par admin | Juin 27, 2022 | communiqué
Mercredi 22 juin, une petite fille de 11 mois est décédée dans une micro-crèche à Lyon. Le communiqué du Procureur de la République du 24 juin mentionne que l’unique professionnelle présente “avait aspergé puis lui avait fait ingérer un produit caustique”.
Les professionnel·le·s de la petite enfance sont choqué·e·s à l’annonce de cette tragédie.
Le SNPPE est sidéré.
D’une manière plus large, le SNPPE veut pointer du doigt le cadre réglementaire des micro-crèches.
Ces structures, créées en 2007, permettaient d’accueillir 9 enfants à leur création (désormais 12). Elles ont été imaginées pour permettre de créer des places de crèches en secteur rural. Mais, afin que la structure ne soit pas trop onéreuse en fonctionnement, sous la pression des représentants des gestionnaires, un cadre réglementaire dérogatoire a été mis en place permettant de n’avoir qu’un·e seul·e professionnel·le à l’ouverture et à la fermeture jusqu’à 3 enfants.
Cette mesure est d’ailleurs aussi possible depuis le 1er avril 2020 en raison de la crise sanitaire pour l’ensemble des crèches quelle que soit leur capacité d’agrément.
Le SNPPE rappelle que le collectif “Pas de bébés à la consigne” dont il est membre dénonce depuis 2009 les atteintes à la qualité d’accueil du jeune enfant en France.
A la lumière de ce rappel du contexte ayant amené le développement des micro-crèches, le SNPPE exige :
- l’arrêt immédiat de la mesure exceptionnelle permettant aux crèches de n’ouvrir qu’avec un·e seul·e professionnel·le quelle que soit la capacité d’accueil de la structure
- l’arrêt immédiat de la mesure dérogatoire permettant aux micro-crèches de n’ouvrir qu’avec un·e seul·e professionnel·le.
La mort d’un bébé en crèche par manque d’encadrement est une mort de trop !
Le SNPPE est persuadé que ce drame aurait été plus facilement évité si la professionnelle avait pu passer le relais à une collègue.
Il rappelle que le secteur de la petite enfance se bat depuis des décennies contre la déréglementation constante qu’il subit. Permettre d’accueillir plus d’enfants par professionnel·le par toute sorte de subterfuge réglementaire est le fil conducteur de l’ensemble des décrets qui sont parus ces 20 dernières années.
Cette déréglementation n’a ni résolu le manque de places en crèche, ni amélioré la qualité d’accueil des crèches. Bien au contraire, le secteur de la petite enfance fait désormais face à une crise sans précédent qui n’a su être anticipée et maîtrisée par les gouvernements successifs : conditions de travail de plus en plus pénibles, salaires de misère, pénurie de professionnel.le.s par absence de réévaluation des effectifs des centres de formation… la liste est beaucoup trop longue! L’Etat ne prend pas la mesure des enjeux de la petite enfance pour notre société pourtant les voyants sont au rouge depuis longtemps. La réflexion financière prime sur LA SEULE réflexion qui aurait dû être : l’humain!
Le SNPPE ne cessera de revendiquer la fin de la marchandisation du secteur de la petite enfance et de dénoncer les logiques purement économiques de la CNAF (et donc de l’Etat) pour financer le fonctionnement des crèches.
Il somme M. Damien ABAD, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées en charge de la petite enfance de réagir immédiatement.
Beaucoup de professionnel.le.s craignaient qu’il faille un drame pour que l’on prenne conscience de la réalité d’accueil. Hélas, il a eu lieu.
Arrêtez de faire des économies sur le dos des familles et de leurs enfants!
Il faut désormais former en nombre suffisant des professionnel.le.s avec des formations qui “montent en compétence et en qualification des professionnel·le·s, en réponse au haut niveau d’exigence de la société et des familles, en matière d’accueil et d’éducation du jeune enfant de qualité”, assurer un encadrement secure pour des enfants qui ne sont pas capables d’appeler à l’aide en cas d’urgence…
Il faut investir massivement dans la petite enfance pour que plus jamais un bébé ne meurt car la réglementation ne l’a pas assez protégé.
par admin | Juin 3, 2022 | communiqué
Le SNPPE a pris connaissance des décrets d’attributions des ministères du gouvernement d’Elisabeth Borne.
Malgré l’engagement du candidat Macron à un droit opposable aux modes d’accueil, la publication de ces décrets illustre, comme nous pouvions le craindre, l’absence totale d’ambition et de considération de ce gouvernement pour la petite enfance.
En effet, aucune communication du nouveau ministre M. Abad n’a permis jusque-là de comprendre qu’il aurait en charge la politique familiale du gouvernement, sûrement trop occupé à faire campagne dans sa circonscription.
Le SNPPE déplore également le manque total de cohérence de ce gouvernement puisque la petite enfance et la famille sont à la charge du Ministre des Affaires Sociales, l’enfance à la charge de la Secrétaire d’Etat à l’Enfance (mais qui ne sera sûrement consacré qu’à la protection de l’enfance à la lumière de ses fonctions précédentes) et la jeunesse au Ministre de l’Education Nationale.
Ce découpage est une faute grave de stratégie. Certaines professions de la Petite Enfance travaillent dans le milieu de l’Enfance et de l’Education nationale et inversement. Les conséquences de la crise sanitaire de la petite enfance à la jeunesse sont alarmantes et nous n’en mesurons pas encore tous les effets. Les professionnel·le·s de ces secteurs sont ignoré.es depuis trop longtemps. Ils et elles font désormais face à une souffrance généralisée engendrée par une absence de considération dans leurs missions, de valorisation de leurs métiers et d’une pénurie de professionnel·le·s pour accompagner des populations de plus en plus fragiles et demandant une attention et des moyens de plus en plus importants.
Quels seront les moyens déployés pour la petite enfance quand nous constatons dix jours après la nomination du gouvernement que l’ambition est réduite à peau de chagrin ?
Enfin, le SNPPE ne peut pas omettre l’actualité du ministre des Affaires Sociales. Pour un début de mandat, nous aurions préféré que le désormais ministre de tutelle s’illustre autrement !
Si la présomption d’innocence n’est pas remise en cause, le SNPPE s’interroge fortement sur la légitimité d’un ministre accusé de viols par plusieurs femmes. Il est pitoyable qu’en 2022 la voix des femmes soit encore ainsi méprisée.
Le SNPPE s’interroge sur la qualité du dialogue possible de la part d’un homme dont le respect de la femme n’est peut-être pas la priorité. Il rappelle que le secteur de la petite enfance est à plus de 98% féminin. Il exige que sa parole et celle des professionnel·le·s soient respectées à leur juste valeur.
LA PETITE ENFANCE DOIT ÊTRE
UNE VRAIE PRIORITÉ POUR CE GOUVERNEMENT.
LE SNPPE VEUT UN MINISTRE QUI AGIT ET NON EN CAMPAGNE !
crédit photo :
Fred Romero from Paris, France, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons
par admin | Avr 30, 2022 | communiqué
M. Taquet annonce qu’il se met en retrait de la politique pour des raisons personnelles et publie un bilan de son mandat en tant que secrétaire d’Etat sur les réseaux sociaux.
Le SNPPE rappelle que c’est sous son mandat que le syndicat s’est créé pour réagir à la politique gouvernementale qu’il incarnait.
Que ce soit pour le plan de lutte contre la pauvreté, les 1000 premiers jours de l’enfant, la réforme de l’Aide Sociale à l’Enfant ou celle de l’accueil des jeunes enfants, le constat est toujours le même : beaucoup de discours pour si peu de moyens… sauf pour faire de la communication ! Car, à part des guides à télécharger, des boîtes cadeaux ou des sites internet, que reste-t-il ? Vous connaissez la réponse : des professionnel.le.s épuisé.e.s et mal rémunéré.e.s , non reconnu.e.s à leur vraie valeur !
Son Secrétariat d’Etat restera synonyme d’une réforme qui :
- n’a pas écouté les professionnel·le·s de la petite enfance
- n’a pas répondu aux besoins des enfants et de leurs parents,
- a dégradé les conditions d’accueil des enfants, les conditions de travail des professionnel·le·s, dans un grand mépris, sans acte concret pour répondre aux besoins de reconnaissance du secteur comme la prime Ségur.
La Petite Enfance ne se résume pas à du marketing!
Le SNPPE reste plus que jamais mobilisé pour défendre les professionnel·le·s de la petite enfance et la qualité de l’accueil des enfants et de leur famille. Il saura le rappeler au successeur de M. Taquet !
Crédit photo :
G.Garitan, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
par admin | Avr 6, 2022 | communiqué
Décidément, le gouvernement ne sait manier les chiffres que quand ça l’arrange !
Le SNPPE est en colère ce soir de découvrir cette manipulation révélée par l’article de l’Obs.
Alors que le secteur de la petite enfance a lu, avec grand intérêt, le rapport de la commission des 1000 premiers jours de l’enfant présidée par Boris Cyrulnik, on comprend mieux le gouvernement, en la personne d’Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat à l’enfance et à la famille, et la promulgation paradoxale de la réforme du secteur de la petite enfance allant à l’opposé de ce rapport. En effet, elle met en avant, une fois de plus une logique de remplissage quantitatif au détriment de la qualité d’accueil des publics -enfants et parents et de travail des professionnel.le.s.
Or, nous constatons avec stupéfaction que ce même Secrétaire d’Etat qui a réceptionné ce rapport demandé par le Président de la République, a sollicité en parallèle un cabinet de conseils privé dont il s’est bien gardé de faire écho.
Quel camouflet pour l’ensemble des participants à ce travail de recherche et pour notre secteur tout entier.
Cela démontre bien le fonctionnement fourbe de cette équipe pilotée par le Chef de l’Etat.
Puisque l’argent coule à flot pour l’oligarchie, nous exigeons que les
183 €uros mensuels du Ségur soient attribués à tou.te.s les
professionnel.le.s de la Petite Enfance quelque soit leur secteur
d’intervention. Car le soutien à la parentalité est pleinement dans le
champ de la Santé, du Social et de l’Éducatif !
Photo de cottonbro provenant de Pexels
par admin | Mar 18, 2022 | communiqué
Paris le 18 mars 2022 – les 12 co-organisateurs du Printemps de la Petite Enfance interpelleront le 21 mars prochain les 12 candidats à l’élection présidentielle pour connaitre leurs priorités en matière de Petite Enfance.
12 co-organisateurs, 250 personnes en présentiel, déjà plus de 1 500 inscrits pour assister au Printemps de la Petite Enfance en visio, retransmission en direct via Les Pros de la Petite Enfance
Faire de la Petite Enfance une réelle priorité des politiques publiques à venir
Les enfants de moins de 3 ans sont 2,3 millions en France. 60% sont accueillis dans un mode d’accueil du jeune enfant qu’il s’agisse de modes d’accueil individuel ou collectif, que les gestionnaires soient publics ou privés, associatifs comme marchands.
Au total, ce sont 600 000 professionnels de la Petite Enfance qui accueillent des enfants de moins de 3 ans chaque année.
Aujourd’hui, ce secteur est en tension. Un rapport récent rendu en septembre 2021, intitulé « Renforcer le modèle français de conciliation entre vie des enfants, vie des parents et vie des entreprises » évoquait un constat alarmant : « Il est tout de même étrange de faire de la petite enfance une priorité et de ne pas trouver de professionnels, dans un secteur avec des besoins de recrutement et de formation » et « il serait tout de même particulièrement malvenu de voir des établissements, à l’offre pourtant si nécessaire, fermer en raison du manque de personnels ».
Nous, représentants des modes d’accueil individuel comme collectif, publics comme privés, associatifs comme marchands, et les représentants des 600 000 professionnels de la Petite Enfance, assistants maternels, professionnels d’entreprises de garde d’enfants à domicile et professionnels de crèches, co-organisons avec le site Les Pros de la Petite Enfance le Printemps de la Petite Enfance le 21 mars prochain à Paris pour faire de la Petite Enfance une réelle priorité des politiques publiques à venir.
Ensemble, nous avons choisi de rappeler qu’en France, les enfants ne naissent pas à 3 ans avec un cartable sur le dos et que la Petite Enfance doit être une priorité pour la France.
Des candidats à la Présidentielle qui n’ont pas tous choisi d’être représentés
4 questions ont été élaborées par les 12 co-organisateurs à la suite d’un sondage qui a recueilli plus de 3 600 réponses de professionnels. Transmises aux équipes des candidats le 10 mars, nous les rendons publiques à l’issue de ce communiqué.
Les 12 co-organisateurs s’étonnent qu’à cette heure aucun candidat à la Présidentielle n’ait décidé de venir en personne présenter ses propositions pour la Petite Enfance, question essentielle qui concerne une part importante de la population.
Les 12 co-organisateurs du Printemps de la Petite Enfance
- Association Nationale des Puéricultrices(teurs) Diplômé(e)s et des Etudiants (ANPDE)
- Fédération Nationale des Associations Pour la Petite Enfance (FNAPPE)
- Fédération des Services à la Personne et de Proximité (Fédésap)
- Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés non lucratifs (FEHAP)
- Fédération du Service aux Particuliers (FESP)
- Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC)
- Fédération Nationale des Educateurs.trices de Jeunes Enfants (FNEJE)
- Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF)
- France urbaine
- Regroupement des Entreprises de Micro-crèches (REMi)
- Syndicat National des Professionnel.le.s de la Petite Enfance (SNPPE)
- Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d’Accueil et d’Assistants Maternels (UFNAFAAM)
Questions posées aux Candidats le 21 mars 2022
1. Vous avez un projet de création d’un certain nombre de places d’accueil individuel et collectif. Cela suppose de renforcer l’attractivité et la reconnaissance des métiers de l’accueil du jeune enfant qui sont déjà en tension et en grandes difficultés de recrutement et de fidélisation aujourd’hui. Dans cette optique, quels sont vos objectifs en termes de : Revalorisation salariale des métiers de l’accueil du jeune enfant ? Amélioration des conditions de travail des professionnels ? Amélioration de l’accompagnement (formation continue, analyse des pratiques etc.) des professionnels ?
2. La politique d’accueil du jeune enfant a gagné en visibilité et en importance ces dernières années, sans pour autant être bien représentée dans la composition des gouvernements successifs ou plus claire dans ses objectifs, par rapport à cela quelle est votre position sur : La création d’un ministère de l’enfance et des familles pour donner plus de poids et de cohérence à cette politique ? Les objectifs de cette politique d’accueil du jeune enfant : l’articulation vie professionnelle/vie familiale/vie sociale, l’éveil et l’épanouissement du jeune enfant ou bien encore la lutte contre la reproduction des inégalités dès le plus jeune âge?
3. Les ambitions pour la politique d’accueil du jeune enfant supposent des aides et des incitations financières pour les différentes parties prenantes : familles, employeurs, collectivités territoriales etc… Par rapport à cela, quelles sont vos propositions concernant : Une réforme du CMG (Complément de mode de garde) pour favoriser un égal ainsi qu’un plus grand accès des familles aux différents modes d’accueil? Pour tous les enfants ? Y compris pour ceux de plus de 6 ans ? Une réforme du Crédit Impôt Famille (CIFAM) afin de renforcer la participation des employeurs privés au développement de places d’accueil ? Son extension aux indépendants ? Le développement du bonus réservataire employeurs pour les employeurs publics et associatifs ? Le réinvestissement des excédents de la Branche famille ? Dans l’incitation à la création de places d’accueil et au soutien des places existantes notamment dans une réforme de la PSU (Prestation de Service Unique) au bénéfice des professionnels et des enfants ? Le soutien financier des collectivités locales engagées dans une politique ambitieuse de l’accueil du jeune enfant ?
4. Vous vous êtes, ou pas, positionné sur un service public de la petite enfance :
Si vous vous êtes positionné : Quelle définition avez-vous de ce service public de la petite enfance ? A qui s’adresse-t-il ? L’ensemble des enfants ? L’ensemble des parents ? Les parents en emploi ? Les parents les plus fragiles ? A quoi donne-t-il droit ? (une place d’accueil collective ou individuelle pour tous, une solution de remplacement pour tous…) Qui compose ce service public de la petite enfance : les acteurs publics, associatifs, marchands ou acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) ? A quel niveau est-il porté ? Municipal, départemental, régional, national ? Quels sont ses objectifs ?
Si vous ne vous êtes pas positionné : Pourquoi n’optez-vous pas pour un service public de la petite enfance ? Qu’est ce qui ne convient pas à votre projet dans cette notion de service public petite enfance ?