Après plus de 30 ans de carrière en crèche municipale, Véronique Escames, auxiliaire de puériculture et co-secrétaire générale du SNPPE, a été poussée vers la sortie à seulement 52 ans
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) alerte sur une situation préoccupante survenue au sein de la crèche Tamaris à Saint-Mitre-les-Remparts, gérée par le groupe LPCR.
Après un signalement resté sans suite effective et un climat professionnel devenu insupportable, les salariées ont dû se mettre en grève pour que la direction accepte enfin d’ouvrir une enquête RH. Le SNPPE a depuis saisi l’Inspection du travail et demande la protection des salariées lanceuses d’alerte ainsi qu’un renforcement du contrôle public sur le groupe LPCR.
Lettre ouverte adressée à Matignon à l’ouverture de la Conférence nationale « Travail et Retraites »
Alors que s’ouvre ce jour la Conférence nationale “Travail et Retraites”, le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) adresse une lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre, pour demander la reconnaissance pleine et entière de la pénibilité des métiers de la petite enfance dans les travaux engagés par le Gouvernement.
Ces métiers, exercés à 97 % par des femmes, cumulent une charge physique, émotionnelle et mentale considérable : port répété d’enfants, postures contraignantes, gestes répétitifs, bruit, stress, exposition à l’agressivité… Pourtant, ils ne figurent dans aucun dispositif officiel de reconnaissance de la pénibilité, ni dans les parcours de retraite anticipée.
🔍 Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Les données 2023 de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM – NAF 8891A) révèlent une sinistralité record dans le secteur :
3 089 accidents du travail (+9 % en un an)
930 accidents de trajet (+16 %)
166 maladies professionnelles reconnues (+44 %)
Près de 295 000 journées perdues pour cause d’accidents ou de maladies professionnelles
Et encore, ces chiffres ne couvrent que le secteur privé relevant du régime général. Les crèches publiques territoriales, hospitalières ou médico-sociales, relevant d’autres régimes, ne sont pas comptabilisées, ce qui rend le constat encore plus alarmant.
⚖️ Une pénibilité féminine toujours invisibilisée
La lettre ouverte du SNPPE rappelle que les métiers du care et de la petite enfance, largement féminisés, sont doublement pénalisés :
usure prématurée des corps,
carrières hachées par les temps partiels imposés,
retraites plus faibles,
absence de reconnaissance dans les dispositifs de pénibilité.
“Les professionnel·le·s de la petite enfance accueillent nos enfants et soutiennent les familles. Elles ne peuvent plus rester les oubliées d’un débat sur la pénibilité et les retraites.” — Le Bureau national du SNPPE
🧩 Les demandes du SNPPE au Gouvernement
Le syndicat demande que la Conférence Travail et Retraites :
Intègre la pénibilité des métiers de la petite enfance dans ses travaux sur la base des indicateurs de sinistralité établis par la CNAM et les inspections du travail ;
Ouvre une réflexion interprofessionnelle sur la reconnaissance des métiers féminisés à forte charge physique et émotionnelle ;
Associe le SNPPE aux travaux de la Conférence, aux côtés des grandes centrales syndicales, afin de faire entendre la voix des professionnel·le·s de terrain ;
Reconnaisse la spécificité des parcours féminins, marqués par la précarité, le temps partiel imposé et la baisse des droits à retraite.
🗣️ Une interpellation directe du Premier ministre
Cette lettre a été adressée ce matin à Matignon, et rendue publique simultanément. Le SNPPE appelle le Gouvernement à traduire en actes ses engagements sur la pénibilité, en intégrant la petite enfance dans les discussions nationales.
“La pénibilité ne peut pas être un débat d’hommes sur des métiers masculins. Elle doit aussi reconnaître l’usure prématurée des femmes qui, chaque jour, soutiennent nos enfants, nos familles et nos services publics.”
6 rendez-vous en soirée pour échanger, s’informer et agir
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance poursuit son cycle de webinaires avec une troisième saison centrée sur l’action syndicale de terrain, la santé au travail et la défense des droits des professionnel·le·s du secteur.
Ces webinaires, organisés en soirée et accessibles à distance, visent à offrir à toutes et tous des repères concrets pour mieux connaître leurs droits, se protéger et agir collectivement. Ils sont gratuits pour les adhérent·es du SNPPE.
🟩 Un programme au cœur des enjeux du secteur
📅 12 novembre 2025 Sécurité au travail : vos obligations, vos leviers d’action Identifier les documents obligatoires et les outils indispensables pour garantir la sécurité et la prévention dans les EAJE.
📅 9 décembre 2025 Épuisement et usure professionnelle : prévenir, alerter, agir Mieux comprendre les causes structurelles de la fatigue professionnelle et les leviers d’action syndicale et collective.
📅 15 janvier 2026 Défendre ses droits : comprendre les bons interlocuteurs Identifier les bons espaces de recours et d’accompagnement pour faire valoir ses droits et faire reconnaître son métier.
📅 5 février 2026 Relations avec la PMI et les particuliers employeurs : comprendre, dialoguer, agir Aider les assistant·es maternel·les et les gestionnaires à résoudre les conflits récurrents liés aux agréments, facturations et droits sociaux.
📅 13 mars 2026 Droits et responsabilités contractuelles : les bases à connaître Faire le point sur les droits fondamentaux des salarié·es selon leur statut ou convention collective, et savoir revendiquer sans se mettre en danger.
📅 9 avril 2026 CSE, CST, élections : se préparer et peser Préparer les élections professionnelles dans les entreprises et la FPT (2026), comprendre les leviers de représentativité syndicale et le rôle des sections locales.
🟣 Des temps d’échanges ouverts à toutes et tous
Chaque webinaire est animé par des membres du Bureau national et des représentant·es du SNPPE, avec des temps d’échange permettant de poser des questions et d’aborder des cas concrets. Ces rencontres constituent un espace d’apprentissage collectif, mais aussi de mobilisation syndicale pour renforcer la reconnaissance du secteur.
📨 Inscriptions
Les webinaires sont gratuits pour les adhérent·es du SNPPE. Il suffit donc d’adhérer au syndicat pour pouvoir y participer et bénéficier de tous nos outils d’information, de défense et d’accompagnement.
Dans son nouveau livre, Ségolène Royal propose d’installer des caméras dans les crèches et les écoles, au nom de la prévention des violences. Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) réagit avec fermeté à cette proposition qu’il juge anxiogène, contraire à l’éthique éducative et déconnectée du terrain.
Le SNPPE rappelle que les enfants accueillis en crèche sont des personnes titulaires de droits, et que la qualité de l’accueil repose avant tout sur la formation, la stabilité et la reconnaissance des équipes.
🎙️ « Apprenons le vivre-ensemble dès la crèche : donnons les moyens aux pros, pas aux caméras ! »
Le syndicat appelle à investir dans la valorisation sociale et salariale des professionnel·le·s, plutôt que dans des dispositifs de surveillance incompatibles avec la dignité et la confiance qui fondent la relation éducative.
✊ Rejoignez le SNPPE et faites entendre la voix des pros de la petite enfance !
Adhérer, c’est :
défendre nos droits et exiger le respect de nos métiers,
donner les moyens au syndicat d’agir : mobilisations, médias, actions juridiques,
construire un collectif indépendant, qui ne vit que grâce à ses adhérent·es.
📚 Offre spéciale rentrée : Pour toute adhésion validée avant le 31 décembre, le SNPPE vous offre le livre Les Ogres de Victor Castanet (édition poche).
👉 Plus nous serons nombreux·ses, plus nous serons écoutés.