En tant que professionnel·le·s de la petite enfance, nous nous engageons chaque jour à offrir un environnement sûr, chaleureux et stimulant pour le développement harmonieux des enfants. Cependant, pour assurer la qualité de notre travail et le bien-être de chacun·e, il est crucial de considérer également les conditions dans lesquelles nous exerçons notre métier. Parmi ces conditions, les horaires de travail jouent un rôle essentiel.

Le secteur privé de la petite enfance est régi par un cadre réglementaire précis concernant les horaires de travail. Ce cadre, souvent méconnu, constitue pourtant une pierre angulaire pour garantir des conditions de travail optimales et respectueuses pour les professionnel·le·s de notre secteur.

Les Principes Fondamentaux :

Tout d’abord, il est important de rappeler que les horaires de travail dans le secteur privé de la petite enfance sont encadrés par le Code du travail. Ce dernier établit les principes fondamentaux en matière de durée du travail, de repos et de congés.

La Durée du Travail :

Conformément à la législation en vigueur, la durée légale du travail est fixée à 35 heures par semaine, soit 1 607 heures par an. Toutefois, des aménagements sont possibles grâce à des conventions collectives ou des accords d’entreprise. Ces dispositions permettent d’adapter les horaires aux spécificités de notre métier, notamment en tenant compte des périodes de garde des enfants.

Les Repos et Congés :

Par ailleurs, le Code du travail garantit également des temps de repos indispensables pour préserver la santé et le bien-être des professionnel·le·s. Ainsi, une pause minimale de 20 minutes est obligatoire après 6 heures de travail consécutives. Ces 20 minutes ne sont pas à prendre au bout des 6 heures mais bien au cours des 6 heures si votre planning prévoit une telle plage horaire (ou plus).

Le temps de travail quotidien est de maximum 10h sur une amplitude maximale de 13h afin de respecter une pause minimale de 11h entre deux prises de service. Dès lors, il est important que l’employeur respecte ce cadre pour proposer les réunions d’équipe, les groupes d’analyse des pratiques désormais obligatoire dans le cadre de la réforme NORMA. 

De plus, les jours fériés et les congés payés sont des droits fondamentaux pour tous les salariés du secteur privé, y compris ceux de la petite enfance. Ce n’est pas parce que la CNAF permet désormais de financer jusqu’à trois journées pédagogiques par an qu’elles doivent se faire sur un jour férié. Bien au contraire ! Les financements permis pour les structures fonctionnant via la PSU permettent d’assurer les coûts de fonctionnement malgré la fermeture due aux journées pédagogiques.

Les Adaptations Possibles :

Il est important de souligner que notre secteur présente des particularités qui nécessitent parfois des adaptations spécifiques en matière d’horaires. Par exemple, les structures d’accueil de la petite enfance doivent souvent fonctionner en dehors des horaires traditionnels pour répondre aux besoins des familles. Dans ce contexte, il est essentiel de veiller à ce que ces adaptations respectent les droits des salariés mentionnés ci-avant et ne conduisent pas à une surcharge de travail injustifiée (rappel de l’importance de la fiche de poste).

La Prise en Compte du Bien-être au Travail :

Enfin, au-delà du cadre réglementaire, il est primordial de placer le bien-être au travail au cœur de nos préoccupations. Des horaires adaptés, permettant un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sont essentiels pour prévenir l’épuisement professionnel et favoriser l’engagement des professionnel·le·s de la petite enfance. Pour cela, les démarches RSE et QVT des entreprises doivent être davantage ambitieuses afin de prévenir des risques psychosociaux

En conclusion, le cadre réglementaire des horaires dans le secteur privé de la petite enfance constitue un socle indispensable pour garantir des conditions de travail respectueuses et sécurisantes. Tout en veillant au respect de la législation en vigueur, il est essentiel de promouvoir des pratiques qui favorisent le bien-être des professionnels, condition sine qua non pour offrir un accompagnement de qualité aux enfants et à leurs familles.