Redressement judiciaire d’Infans Group – Le SNPPE alerte et saisit les autorités

Redressement judiciaire d’Infans Group – Le SNPPE alerte et saisit les autorités

Le SNPPE a été saisi par plusieurs professionnelles exerçant dans les crèches du groupe Infans Group, concernant des signalements préoccupants susceptibles d’affecter à la fois les conditions de travail du personnel, la stabilité de l’emploi et la continuité de l’accueil des enfants.

Face à la multiplication des témoignages et des faits préoccupants rapportés, notre syndicat a pris la décision de saisir officiellement le Ministère des Solidarités et des Familles, ainsi que les autorités compétentes, afin que des vérifications soient menées.

Quels sont les faits signalés ?

Selon les témoignages recueillis, des professionnel·les font état de difficultés, notamment:

  • Des retards dans le versement des salaires, ainsi que des paiements inhabituels émanant d’une société extérieure, d’après les remontées de certaines salariées.
  • Des demandes de remboursement de trop-perçus de salaire, générant de l’incompréhension et de l’inquiétude chez les salariées concernées.
  • L’annonce de 8 fermetures de crèches, mettant en question la stabilité des équipes et l’accueil des enfants.
  • Des projets de cession d’établissements, malgré l’existence d’un jugement du Tribunal de Commerce de Paris encadrant strictement la revente de certaines structures.

Nous venons d’apprendre que le Tribunal de Commerce de Lyon a placé Infans Group en redressement judiciaire. Cette décision judiciaire confirme les difficultés rencontrées par les salariées et les familles. Dans ce contexte, le SNPPE réitère son exigence d’une transparence totale sur l’avenir des structures concernées et appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires pour garantir la protection des professionnelles et la continuité de l’accueil des enfants.

Face à ces éléments, le SNPPE demande une enquête de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) rendue possible par l’article L2324-2 du Code de la Santé Publique et demande des garanties pour la protection des salariées et des familles concernées.

Le SNPPE se mobilise pour défendre les professionnelles et l’accueil des jeunes enfants

Nous tenons à rappeler que les professionnelles de la petite enfance doivent pouvoir exercer dans un cadre sécurisé, stable et conforme à la réglementation en vigueur. Les familles doivent également être informées avec transparence de l’avenir des structures d’accueil de leurs enfants.

Le SNPPE reste particulièrement vigilant sur l’évolution de la situation et continuera d’accompagner et d’informer les professionnelles concernées sur leurs droits.

Nous invitons toutes les salariées confrontées à des difficultés à nous contacter en toute confidentialité.

Le SNPPE réaffirme son engagement à défendre
les droits des professionnelles de la petite enfance et
la qualité d’accueil des jeunes enfants.

Véronique Escames sur Radio Nova : alerte sur la financiarisation de la petite enfance

Véronique Escames sur Radio Nova : alerte sur la financiarisation de la petite enfance

Dimanche soir, Véronique Escames, co-secrétaire générale du SNPPE, était l’« Invitée de l’invitée » dans l’émission La Dernière sur Radio Nova.

Aux côtés d’Inès Bernard, déléguée générale de l’association Anticor, Véronique est intervenue pour alerter sur les conséquences humaines de la marchandisation de la petite enfance. Une prise de parole essentielle à l’heure où les logiques financières prennent le pas sur la qualité d’accueil des jeunes enfants et les conditions de travail des professionnels du secteur.

Regarder l’intervention sur YouTube ⤵️

Le SNPPE continuera de dénoncer ces dérives et d’exiger un service public de la petite enfance à la hauteur des besoins des familles et des professionnels. Rejoignez-nous pour défendre nos droits !

Pour une revalorisation des métiers de la petite enfance : le SNPPE soutient la campagne d’Oxfam

Pour une revalorisation des métiers de la petite enfance : le SNPPE soutient la campagne d’Oxfam

En amont de la Journée internationale des droits des femmes, Oxfam France lance un cri d’alerte sur l’urgence d’un plan national pour l’égalité de genre. Parmi les revendications mises en avant, la nécessité de revaloriser les métiers féminisés, notamment dans le secteur du soin et de la petite enfance, rejoint pleinement les combats menés par le SNPPE.

Une réalité alarmante pour les professionnel·les de la petite enfance

Aujourd’hui, les salarié·es des crèches, majoritairement des femmes, sont confronté·es à des salaires bas, des conditions de travail éprouvantes et un manque de reconnaissance professionnelle. Selon Oxfam, l’écart salarial entre les femmes et les hommes en France reste de 23,5 %, un chiffre qui reflète notamment la faible valorisation des métiers où les femmes sont surreprésentées.

Dans la petite enfance, cet écart se creuse encore davantage en raison de la précarité des contrats, de l’absence d’évolution de carrière et de l’impact de la maternité sur les trajectoires professionnelles. De nombreux·ses professionnel·les sont contraint·es à des temps partiels subis et à des horaires fragmentés, aggravant encore leur situation financière et leur équilibre de vie.

Un service public de la petite enfance pour lutter contre les inégalités

Le SNPPE soutient pleinement la revendication d’Oxfam en faveur de la création d’au moins 200 000 places en crèche supplémentaires. Le développement d’un véritable service public de la petite enfance permettrait non seulement de faciliter l’accès aux modes de garde pour les familles, mais aussi d’améliorer la reconnaissance et les conditions de travail des professionnel·les du secteur.

Nous rappelons que les salaires doivent être revalorisés à hauteur de l’engagement et des compétences des travailleuses et travailleurs de la petite enfance. Le SNPPE réclame notamment une augmentation de 300 euros nets mensuels pour toutes et tous, ainsi que l’intégration des primes dans le calcul des retraites.

Audrey, membre du SNPPE et visage de la campagne

Parmi les trois visages de la campagne d’Oxfam figure Audrey, membre du Bureau National du SNPPE, qui témoigne de son engagement pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers du soin. Son témoignage met en lumière les réalités du terrain et l’urgence d’agir pour un avenir plus juste pour les professionnel·les de la petite enfance.

Le SNPPE appelle l’ensemble des professionnel·les et des citoyens à relayer cette campagne et à exiger des mesures concrètes pour l’égalité salariale et la reconnaissance des métiers féminisés.

📢 Pour en savoir plus

et soutenir la campagne, rendez-vous sur
OXFAM France
Groupe La Maison Bleue : Des dysfonctionnements graves signalés

Groupe La Maison Bleue : Des dysfonctionnements graves signalés

Pour éviter un nouveau scandale à l’échelle d’Orpéa

Depuis plusieurs mois, des témoignages alarmants de professionnels de la petite enfance et de parents nous parviennent, dénonçant des dysfonctionnements graves au sein des établissements du groupe La Maison Bleue. Ces témoignages révèlent des situations inacceptables : maltraitance institutionnelle, conditions de travail déplorables, non-respect des obligations salariales, mises en danger des enfants et des professionnels, ainsi qu’une opacité totale dans la gestion interne.

Des cas précis nous ont été signalés dans plusieurs crèches à travers la France : manque chronique de personnel, structures insalubres, non-paiement des salaires et des indemnités, harcèlement des professionnels, pressions sur les arrêts maladie, et non-respect des obligations légales en matière de santé et de sécurité au travail. Malgré les nombreuses inspections et mises en demeure, l’entreprise n’a toujours pas apporté de réponses satisfaisantes.

Ces alertes sont corroborées par des articles de presse relatant la fermeture administrative de plusieurs crèches gérées par La Maison Bleue, ainsi que par les témoignages poignants de professionnels et de familles victimes de ces pratiques intolérables.

Suite à la promulgation de la loi pour le plein emploi, qui permet le contrôle des sièges d’entreprises de crèches, le gouvernement a lancé une enquête de l’IGAS au sein de La Maison Bleue en mars 2024. Presqu’un an plus tard, nous exigeons que ce rapport soit rendu public sans délai. Il est impératif que les autorités, notamment le Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, prennent leurs responsabilités pour assurer la protection des enfants et des professionnels, et garantir la qualité d’accueil dans les crèches en France.

Nous demandons instamment :

  • A la Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de publier immédiatement les conclusions de l’enquête IGAS et d’en informer les citoyens.
  • Au Ministère de mettre en place un contrôle renforcé des établissements de La Maison Bleue et de tenir son engagement devant la commission d’enquête parlementaire de faire contrôler par l’IGAS deux groupes par an.
  • Aux autorités compétentes de sanctionner sévèrement les pratiques illégales et de garantir le respect des droits des salariés.
  • De protéger les lanceurs d’alerte qui dénoncent ces graves dysfonctionnements.

Les enfants et les professionnels de la petite enfance méritent mieux. Il est temps d’agir avec détermination pour mettre fin à ces abus.

TRIBUNE Pour un grand ministère de l’Enfance et une Convention citoyenne : allons enfants !

TRIBUNE Pour un grand ministère de l’Enfance et une Convention citoyenne : allons enfants !

Alors qu’une fois encore le gouvernement ne comprend pas de ministère de l’Enfance de plein exercice, plus d’une centaine d’organisations, de collectifs et des personnalités engagées pour l’enfance appellent, dans une tribune publiée dans Le Monde, l’exécutif à désigner un ministre de l’Enfance de plein exercice et à organiser une grande Convention Citoyenne pour les droits et la cause des enfants.

La situation des enfants se dégrade

Nous traversons une période d’instabilité démocratique et de fragilité économique et sociale sans précédent dont les enfants paient le prix fort. L’état des lieux fait froid dans le dos : plus de trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1 enfant sur 5 (8 sur 10 à Mayotte), au moins 2 000 d’entre eux vivent à la rue et 40 000 dans des hébergements d’urgencedes milliers d’enfants demeurent non-scolarisés (dont près de 30% des enfants en situation de handicap), l’accès des plus défavorisés à l’offre culturelle et de loisirs se restreint ;  l’impact croissant des technologies numériques peine à être régulé; 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent de troubles psychiques ; et des milliers de mineurs isolés restent sans protection.

Dans le même temps, les multiples remaniements, la dissolution de l’Assemblée nationale et la constitution d’un quatrième gouvernement en l’espace d’un an ont interrompu la continuité de l’action publique en faveur de l’enfance et la maintiennent dans une situation d’incertitude. Le Comité interministériel à l’enfance ne s’est pas réuni depuis fin 2023, et l’enfance est systématiquement absente des débats politiques.

Une réponse publique insuffisante

Face à cette sombre réalité, la réponse publique n’est pas à la hauteur. Les services publics de l’enfance se détériorent dangereusement : la protection de l’enfance connaît une crise inédite, l’offre de soins et de prévention décline, la justice pénale des mineurs poursuit son tournant répressif, les logiques de rentabilité contaminent progressivement l’accueil des jeunes enfants, l’accès à l’hébergement et au logement est entravé, et la précarisation et la pénurie de professionnels affectent l’ensemble des secteurs de l’enfance, y compris l’enseignement.

L’impact sur la vie des enfants et l’effectivité de leurs droits est réel, et les tendances alarmantes se confirment : la mortalité infantile s’accroît pour la première fois depuis des décennies600 000 enfants supplémentaires sont tombés dans la pauvreté ces 10 dernières années, le recours à l’aide alimentaire grandit, les expulsions locatives se multiplient, comme le recours des enfants aux urgences pour troubles psychiques. Nous vivons désormais dans un pays où 3 000 mesures de protection ordonnées par les magistrats pour des enfants en danger ne sont pas exécutées faute de moyens.

Un ministère de l’Enfance : la condition sine qua non

La cause et les droits de l’enfant sont l’affaire de tous mais en premier lieu des décideurs publics qui portent la responsabilité d’agir pour l’intérêt supérieur de l’enfant et l’effectivité de ses droits. Les enfants devraient être les premiers à être protégés par l’action publique. C’est pourquoi nous appelons à l’avènement d’un grand ministère de l’Enfance de plein exercice, véritable chef d’orchestre d’une stratégie globale pour l’enfance à la fois interministérielle et décloisonnée, assurant un continuum entre hexagone et outre-mer. C’est la condition pour faire de l’enfance une politique prioritaire dotée de moyens suffisants. Ce ministère devra également intégrer les enfants accompagnés dans le cadre de la politique de développement et d’action humanitaire de la France.

L’annonce récente de création d’un haut-commissariat à l’enfance, tout en laissant espérer une attention plus soutenue des pouvoirs publics, n’offre pas de garantie équivalente à celle d’un ministère dédié, ni en termes de prérogatives gouvernementales ni de moyens humains et financiers pour mener des politiques ambitieuses en faveur des enfants.  

L’affaire de tous

La cause des enfants a aussi besoin d’un élan collectif, porté par la société dans son ensemble. Les enfants eux-mêmes doivent pouvoir participer à cette grande entreprise et faire entendre leur voix. En tant que premiers concernés, ils ont un savoir expérientiel unique, qui s’appuie sur leur vécu et leur expérience du quotidien, et ils ont le droit de voir leur opinion prise en compte dans les décisions qui les concernent, y compris politiques. Une Convention citoyenne visible et rassembleuse pourrait s’articuler autour de demandes fortes : le respect intégral de la Convention internationale des droits de l’enfant et des recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations-Unies, l’éradication de la pauvreté infantile, la lutte active pour la protection des enfants contre toute forme de violences, des services publics revitalisés, accessibles à tous et dotés de moyens humains et financiers conséquents, et la sauvegarde effective de notre environnement et du vivant sur Terre, pour un monde accueillant pour les générations futures.

Un appel à l’action

Nous appelons donc le Gouvernement à lancer une Convention citoyenne en faveur de l’enfance et des générations futures, et nous invitons chaque citoyen à se joindre à cet appel en signant notre pétition. Cette initiative inédite pourra proposer de grandes orientations et une politique ambitieuse sur le temps long pour lever les obstacles et les freins au développement et à l’épanouissement des enfants, pour éradiquer les insécurités de tous ordres qui les affectent, et pour offrir à tous les enfants toutes les conditions pour bien grandir et cheminer vers leur pleine émancipation.

Source : UNICEF