos droits !
En amont de la Journée internationale des droits des femmes, Oxfam France lance un cri d’alerte sur l’urgence d’un plan national pour l’égalité de genre. Parmi les revendications mises en avant, la nécessité de revaloriser les métiers féminisés, notamment dans le secteur du soin et de la petite enfance, rejoint pleinement les combats menés par le SNPPE.
Une réalité alarmante pour les professionnel·les de la petite enfance
Aujourd’hui, les salarié·es des crèches, majoritairement des femmes, sont confronté·es à des salaires bas, des conditions de travail éprouvantes et un manque de reconnaissance professionnelle. Selon Oxfam, l’écart salarial entre les femmes et les hommes en France reste de 23,5 %, un chiffre qui reflète notamment la faible valorisation des métiers où les femmes sont surreprésentées.
Dans la petite enfance, cet écart se creuse encore davantage en raison de la précarité des contrats, de l’absence d’évolution de carrière et de l’impact de la maternité sur les trajectoires professionnelles. De nombreux·ses professionnel·les sont contraint·es à des temps partiels subis et à des horaires fragmentés, aggravant encore leur situation financière et leur équilibre de vie.
Un service public de la petite enfance pour lutter contre les inégalités
Le SNPPE soutient pleinement la revendication d’Oxfam en faveur de la création d’au moins 200 000 places en crèche supplémentaires. Le développement d’un véritable service public de la petite enfance permettrait non seulement de faciliter l’accès aux modes de garde pour les familles, mais aussi d’améliorer la reconnaissance et les conditions de travail des professionnel·les du secteur.
Nous rappelons que les salaires doivent être revalorisés à hauteur de l’engagement et des compétences des travailleuses et travailleurs de la petite enfance. Le SNPPE réclame notamment une augmentation de 300 euros nets mensuels pour toutes et tous, ainsi que l’intégration des primes dans le calcul des retraites.
Audrey, membre du SNPPE et visage de la campagne
Parmi les trois visages de la campagne d’Oxfam figure Audrey, membre du Bureau National du SNPPE, qui témoigne de son engagement pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers du soin. Son témoignage met en lumière les réalités du terrain et l’urgence d’agir pour un avenir plus juste pour les professionnel·les de la petite enfance.
Le SNPPE appelle l’ensemble des professionnel·les et des citoyens à relayer cette campagne et à exiger des mesures concrètes pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers féminisés.
Pour éviter un nouveau scandale à l’échelle d’Orpéa
Depuis plusieurs mois, des témoignages alarmants de professionnels de la petite enfance et de parents nous parviennent, dénonçant des dysfonctionnements graves au sein des établissements du groupe La Maison Bleue. Ces témoignages révèlent des situations inacceptables : maltraitance institutionnelle, conditions de travail déplorables, non-respect des obligations salariales, mises en danger des enfants et des professionnels, ainsi qu’une opacité totale dans la gestion interne.
Des cas précis nous ont été signalés dans plusieurs crèches à travers la France : manque chronique de personnel, structures insalubres, non-paiement des salaires et des indemnités, harcèlement des professionnels, pressions sur les arrêts maladie, et non-respect des obligations légales en matière de santé et de sécurité au travail. Malgré les nombreuses inspections et mises en demeure, l’entreprise n’a toujours pas apporté de réponses satisfaisantes.
Ces alertes sont corroborées par des articles de presse relatant la fermeture administrative de plusieurs crèches gérées par La Maison Bleue, ainsi que par les témoignages poignants de professionnels et de familles victimes de ces pratiques intolérables.
Suite à la promulgation de la loi pour le plein emploi, qui permet le contrôle des sièges d’entreprises de crèches, le gouvernement a lancé une enquête de l’IGAS au sein de La Maison Bleue en mars 2024. Presqu’un an plus tard, nous exigeons que ce rapport soit rendu public sans délai. Il est impératif que les autorités, notamment le Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, prennent leurs responsabilités pour assurer la protection des enfants et des professionnels, et garantir la qualité d’accueil dans les crèches en France.
Nous demandons instamment :
A la Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de publier immédiatement les conclusions de l’enquête IGAS et d’en informer les citoyens.
Au Ministère de mettre en place un contrôle renforcé des établissements de La Maison Bleue et de tenir son engagement devant la commission d’enquête parlementaire de faire contrôler par l’IGAS deux groupes par an.
Aux autorités compétentes de sanctionner sévèrement les pratiques illégales et de garantir le respect des droits des salariés.
De protéger les lanceurs d’alerte qui dénoncent ces graves dysfonctionnements.
Les enfants et les professionnels de la petite enfance méritent mieux. Il est temps d’agir avec détermination pour mettre fin à ces abus.
Alors qu’une fois encore le gouvernement ne comprend pas de ministère de l’Enfance de plein exercice, plus d’une centaine d’organisations, de collectifs et des personnalités engagées pour l’enfance appellent, dans une tribune publiée dans Le Monde, l’exécutif à désigner un ministre de l’Enfance de plein exercice et à organiser une grande Convention Citoyenne pour les droits et la cause des enfants.
Dans le même temps, les multiples remaniements, la dissolution de l’Assemblée nationale et la constitution d’un quatrième gouvernement en l’espace d’un an ont interrompu la continuité de l’action publique en faveur de l’enfance et la maintiennent dans une situation d’incertitude. Le Comité interministériel à l’enfance ne s’est pas réuni depuis fin 2023, et l’enfance est systématiquement absente des débats politiques.
Une réponse publique insuffisante
Face à cette sombre réalité, la réponse publique n’est pas à la hauteur. Les services publics de l’enfance se détériorent dangereusement : la protection de l’enfance connaît une crise inédite, l’offre de soins et de prévention décline, la justice pénale des mineurs poursuit son tournant répressif, les logiques de rentabilité contaminent progressivement l’accueil des jeunes enfants, l’accès à l’hébergement et au logement est entravé, et la précarisation et la pénurie de professionnels affectent l’ensemble des secteurs de l’enfance, y compris l’enseignement.
Un ministère de l’Enfance : la condition sine qua non
La cause et les droits de l’enfant sont l’affaire de tous mais en premier lieu des décideurs publics qui portent la responsabilité d’agir pour l’intérêt supérieur de l’enfant et l’effectivité de ses droits. Les enfants devraient être les premiers à être protégés par l’action publique. C’est pourquoi nous appelons à l’avènement d’un grand ministère de l’Enfance de plein exercice, véritable chef d’orchestre d’une stratégie globale pour l’enfance à la fois interministérielle et décloisonnée, assurant un continuum entre hexagone et outre-mer. C’est la condition pour faire de l’enfance une politique prioritaire dotée de moyens suffisants. Ce ministère devra également intégrer les enfants accompagnés dans le cadre de la politique de développement et d’action humanitaire de la France.
L’annonce récente de création d’un haut-commissariat à l’enfance, tout en laissant espérer une attention plus soutenue des pouvoirs publics, n’offre pas de garantie équivalente à celle d’un ministère dédié, ni en termes de prérogatives gouvernementales ni de moyens humains et financiers pour mener des politiques ambitieuses en faveur des enfants.
L’affaire de tous
La cause des enfants a aussi besoin d’un élan collectif, porté par la société dans son ensemble. Les enfants eux-mêmes doivent pouvoir participer à cette grande entreprise et faire entendre leur voix. En tant que premiers concernés, ils ont un savoir expérientiel unique, qui s’appuie sur leur vécu et leur expérience du quotidien, et ils ont le droit de voir leur opinion prise en compte dans les décisions qui les concernent, y compris politiques. Une Convention citoyenne visible et rassembleuse pourrait s’articuler autour de demandes fortes : le respect intégral de la Convention internationale des droits de l’enfant et des recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies, l’éradication de la pauvreté infantile, la lutte active pour la protection des enfants contre toute forme de violences, des services publics revitalisés, accessibles à tous et dotés de moyens humains et financiers conséquents, et la sauvegarde effective de notre environnement et du vivant sur Terre, pour un monde accueillant pour les générations futures.
Un appel à l’action
Nous appelons donc le Gouvernement à lancer une Convention citoyenne en faveur de l’enfance et des générations futures, et nous invitons chaque citoyen à se joindre à cet appel en signant notre pétition. Cette initiative inédite pourra proposer de grandes orientations et une politique ambitieuse sur le temps long pour lever les obstacles et les freins au développement et à l’épanouissement des enfants, pour éradiquer les insécurités de tous ordres qui les affectent, et pour offrir à tous les enfants toutes les conditions pour bien grandir et cheminer vers leur pleine émancipation.
Le Syndicat National des Professionnel.le.s de la Petite Enfance (SNPPE) prend acte de l’ouverture d’une information judiciaire par la Cour de justice de la République à l’encontre d’Aurore Bergé pour « faux témoignage » en commission d’enquête parlementaire. Cette enquête marque une avancée importante dans la lutte pour la transparence et contre l’influence délétère des lobbys du secteur privé lucratif dans la petite enfance.
Depuis sa création, le SNPPE alerte sur les dérives des grands groupes privés lucratifs qui privilégient les profits au détriment des conditions de travail des professionnels et de la qualité d’accueil des jeunes enfants. L’enquête journalistique de Victor Castanet dans Les Ogres a mis en lumière des pratiques inacceptables et des connivences troublantes entre certains responsables politiques et la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC). Nous nous félicitons que la justice se saisisse de cette affaire afin de faire toute la lumière sur les faits dénoncés.
Le SNPPE souligne que cette procédure judiciaire vient confirmer la nécessité de réformes ambitieuses pour garantir la qualité d’accueil dans les crèches. Nous saluons à ce titre le positionnement du ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, exprimé dans le courrier adressé par Mme Catherine Vautrin à l’Association des Maires de France (AMF). Ce courrier réaffirme l’engagement du gouvernement à renforcer les exigences de qualification et d’encadrement dans les micro-crèches, en alignant leurs normes sur celles des crèches classiques. Il rappelle également que la qualité de l’accueil est un impératif pour l’attractivité des métiers et pour la sécurité des enfants.
Le SNPPE rappelle que la marchandisation de la petite enfance nuit gravement aux professionnels et aux familles. Il est urgent que les pouvoirs publics prennent des mesures fortes pour garantir une véritable transparence, un encadrement strict des pratiques des entreprises privées lucratives et un renforcement du service public de la petite enfance.
Nous continuerons à défendre les droits des professionnel.le.s et des enfants contre les dérives d’un système qui sacrifie l’intérêt général au profit de logiques purement financières. Cette procédure judiciaire doit marquer un tournant et permettre de rétablir une gouvernance basée sur l’intérêt des enfants et des familles, et non sur les intérêts privés.
Le SNPPE reste mobilisé et déterminé à agir pour un accueil de qualité et des conditions de travail dignes pour l’ensemble des professionnel.le.s de la petite enfance.