Sur les réseaux sociaux, le ministère des Solidarités et de la Santé a communiqué aujourd’hui sur l’anniversaire de l’ordonnance, « publiée pour améliorer et simplifier l’accueil du jeune enfant et les dispositifs de soutien à la parentalité ». L’occasion pour lui « de rappeler qu’une charte nationale du jeune enfant existe ».
Sur Twitter, le SNPPE n’a pas manqué de réagir. « Un an plus tard… Le secteur de la petite enfance subit une pénurie de professionnel, demande une amélioration remarquable des conditions de travail, une revalorisation immédiate des salaires pour tous ! La charte, mais quelle charte ? Du vent ! » s’exclame le syndicat.
Car reste la principale question : cette réforme permettra-t-elle d’améliorer les « services aux familles », ambition du gouvernement qui achève son mandat ? Après une crise sanitaire qui a essoré les professionnelles (y compris celles du collectif), sur fond de départs continus depuis plusieurs années et face à des départs à la retraite massifs dans les années à venir, le doute est permis
Ce manque de personnel dans les crèches apporte plusieurs effets négatifs, notamment pour les bambins. Véronique Escames, co-secrétaire générale du Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) lance un appel en détresse : « On tend vers un accueil des enfants qui se dégrade, malgré nous. Les conditions de travail deviennent désastreuses ».Le manque de personnel dans les crèches impacte la qualité du service. Véronique Escames donne un exemple : « C’est compliqué quand on a 5 bébés à faire manger pour un seul adulte qualifié. Pour les enfants ce n’est pas génial. Pour nous non plus, on se dit souvent, le soir en rentrant, que l’on ne peut pas faire correctement notre travail ».
(…) Des facilités qui expliquent le boom du marché : près de 8 000 places en micro-crèches ont par exemple été créées en 2019. Avec une certaine logique lucrative, dit Cyrille Godfroy, du Syndicat des professionnels de la petite enfance. « Effectivement, on va forcément privilégier une famille qui va peut-être apporter un financement supplémentaire et donc assurer le fonctionnement de la structure, voir assurer les bénéfices, plutôt qu’une famille qui n’apporte que ses propres revenus », précise-t-il. (…)
Dans un communiqué, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), dénonce une « manipulation » et un « camouflet » pour l’ensemble du secteur. « Puisque l’argent coule à flots pour l’oligarchie, nous exigeons que les 183 euros mensuels du Ségur soient attribués à tous les professionnels de la petite enfance quelque soit leur secteur d’intervention » écrit-il.
« Certains gestionnaires privés lucratifs entretiennent des taux d’encadrement réduits pour gagner sur la masse salariale, confirme Cyrille Godfroy, cosecrétaire général du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE). Il faut ajouter à cela les difficultés du COVID, le manque de reconnaissance du secteur, la pénurie de personnel, les bas salaire, la réforme d’Adrien Taquet qui a fait baisser le taux d’encadrement… »
Plusieurs femmes du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), créé il y a moins de deux ans, s’intègrent dans le cortège. Sur toutes les bouches, le mot «Stop» ou la phrase «ce n’est plus possible». L’une d’entre elles nous harangue en faisant la grimace : «Ecrivez-bien que la coupe est pleine.» Cathy Ligère, membre du bureau du SNPPE, abonde : «Cela fait un certain temps que les conditions de travail dans les établissements d’accueil des jeunes enfants se dégradent.» Cinq ans, «voire dix ans», aux dires de sa camarade, Blandine Leroy, directrice d’un centre multi-accueil parisien, dans le secteur depuis plus de vingt ans.