Depuis plusieurs années, le SNPPE alerte sur les dérives du secteur privé lucratif dans la petite enfance. Derrière les promesses marketing et les beaux discours, la réalité vécue par les professionnel·le·s et les familles est toute autre : salaires impayés, pressions managériales, conditions de travail dégradées, dépassements de capacité…

Ces constats, nous ne les inventons pas : ce sont les professionnel·le·s eux-mêmes qui nous écrivent, semaine après semaine, pour dénoncer ce qu’ils vivent dans leur quotidien.

Des faits qui s’accumulent

En 2024 déjà, les salarié·e·s de People & Baby ont subi des retards de paiement de salaires. Une situation inacceptable qui avait conduit le SNPPE à interpeller les autorités et à demander des contrôles.

Depuis, d’autres témoignages sont venus s’ajouter : modifications unilatérales de fiches de poste, pressions à l’encontre des grévistes, encadrements non respectés, déclarations erronées aux autorités de tutelle.

Ces alertes ne sont pas isolées : elles se répètent aussi bien chez People & Baby que chez La Maison Bleue, deux des plus grands groupes privés lucratifs du secteur.

Quand les enquêtes confirment les témoignages

Ce que les professionnel·le·s décrivent au SNPPE trouve désormais un écho public.

  • Le documentaire diffusé sur Arte a mis en lumière les dérives de gestion dans plusieurs groupes.
  • Le journaliste Victor Castanet publie aujourd’hui une édition augmentée de son livre Les Ogres, qui démontre que ces pratiques ne sont pas des accidents mais un système organisé : déflation salariale, pression sur les équipes, recherche de profits rapides pour les fonds d’investissement.
  • Enfin, le rapport de l’IGAS, censé apporter des réponses, a été largement caviardé au nom du secret des affaires, empêchant toute transparence pour les familles, les élus locaux et les professionnel·le·s.

Une question de responsabilité publique

Ces révélations posent une question centrale : à qui profite l’argent public, et à quelle hauteur ?
Alors que des milliards d’euros d’aides aux entreprises sont distribués chaque année, peut-on accepter que des groupes de crèches financés par des fonds financiers spéculent avec cet argent plutôt que de garantir l’intérêt général ?

Pour le SNPPE, la réponse est claire : l’argent public doit servir les enfants, les familles et les professionnel·le·s, pas la rentabilité des actionnaires.

Le SNPPE dit STOP

Face à l’accumulation des preuves et à l’inaction de l’État, le SNPPE a pris une décision importante : déposer plainte contre People & Baby et La Maison Bleue.

Cette action judiciaire, portée par Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, avocats au Barreau de Paris, marque une étape décisive : elle traduit notre volonté de défendre les professionnel·le·s de la petite enfance, au même titre que les enfants et les familles.