Et avec moins de personnel, forcément, ce sont des conditions de travail qui se dégradent. « On n’a plus trop envie de travailler dans ces conditions, donc on va voir pour aller faire autre chose, et c’est un cercle vicieux, soupire-t-elle. Là, ça fait quand même quelques années que je me questionne sur le sens que je mets dans mon quotidien. Le plaisir que j’avais, je commence à le perdre. » Et la directrice doit trouver des solutions. « On a dû, poursuit-elle, dans le courant de l’année, réduire l’amplitude horaire, qui était de 8 h à 19 h, à un 8 h / 18 h. Voire de 8h30 à 18 h. »
🌡️ Canicule ou fortes chaleurs : quelle différence ?
On parle de canicule lorsque les températures restent anormalement élevées de jour comme de nuit pendant au moins 3 jours. Si, pendant une semaine, les températures en journée sont très élevées mais qu’elles redescendent la nuit, on parle alors de vague de chaleur ou de fortes chaleurs.
Pour exemple :
à Paris, l’alerte canicule est déclenchée si les températures atteignent 31°C le jour et 21°C la nuit,
dans les Deux-Sèvres, 35°C le jour et 20°C la nuit,
à Marseille, 35°C le jour et 24°C la nuit.
À ce jour, aucune température maximale précise au-delà de laquelle il serait interdit de travailler n’est inscrite dans le Code du travail, même après la parution du décret d’avril 2024.
⚖️ Ce que dit désormais la loi (mise à jour 2025)
Le décret n°2025-482 du 27 mai 2025, entré en vigueur le 1er juillet 2025, impose de nouvelles obligations à tous les employeurs, y compris dans les structures de la petite enfance, qu’elles soient publiques ou privées.
✅ Évaluation du risque « chaleur »
L’évaluation du risque d’exposition à la chaleur devient obligatoire, y compris pour les travailleur·ses en intérieur.
Ce risque doit être intégré et actualisé dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
✅ Mesures de prévention à mettre en œuvre
Si un épisode de chaleur intense est prévu (vigilance jaune, orange ou rouge de Météo France), l’employeur doit mettre en place des mesures adaptées, parmi lesquelles :
Aménagement des horaires de travail pour éviter les heures les plus chaudes
Suspension des tâches pénibles aux heures critiques
Installation de zones de repos fraîches ou ventilées
Réduction de l’exposition au soleil (stores, occultants, etc.)
Fréquence accrue des pauses
Mise à disposition d’équipements de protection individuelle adaptés
Mise à disposition d’eau potable et fraîche, au moins 3 litres/jour/salarié·e si pas d’eau courante, avec un dispositif pour garder l’eau au frais à proximité des postes de travail
Information et formation des salarié·es sur les bons réflexes à adopter
✅ Maintien d’une température adaptée dans les locaux
Même en dehors d’une alerte canicule, les locaux fermés affectés au travail doivent désormais être maintenus à une température adaptée, en lien avec l’activité exercée (article R.4223-13 modifié).
✅ Adaptation des postes pour les travailleur·ses vulnérables
L’employeur doit adapter les conditions de travail, voire changer d’affectation une personne vulnérable (ex. : femme enceinte, salarié·e souffrant de pathologie chronique), en lien avec le service de santé au travail.
✅ Signalement et secours
L’employeur doit définir une procédure claire pour signaler tout malaise, indice physiologique préoccupant ou coup de chaleur, et organiser une réponse rapide, en particulier pour les salarié·es isolé·es.
En ce qui concerne la réglementation « Petite Enfance » :
L’arrêté du 31 août 2021 créant le référentiel national relatif aux exigences applicables aux EAJE, précise : En période fortes chaleurs et canicules, il est recommandé par l’ADEME que la température intérieure ne soit pas inférieure de plus de 5° à 7°C par rapport à la température extérieure à l’établissement, et que le Plan ORSEC de gestion sanitaire des vagues de chaleur soit mis en place. (article II.4.1 de l’Annexe1)
Si la température intérieure est excessive, si l’employeur ne fournit pas l’eau nécessaire aux salariés, ceux-ci peuvent exercer leur droit de retrait.
Rappel : L’exercice du droit de retrait des salariés s’applique strictement aux situations de danger grave et imminent. Mais le droit de retrait doit être exercé de telle manière qu’il ne puisse créer pour autrui une nouvelle situation de danger grave et imminent (article L-4132-1 du code du travail). Cela implique que le droit de retrait ne peut pas être exercé si le risque concerne les personnes extérieures à l’entreprise, notamment les usagers (circulaire DRT n°93/15 du 26 mars 1993).
Attention : Cette recommandation n’a pas été renforcée par le décret de 2025. Aucun seuil spécifique n’est défini pour les tout-petits ou les professionnel·les de la petite enfance, pourtant particulièrement exposé·es.
📣 Et maintenant ?
🛑 Le décret de 2025 marque une avancée réglementaire, mais aucune réponse spécifique n’est apportée au secteur de la petite enfance.
👶 Malgré l’extrême sensibilité des enfants à la chaleur et les conditions parfois intenables dans les structures, rien n’est prévu pour protéger le public accueilli.
✊ C’est donc aux équipes de se mobiliser, avec le soutien du SNPPE :
Pour faire inscrire les risques et les mesures dans le DUERP
Un numéro vert (appel gratuit depuis un poste fixe en France), le 0 800 06 66 66, est également mis en place, du 1er juin au 15 septembre, par la Direction générale de la santé. Il permet de répondre aux interrogations individuelles sur le risque canicule, y compris en milieu professionnel. Les appels sont gratuits entre 9h et 19h depuis un poste fixe.
Mise à jour le : 24 juin 2025 (article + ajout de l’instruction de la DGT)
Après les EJE en septembre dernier, c’est maintenant aux Auxiliaires de Puériculture du secteur associatif de voir leur rémunération revalorisée par la branche de la CCN ALISFA, des Acteurs du Lien Social et Familial.
L’arrêté du 10 juin 2021 relatif à la formation conduisant au Diplôme d’Etat d’auxiliaire de puériculture revalorise ce dernier à un niveau BAC à compter du 1er juillet 2022.*
Il passera ainsi au nouveau niveau de reconnaissance interministériel 4.
Cette réforme a un impact direct sur la cotation des emplois exigeant ce diplôme car dans la CCN ALISFA, le 1er critère de cotation de la pesée des emplois concerne la formation professionnelle.
Ce 1er critère va donc passer au niveau 3 qui est de 76 points (au lieu de 62), soit + 14 points (valeur du point en cours : 55,30€).
Enfin, il faut rappeler de nouveau le principe fondamental du Code du Travail qui énonce qu' »à travail égal, salaire égal ». Ainsi, dès lors que le diplôme d’auxiliaire de puériculture est requis pour occuper le poste, comme rien ne différencie le nouveau et l’ancien diplôme, « l’employeur devra pour le premier critère 1 « formation requise » peser le poste au niveau 3 soit 76 points et ce, quelle que soit l’année d’obtention du diplôme, » indique le syndicat employeur ELISFA.
Une très bonne nouvelle que nous souhaitons voir s’étendre à toutes les branches professionnelles où les auxiliaires de puériculture sont employé·e·s.
Communiqué des partenaires sociaux membres de la CPPNI
Pour cela, REJOIGNEZ NOUS afin de permettre, ensemble, une rémunération #amavraievaleur des professionnel·le·s de la Petite Enfance !
La semaine dernière, plusieurs articles dans la presse quotidienne ou des TV locales ont évoqué la fermeture de places de crèches (à retrouver sur notre Flipboard)
Le SNPPE a décidé de mettre en place un questionnaire en ligne pour demander aux professionnel·le·s de la petite enfance de faire remonter les difficultés dans les structures. En 3 jours, 1 400 réponses ont été reçues ! Le Bureau National a donc décidé de clore le questionnaire afin de diffuser les résultats rapidement.
Si cette « mission-flash », pour rependre les mots du Président de la République, n’a pas pour objectifs d’être exhaustive, elle permet de confirmer le ressenti des professionnel·le·s et du syndicat :
il est urgent d’agir pour la petite enfance.
Le SNPPE a transmis cette enquête au Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées et demande à le rencontrer rapidement afin d’agir sans attendre.
Retrouvez les résultats de l’enquête à télécharger :
La publication hier des décrets d’attribution des ministres montre « l’absence totale d’ambition et de considération de ce gouvernement pour la petite enfance » tranche le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) dans un communiqué publié aujourd’hui.Il pointe également un « manque total de cohérence » entre la petite enfance et la famille confiés au ministre des solidarités, l’enfance à la secrétaire d’Etat Charlotte Caubel et la jeunesse au ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye. A noter également que c’est Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention, qui sera chargée de piloter le Projet de loi de la sécurité sociale (PLFSS), principal outil de réforme potentielle du Complément mode de garde (Cmg).