Ce mouvement fait suite à l’appel du collectif « Pas de bébés à la consigne » avec l’appui du syndicat national des professionnels de la Petite enfance. Nos revendications portent sur la qualité d’accueil des enfants. Il y a des besoins spécifiques à la toute petite enfance. Aujourd’hui notre métier n’est pas du tout valorisé » regrette Sandrine Bachoux, éducatrice de jeunes enfants.
Véronique Escames a connu ce système lorsqu’elle travaillait dans une crèche municipale de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). «On était contentes parce que ça fait du monde en plus, généralement les remplaçantes sont motivées et ça apporte un regard extérieur sur notre structure, ça nous fait avancer, déroule la cosecrétaire générale du Syndicat national des professionnel·le·s de la petite enfance. Après, quand elles viennent une semaine, elles ne connaissent pas les enfants, les enfants ne les connaissent pas, donc ça pose des difficultés avec les plus jeunes.
Elle a noué ce matin une écharpe rouge autour de son cou, traditionnel symbole de révolte. Même si, à 50 ans, Blandine Leroy, éducatrice de jeunes enfants (EJE) en grève ce jeudi à Paris (XIXe) à l’appel du collectif Pas de Bébé à la consigne comme des centaines de directeurs et salariés de crèches ne peut pas être considérée comme une contestataire acharnée.
Marie-Celine Gosselin, représentante du syndicat national des professionnels de la petite enfance à l’origine du collectif « Pas de bébé à la consigne » détaille les revendications : « avant, il fallait 7 m² par enfant, nous sommes passés à 5,5 m². Ça veut dire moins d’espace, moins de professionnels pour plus d’enfants et à salaire égale. De plus, depuis le 31 août, les crèches peuvent embaucher des personnes sans diplôme ni formation. Il va falloir les former sur le terrain, au détriment des enfants. Nous luttons également contre la dévalorisation du métier. »
C’est dans ce contexte qu’est né, en 2010, le collectif national « Pas de bébé à la consigne », à l’origine de l’appel à la grève de ce 6 octobre, auquel adhèrent notamment la CFDT, la CGT, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance, ou encore la FSU Territoriaux réunis localement en tête du mouvement dans le Puy-de-Dôme.