Les personnels des crèches et des haltes garderies, ainsi que les assistantes maternelles, étaient appelés à débrayer ce mardi 2 février 2021 pour protester contre une réforme portée par le secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance Aurélien Taquet. Trente salariées, soit un tiers des effectifs évoluant dans le public à Sens, ont manifesté.
La mobilisation du SNPPE pour que les professionnel·le·s Petite Enfance soient doté·e·s de masques inclusifs, au même titre que les enseignants des écoles maternelles, a porté ses fruits. En effet, les CAF ont progressivement procédé à leur fourniture dans les EAJE sur le territoire. Nous vous livrons ici les retours de quelques unes de nos collègues membres du Bureau National. Ces derniers sont très variés de la part des pros, comme des parents ou des enfants de tous les groupes d’âge. Chacun·e s’est approprié·e cet outil très différemment : Marion témoigne : “d’un accueil très très apprécié par les parents qui m’ont verbalisé leurs inquiétudes pour leurs enfants dans le développement affectif et du langage. Les enfants « moyens/grands » très curieux de voir ma bouche dans un premier temps, puis j’ai constaté qu’ils ne voulaient plus me l’enlever lors des interactions. Les bébés accrochent bien plus le regard et sont globalement plus réceptifs lors des échanges. Pour moi, quelle joie de pouvoir à nouveau échanger des sourires !!! Je le trouve assez confortable (on s’est arrangé entre collègues pour les tailles… L : grosse tête, M : petite tête) ; Je trouve que l’on respire mieux et je n’ai plus besoin d’enlever mon masque pour les histoires ou les chansons.” Dans l’EAJE de Véronique où seule la section des moyens-grands a été équipée du fait de la présence d’1 enfant malentendant, elle exprime aussi la satisfaction des parents mais encore : ”Les enfants ne connaissaient pas le visage de notre collègue arrivée en septembre. Ils sont restés bloqués sur elle pendant un bon moment. Quand on n’est pas d’accord avec notre petit malentendant, pas besoin de baisser le masque. Et lui non plus ne nous le baisse plus.” Question taille, le M livré est un peu trop grand, “ on a bricolé une attache”. Aurélie remarque que “ les parents découvrent aussi notre visage en réel et notre sourire.” Elle fait part de la surprise des enfants globalement, voire de peur au départ, “mais leur sourire était plus franc et adapté au nôtre. Les échanges de regard et de paroles pendant les repas sont plus intenses.” Enfin au sujet des collègues qui ont porté ces masques par intermittence, au cours des repas et des temps de comptines et chants, elle nous indique une : “hyper surprise car agréable, meilleure respirabilité et surtout elles retrouvent des interactions plus normales, des enfants qui réagissent aux échanges comme avant… Il manque encore le nez, mais c’est mieux que le masque plein” lui ont-elles dit. Par contre pour Cathy et ses collègues “sincèrement après utilisation sur une période, nous sommes déçues sur la conception et puis la praticité. Notre retour est négatif : buée, élastiques qui irritent derrière les oreilles, ils sont mal taillés M ET L, la respiration est restreinte donc pas agréable même la direction n’adhère pas. Enfin une dernière chose l’entretien : ils ne sont pas facile à laver.” Un dernier avis, celui de Joëlle : “Pour nous les avis sont partagés : certains pros ne le supportent pas du tout, d’autres qu’ils génèrent trop d’humidité et enfin certains le préfèrent aux masques chirurgicaux. En ce qui concerne les enfants c’est pareil : certains ont eu peur au départ, d’autres n’ont marqué aucun changement et enfin certains ont vraiment été rassurés.” Par ailleurs, elle nous indique que “pour l’organisation : 1 adulte par section a tjrs le masque”. Question pratique, “le lavage est assuré par la collectivité”.
En conclusion, nous saluons la réponse du Ministère à notre demande de prise en charge et attendons vos retours. A vous la plume, donc !
Le Bureau National du SNPPE
NB : L’utilisation de ces masques étant limitée, leur réapprovisionnement pose question, en termes de financement…
Le SNPPE souhaite s’attaquer à la question de la revalorisation des salaires dans le secteur de la petite enfance. Afin de pouvoir faire un état des lieux, il vous est demandé de remplir ce questionnaire en ligne le plus précisément possible. Il s’agit de rassembler les informations concernant tous les types d’accueil, tous les types de structures : accueil individuel (assistant maternel, garde à domicile, MAM), accueil collectif (EAJE, multi-accueil, crèche, halte-garderie…), RAM, parentalité (LAEP…), ludothèques…
Pour cela, merci de répondre au questionnaire en ligne ci-après :
Issu d’une initiative lancée sur les réseaux sociaux en mai 2020, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance a pour ambition de rassembler les employés au sein d’une même organisation professionnelle. Sa création a vu le jour au cours de l’été grâce à Cyrille Godfroy, qui œuvre pour la communauté de communes du Bouzonvillois-Trois frontières en qualité de coordinateur petite enfance et qui réside à Guénange. « Je voulais répondre à un manque qui existe dans ce secteur. Je me suis dit que pour accompagner les professionnels, il fallait être du milieu pour mieux cerner les problématiques rencontrées. J’en avais assez qu’on ne soit pas considéré. Ce syndicat a pour vocation de rassembler les personnes qui travaillent aussi bien dans les accueils individuels que collectifs, dans le secteur associatif, privé comme public, dans une crèche ou un multi-accueil sans oublier les auxiliaires, les assistants maternels et les éducateurs. »
Chaque jour, les professionnel·le·s de la petite enfance sont face à un certain nombre d’enfants qui réclament une proximité que nous ne pouvons pas leur refuser. Chaque année, nombre d’entre nous est victime de différents virus, malgré les mesures d’hygiène. Nous ne pouvons en effet pas respecter les distances de sécurité avec les jeunes enfants dont nous assurons l’accueil. Nous ne pouvons pas leur refuser les câlins, les prendre dans nos bras, sur nos genoux pour les consoler, leur donner le biberon, leur apporter les soins nécessaires à leur confort, à leur sécurité affective, à leur bien-être. Nous ne pouvons pas faire notre travail derrière une vitre, en respectant la distanciation, nous sommes obligés d’être en contact direct et proche des enfants qui nous sont confiés tout au long de la journée.
Les suspicions de COVID chez les professionnel·le·s de la petite enfance, entraînent des absences et des difficultés dans les différents services, des manques de personnel pour accueillir les enfants. Les cas de COVID chez les professionnel·le·s de la petite enfance, entraînent des fermetures partielles ou totales des EAJE, entraînant elles-mêmes des difficultés pour les parents qui doivent alors garder leur enfant et s’absenter de leur travail.
C’est pour ces raisons, que nous demandons, à être parmi les professionnel·le·s prioritaires pour que, sur la base du volontariat, nous puissions être vacciné·e·s dans les meilleurs délais. Et ce, afin de garantir un accueil des jeunes enfants dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire possibles.