Le lundi 14 avril 2025, le SNPPE a cosigné un communiqué de presse avec plusieurs organisations nationales (FNEJE, ANAS, France ESF, CGT, SNUASFP FSU, Sud Santé Sociaux, AFORMEJE, IRE) pour alerter sur une réforme aussi brutale que préoccupante : la refonte des diplômes d’État du travail social (niveau 6), prévue pour une entrée en vigueur à la rentrée 2026.

Une réforme sans concertation réelle

Depuis octobre 2024, les professionnel·les alertent sur le projet porté par la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), visant à regrouper les formations autour de blocs de compétences communs. Trois blocs sur quatre seraient ainsi identiques pour tous les diplômes. En clair, un·e assistant·e de service social pourrait, en ne validant qu’un bloc complémentaire, obtenir le titre d’éducateur·trice de jeunes enfants.

Une telle uniformisation remet gravement en cause la spécificité des métiers, la reconnaissance des compétences propres à chacun, et l’histoire même de la professionnalisation dans le travail social. Aucun volume horaire par bloc ne nous a été communiqué à ce jour. L’opacité est totale.

Nos métiers ne sont pas interchangeables

Cette réforme, sous couvert d’« adaptabilité », vise avant tout à répondre à des logiques économiques. En réduisant les formations à un socle commun, le gouvernement espère pallier la pénurie de professionnel·les. Mais à quel prix ?

Nous rappelons que chaque métier du travail social a sa culture, son approche, son expertise. On ne forme pas un·e EJE comme on forme un·e éducateur·trice spécialisé·e. Cette diversité est une richesse, pas un obstacle.

Si nous ne réagissons pas collectivement, nos métiers vont progressivement disparaître à partir de septembre 2026. Ce sont nos formations, nos pratiques, et surtout la qualité de l’accompagnement auprès des publics qui sont en jeu.

Une audience demandée en urgence

Face à cette situation, les organisations signataires ont demandé une audience d’urgence à Madame Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, ainsi qu’à Monsieur Jean-Benoît Dujol, directeur de la DGCS.

Nous défendrons fermement l’importance de formations différenciées, exigeantes et en lien avec la réalité du terrain. La réponse à la crise du travail social ne peut pas être un nivellement par le bas.