Les organisations professionnelles (Collectif SPE, FNEJE, SNPPE, UFNAFAAM) alertent sur le futur rapport accablant de la Cour des comptes concernant la gestion des fonds de formation professionnelle dans le secteur de l’emploi à domicile. Ces conclusions confirment les alertes répétées sur des conflits d’intérêts, une opacité systémique et une gouvernance déséquilibrée. Ainsi, des milliers de professionnels privés d’accès équitable à la formation mettent en péril la qualité d’accueil des jeunes enfants.
Une gouvernance déséquilibrée, des impacts concrets Le rapport va révéler que des structures comme la FEPEM et ses filiales (Iperia, Université du Domicile -UDD-, ANPI, Domicile & Compétences, France Emploi Domicile) monopolisent les fonds alloués à la formation professionnelle et se préparent à capter également ceux dédiés à la santé au travail. Par ailleurs, bien que l’APNI ait récemment été désignée pour piloter la gestion des défraiements de santé, de nombreuses incertitudes demeurent quant à sa capacité à assurer un service transparent et efficace, retardant l’accès effectif des professionnels aux compensations financières nécessaires pour leurs visites médicales. Ces pratiques nuisent gravement à l’équité et sapent la confiance dans les mécanismes paritaires.
Nos demandes pour une réforme immédiate Face à cette situation, nous appelons à une réforme en profondeur pour garantir :
La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les dérives identifiées et instaurer des garde-fous.
Une gouvernance renouvelée et équitable intégrant l’ensemble des acteurs de terrain, seuls témoins de l’efficacité des décisions prises : relais petite enfance (RPE), associations d’assistantes maternelles, organismes de formation et syndicats professionnels.
Une séparation claire des rôles entre les gestionnaires de fonds et les bénéficiaires afin d’éliminer tout conflit d’intérêt.
Un pilotage transparent et indépendant, confié à des instances compétentes comme les OPCO, pour garantir l’accès à des dispositifs de formation et de santé au travail de qualité.
Une opportunité de changement Les révélations actuelles offrent une chance unique de refonder les dispositifs sur des bases justes et transparentes, en impliquant réellement les professionnels de terrain. Nous appelons à saisir ce moment pour redonner aux professionnels les moyens d’exercer leur métier dans des conditions respectueuses de leurs droits, renforçant ainsi la qualité des services rendus aux familles et aux enfants.
Un appel à l’action Nous enjoignons le gouvernement, les élus et tous les partenaires sociaux à se mobiliser pour transformer ces systèmes essentiels. Le dialogue social doit être rééquilibré et véritablement représentatif, avec une transparence totale sur l’utilisation des fonds dédiés.
Pour les professionnelles de la petite enfance, le projet reste éloigné des réalités du terrain. «On a fait des annonces sur la création de places alors qu’on a un nombre important d’assistantes maternelles qui vont partir à la retraite», souligne Cyrille Godfroy, cosecrétaire général du Syndicat national des professionnels de la petite enfance.
Alors que 2025 s’ouvre dans un contexte marqué par un contexte gouvernemental et des choix de gestionnaires qui fragilisent encore nos métiers, nos droits, et l’avenir des tout-petits, il est plus que jamais temps d’agir ensemble.
Cette année, nous devons amplifier nos combats pour obtenir la reconnaissance et la revalorisation que nous méritons. La défense de nos droits, l’amélioration de nos conditions de travail et la justice sociale ne sont pas négociables. Face à un gouvernement sourd et à des logiques financières qui sacrifient trop souvent l’humain, le SNPPE sera présent sur tous les fronts :
Défendre vos droits, avec une vigilance accrue face aux dérives de certains gestionnaires.
Exiger la justice sociale réelle, à travers des salaires revalorisés et des moyens adaptés aux besoins du terrain.
Renforcer notre mobilisation collective , car c’est par l’union que nous serons plus forts.
Mais rien ne pourra avancer sans des moyens financiers et humains conséquents. Les belles paroles, les rapports, les tribunes et les articles ne suffiront pas. Il est urgent d’agir, de nous unir, et de porter haut et fort un message clair : « Agissons, vous méritez mieux ! »
Ce slogan, au cœur de notre campagne d’adhésion 2025, est une promesse : celle de lutte, de solidarité, et d’actions concrètes pour améliorer nos réalités.
Rejoignez-nous, mobilisez-vous, et faites entendre votre voix. Pour cette nouvelle année, faisons le vœu de ne plus rien céder. Pour nous. Pour les enfants. Pour l’avenir.
Le SNPPE vous souhaite une année combative, solidaire et porteuse d’espoir.
Pour rappel, le Bonus Attractivité de la CNAF concerne le secteur privé ainsi que le secteur public, uniquement sous financement PSU (Prestation de Service Unique). Il participe au financement des revalorisations salariales conditionnées à un montant minimum de 150 euros nets dans le privé et de 100 euros nets dans le public. Pour être effective et obligatoire, cette disposition doit être mise en place par un accord conventionnel de branche pour le secteur privé, ou une délibération de l’autorité territoriale pour le secteur public, et est subventionnée à hauteur de 66% par les CAF.
Concernant la branche ECLAT (Convention collective nationale des métiers de l’éducation, de la culture, des loisirs et de l’animation agissant pour l’utilité sociale et environnementale, au service des territoires du 28 juin 1988. Étendue par arrêté du 10 janvier 1989 JORF 13 janvier 1989), un projet d’accord a été soumis le 18 septembre 2024 aux partenaires sociaux. L’accord a été signé et l’arrêté d’extension du ministère du travail a été publié le 18 décembre dernier.
A partir du 1er janvier 2025, les gestionnaires d’EAJE doivent donc progressivement se mettre en conformité avec, dans tous les cas, un effet rétroactif à cette date.
Voici les augmentations bruts grâce au bonus attractivité (en plus de l’augmentation conventionnelle au 1er janvier avec deux nouvelles valeurs de points : V1 à 7,15 euros et V2 à 6,73 euros) :
Dans les structures de petite enfance, les auxiliaires de puériculture (AP) sont le cœur battant des équipes. Pourtant, on entend parfois que les AP seraient mal dans leur métier, déprimé·es ou frustré·es d’être considéré·es comme les « petites mains » des infirmier·ères puériculteur·rices et des éducateur·rices de jeunes enfants (EJE).
Mais d’où vient cette idée ? Pourquoi serions-nous mal dans un métier que nous avons choisi ? Ces affirmations déplacent le véritable problème. Ce qui nous affecte, ce ne sont pas nos missions ou notre rôle au sein des équipes. Ce qui nous pèse, c’est l’absence de reconnaissance pour notre métier et, plus largement, pour l’ensemble des métiers de la petite enfance.
Démystifier les idées reçues
1. Avons-nous un complexe d’infériorité ? Non ! Nous ne souffrons pas d’être des « petites mains ». Nous sommes fier·ères de nos compétences et de notre rôle essentiel. Si les infirmier·ères puériculteur·rices sont parfois considéré·es comme les « petites mains » des médecins, cela remet-il en question leur valeur? Absolument pas. Alors pourquoi s’applique-t-on à discréditer les AP?
2. Une formation uniquement « hygiéniste » ? Affirmer que notre formation est trop centrée sur l’hygiène est une caricature. Notre expertise va bien au-delà :
Repérer les difficultés dans le développement d’un·e enfant.
Accompagner les familles.
Gérer des situations sanitaires complexes en structure collective.
Oui, notre formation pourrait être améliorée, notamment en renforçant les connaissances sur la psychologie de l’enfant et l’inclusion. Mais elle est loin d’être obsolète ou incomplète.
3. La création d’un nouveau diplôme éducatif suffirait-elle ? Exclure les AP des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) au profit d’un nouveau diplôme éducatif serait une erreur. Qui gérera les protocoles en cas d’épidémie ? Qui accompagnera les enfants porteur·ses de pathologies chroniques nécessitant des soins réguliers ? La force des EAJE repose sur la pluridisciplinarité, et non sur l’opposition entre métiers.
La complémentarité des métiers : une richesse à préserver
Dans les EAJE, chaque professionnel·le apporte des compétences spécifiques :
Les AP sont formé·es pour apporter les soins nécessaires et accompagner le développement global de l’enfant.
Les EJE excellent dans l’observation et la mise en place de propositions pédagogiques.
Cette complémentarité garantit un accueil de qualité, adapté aux besoins des enfants. Vouloir opposer ces rôles revient à fragiliser tout le système.
Propositions concrètes pour valoriser le métier d’AP
Plutôt que de chercher à remplacer les AP ou à critiquer leur formation, proposons des solutions constructives :
Réformer et allonger la formation initiale :
Ajouter des modules sur le développement de l’enfant, la psychologie, et l’inclusion.
Renforcer les stages en EAJE et en milieu hospitalier pour garantir une polyvalence.
Faciliter les passerelles vers d’autres métiers :
Créer des voies d’accès simplifiées et accessibles financièrement pour évoluer vers des postes d’EJE ou d’infirmier·ères puériculteur·rices.
Valoriser le métier au quotidien :
Revaloriser les salaires.
Mettre en lumière les témoignages de parents et de professionnel·les pour faire reconnaître notre rôle indispensable.
Conclusion et appel à l’action
Nous sommes auxiliaires de puériculture et fier·ères de l’être. Nous n’avons pas besoin de nouveaux diplômes ou de réformes qui dévalorisent nos compétences. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une meilleure reconnaissance, de conditions de travail dignes et de formations adaptées aux réalités actuelles.
Aux décideur·ses : réformez la formation et valorisez nos métiers ! Aux professionnel·les : mobilisez-vous pour défendre vos droits ! Aux parents et citoyen·nes : soutenez les métiers de la petite enfance, garants de l’épanouissement de vos enfants !
Ensemble, faisons entendre notre voix pour un accueil de qualité et des équipes pluridisciplinaires reconnues.