par admin | Mai 15, 2025 | communiqué
Le SNPPE exprime son entier soutien au collectif des salarié·es du groupe Infans, actuellement plongé·es dans une procédure de redressement judiciaire opaque, brutale et déshumanisante.
Depuis le 11 mars, date de l’ouverture du redressement judiciaire, les salarié·es d’Infans sont privé·es de droits élémentaires :
- Pas de CSE mis en place malgré l’obligation légale ;
- Une représentante du personnel élue dans l’urgence mais écartée de toutes les étapes de la procédure ;
- Des audiences du tribunal de commerce tenues sans convocation de la représentante des salarié·es ;
- Aucun accès réel aux informations sur les offres de reprise ni aux repreneurs ;
- Des réunions à huis clos avec les mandataires, l’administrateur judiciaire, les juges et M. Combe, dirigeant de l’entreprise, sans présence des salarié·es ou de leur défense.
Pire encore, des atteintes graves aux droits individuels ont été signalées : modifications illégales des dates d’ancienneté, non-respect de la convention collective, absence de réponse aux demandes de reclassement ou de régularisation de statut. Ce sont des pratiques inacceptables.
Les crèches sont aujourd’hui menacées de fermeture.
- 3 crèches ont fermé le 30 mars,
- 4 autres le 30 avril,
- 10 doivent encore fermer le 31 mai 2025.
Seules 9 crèches seraient potentiellement reprises, sans que les salarié·es n’aient pu échanger avec les repreneurs ou connaître les conditions de ces reprises.
Le SNPPE alerte : aucune procédure judiciaire ne peut justifier la mise à l’écart des salarié·es, premières concerné·es par les licenciements et les décisions sur l’avenir des crèches. La représentante élue doit être convoquée, consultée, écoutée. C’est une exigence légale, mais aussi une exigence morale.
Nous demandons publiquement :
- La reconnaissance immédiate de Mme Aurélie Beial, du SNPPE, comme représentante officielle des salarié·es ;
- Sa convocation systématique à toutes les audiences et réunions concernant la procédure ;
- L’accès complet et transparent aux offres de reprise ;
Le financement de l’assistance juridique des salarié·es, au même titre que la défense du dirigeant, conformément aux droits liés à une procédure collective.
La casse sociale en cours, moins de deux ans après la reprise des crèches Neokids, est le symbole d’un système défaillant, où des structures d’accueil de jeunes enfants sont traitées comme de simples actifs à liquider.
Nous refusons que les professionnel·les de la petite enfance soient une fois de plus les oublié·es d’une procédure menée sans éthique ni considération humaine.
Le SNPPE restera aux côtés du collectif des salariés d’Infans, alertera les institutions et soutiendra toute initiative visant à défendre les droits des salarié·es et dénoncer les abus dans le secteur.
Assez de mépris ! Les professionnel·les de la petite enfance méritent d’être respecté·es et protégé·es !
par admin | Mai 14, 2025 | communiqué
Dans la continuité du communiqué inter-organisation du 14 avril 2025, les premiers signataires — dont le SNPPE — ont été reçus le 9 mai par Jean-Benoît Dujol, directeur général de la cohésion sociale, à propos de la réforme des diplômes du travail social de niveau 6.
Si nous partageons la nécessité de faire évoluer nos diplômes pour mieux répondre aux enjeux de société, nous avons rappelé que l’attractivité des métiers ne passera pas par une réforme précipitée et déconnectée du terrain. Elle repose avant tout sur des conditions de travail dignes, une véritable reconnaissance des missions des professionnel·les, et le respect de leur identité professionnelle.
Nous avons demandé :
- Le report du vote en CPC, prévu le 3 juillet 2025
- Le maintien des 60 semaines de stage
- Le maintien des heures de formation théorique, indispensables à un accompagnement de qualité
Un second rendez-vous est prévu début juin. Nous devons également être reçus par le cabinet de la ministre Catherine Vautrin dans les jours à venir.
Le SNPPE, avec ses partenaires, poursuivra son engagement pour une réforme construite avec les professionnel·les et les organismes de formation, et non contre eux.
par admin | Avr 29, 2025 | communiqué
Le Syndicat National des Professionnel·les de la Petite Enfance (SNPPE) alerte sur la décision du Gouvernement de créer un titre professionnel de niveau IV dans la filière petite enfance, équivalent au diplôme d’Etat auxiliaire de puériculture, mais délivré hors cadre de diplôme d’État.
Présentée comme une réponse aux difficultés d’accès à la VAE et comme un outil de structuration de la filière petite enfance, cette réforme soulève de graves inquiétudes tant sur le fond que sur la forme. Elle risque de désorganiser davantage encore la filière, de déqualifier les métiers, et de mettre à mal les engagements récents du gouvernement sur la qualité de l’accueil du jeune enfant.
Une décision précipitée, prise en dehors de toute logique de concertation
Annoncée par la présidence du comité de filière petite enfance, cette décision a été prise :
– sans concertation réelle avec les membres du comité,
– sans implication des associations professionnelles,
– et sans articulation avec les diplômes existants : DEAP, IDE, IPDE (santé), CAP AEPE (éducation nationale), DEEJE (travail social)…
Aucune coordination n’a été engagée pour un enjeu aussi stratégique que la formation des professionnel·les de la petite enfance. Pour le SNPPE, c’est une faute majeure du ministère, alors même que le discours officiel valorise la qualité de l’accueil et l’intérêt supérieur de l’enfant.
Pourquoi confier l’élaboration de ce nouveau titre à l’AFPA, un organisme sans expertise dans ce champ ? Pourquoi opter pour un titre professionnel, et non pour un diplôme d’État reconnu et structurant ? Ces choix, non justifiés, interrogent la légitimité même du projet.
Une dilution des compétences plutôt qu’un renforcement
- renforcer les connaissances dans les champs éducatifs et psychologiques, afin de mieux appréhender la globalité des besoins des jeunes enfants,
- tout en maintenant un haut niveau d’expertise en soins, indispensable à la qualité d’accueil, notamment pour les enfants en situation de handicap, atteints de pathologies chroniques ou présentant des besoins spécifiques.
La complémentarité entre métiers est une richesse qu’il faut renforcer, et non éroder. Ce nouveau titre, centré exclusivement sur l’éducatif, risque d’écarter progressivement les AP des équipes, au détriment de la sécurité et de la santé des jeunes enfants.
Un contournement manifeste du décret 2025-304
Le décret n°2025-304 avait pour objectif clair de mettre fin aux dérogations dans les micro-crèches et d’élever le niveau de qualification requis. Ce nouveau titre envoie un signal inverse :
- Il permettra aux titulaires du CAP AEPE d’obtenir, via la VAE, une reconnaissance en catégorie 1 (40 %) dans le Code de la Santé Publique,
- Il autorisera le maintien de fonctionnements à un seul professionnel par structure.
Autrement dit, cette mesure offre une façade de conformité réglementaire. Elle semble conçue pour rassurer les gestionnaires, non pour répondre à l’urgence de qualité et de sécurité dans les établissements, en particulier les plus vulnérables.
Ce que révèlent nos échanges
Lors de deux rendez-vous avec le cabinet de la ministre A. Vautrin et la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), le SNPPE a recueilli plusieurs éléments qui confirment ses craintes.
- Le faible taux de réussite à la VAE du DEAP est présenté comme un motif de création de ce nouveau titre.
- Il est indiqué que les CAP AEPE s’orientent rarement vers le DEAP, que de nombreuses auxiliaires de puériculture rejoignent le secteur hospitalier, et que la nécessaire évolution du DEAP, plusieurs fois discutée, se heurte à des blocages structurels entre les différentes administrations concernées.
- La direction de projet du SPPE, chargée de piloter le travail avec l’AFPA, est avancée comme gage de qualité, mais aucune concertation avec le comité de filière ou les associations professionnelles n’est annoncée.
- Enfin, aucune disposition réglementaire n’est envisagée à ce stade pour assurer durablement la présence d’Auxiliaires de Puériculture dans les équipes des EAJE, contrairement à ce qui existe pour d’autres professions comme les EJE ou les IPDE.
Lors de cet échange, la DGCS a exprimé une orientation visant à renforcer la filière éducative dans les EAJE et à réduire la place accordée à l’approche sanitaire, sans exclure à terme une moindre représentation des professionnels du soin dans les équipes.
Une inquiétante cohérence avec la réforme du travail social
Cette réforme ne peut être isolée. Elle s’inscrit dans un mouvement plus global de standardisation et de déqualification des métiers du lien.
- Le SNPPE s’associe aux alertes lancées par les associations et les syndicats sur la réforme des diplômes de travail social de niveau 6, qui risque de diluer les spécificités professionnelles dès 2026
- L’ANPDE a également exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir du diplôme d’infirmier·e puériculteur·rice pointant les risques de dilution des spécificités métier dans les projets de réformes en cours.
- Le Collège des infirmier·es puéricultrices (CNP IPDE) a exprimé son soutien plein et entier par une lettre envoyée aux membres du comité de filière petite enfance aux associations et syndicats sur la réforme des diplômes de travail social, en refusant toute uniformisation des formations au détriment de leur complémentarité.
Le SNPPE appelle à une inflexion claire
Le SNPPE s’interroge donc sur la création d’une qualification supplémentaire et exige :
- Une concertation réelle, transparente et structurée, impliquant les membres du comité de filière, les syndicats, les fédérations et les professionnel·les.
- Un référentiel de formation qui corresponde aux exigences actuelles de qualité de l’accueil du jeune enfant.
- Une réflexion d’ensemble sur l’évolution des diplômes existants (DEAP, DEEJE, CAP AEPE), pour mieux les adapter aux réalités professionnelles.
Nous demandons également que soit discutée la question des pourcentages des différents métiers de la petite enfance, afin d’assurer la présence indispensable d’auxiliaires de puériculture dans les crèches.
Ce que nous défendons
- Une filière cohérente, exigeante, respectueuse des spécificités et des complémentarités.
- Des professionnel·les qualifié·es, reconnu·es, et formé·es à la hauteur des enjeux éducatifs, relationnels et sanitaires.
- Des réformes qui ne soient pas dictées par la seule logique économique, mais par l’intérêt supérieur de l’enfant.
La qualité de l’accueil ne se bricole pas. Elle se construit avec exigence, respect et dialogue.
par admin | Avr 28, 2025 | Non-catégorisé
Le thème international de cette journée 2025 est clair :
Les impacts de la digitalisation et de l’intelligence artificielle sur la sécurité et la santé des travailleurs.
Et le secteur de la petite enfance a tout à gagner à se saisir de ces enjeux.
⚠️ Un secteur usant, mal protégé
Dans les EAJE, les MAM, les haltes-garderies… les professionnels subissent :
- Des troubles musculo-squelettiques (TMS) fréquents dus aux gestes répétés, aux portages, aux mauvaises postures.
- Un épuisement émotionnel lié à la surcharge affective, au manque de reconnaissance, à l’isolement dans certaines structures.
- Des reconversions imposées, des inaptitudes précoces, voire des mises à la retraite d’office à 45 ou 50 ans.
Tout cela, dans un silence assourdissant.
Parce que la santé des pros est encore trop souvent perçue comme secondaire dans les politiques publiques.
🤖 Et si la technologie servait enfin les professionnel·les ?
L’OIT invite cette année à explorer les pistes offertes par les nouvelles technologies.
Elles ne sont pas la solution miracle, mais elles peuvent devenir de puissants leviers de prévention et d’amélioration des conditions de travail, à condition d’être pensées avec et pour les professionnel·les.
Voici quelques exemples prometteurs, peu ou pas encore exploités dans la petite enfance :
- 🛠️ Exosquelettes : pour soulager le port de charges et préserver le dos et les articulations.
- 📊 Analyse de données en SST : pour identifier les causes les plus fréquentes d’arrêts ou de souffrances et adapter les organisations.
- 🧩 Outils de planification intelligente : pour mieux répartir la charge, respecter les temps de pause et les amplitudes horaires légales.
- 🧠 Réalité virtuelle : pour former les équipes à la prévention des risques, aux gestes et postures, sans danger réel.
- 🕸️ Internet des objets (IoT) : pour automatiser certains contrôles d’hygiène ou d’ambiance sonore/température dans les sections.
🔍 Ces solutions existent, mais sont très peu accessibles aux structures petite enfance.
Il est temps que les pouvoirs publics investissent sérieusement dans la prévention technologique adaptée à la petite enfance.
💬 Le SNPPE alerte : prévenir, ce n’est pas un luxe
Prévenir les maladies professionnelles et les risques psychosociaux, ce n’est pas du confort.
C’est un droit fondamental.
✊ Le SNPPE demande :
- Une politique nationale de prévention structurelle dans les EAJE.
- Des investissements publics dans des outils numériques utiles aux pros, pas seulement aux gestionnaires.
- L’application rigoureuse du Code du travail, du Code de la Santé Publique et des conventions collectives sur la santé au travail.
par admin | Avr 25, 2025 | News
Le SNPPE informe que plusieurs fermetures sont en cours ou à venir dans les crèches gérées par Infans Group :
- 7 structures sont déjà fermées ou ferment d’ici fin avril,
- 27 autres sont susceptibles de fermer faute de repreneur.
Encore une fois, les professionnel·les sont confronté·es à l’incertitude, les familles à la désorganisation, et les enfants à une instabilité subie. Ces événements ne sont pas des cas isolés : ils sont la conséquence directe d’un modèle économique qui fait passer la rentabilité avant la qualité d’accueil.
Après les annonces de People & Baby, cette nouvelle vague de fermetures illustre la fragilité d’un secteur trop largement confié au privé lucratif.
Le SNPPE dénonce avec force cette nouvelle démonstration des effets délétères de la marchandisation de la petite enfance.
Nous restons mobilisé·es pour accompagner toutes les professionnel·les concerné·es, en particulier nos adhérent·es, qui peuvent bénéficier d’un soutien individualisé.