Le 25 juin 2025, la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée nationale a publié son rapport d’information sur les politiques d’accompagnement à la parentalité. Ce rapport, porté par les députées Sarah Legrain et Delphine Lingemann, dresse un constat sans appel : les femmes demeurent les grandes sacrifiées du système actuel, notamment dans le secteur de la petite enfance.

Le SNPPE, syndicat national des professionnel·les de la petite enfance, a été auditionné dans le cadre de cette mission parlementaire. Nos alertes sur les conditions de travail, la faible attractivité du secteur, et l’invisibilisation des métiers du care ont trouvé un écho dans les conclusions du rapport.

Une pénalité parentale écrasante… et genrée

Le rapport confirme que 90 % des inégalités de revenus entre femmes et hommes sont directement liées à la parentalité. L’arrivée d’un enfant entraîne une chute de revenus moyenne de 38 % pour les mères, contre aucun impact pour les pères. Cette « pénalité parentale », fruit d’un système inégalitaire, pèse aussi sur les professionnelles de la petite enfance, elles-mêmes souvent mères, en emploi précaire, mal rémunéré, et peu reconnu.

Un système d’accueil en crise, des professionnelles épuisées

Le rapport souligne ce que nous dénonçons depuis longtemps : les femmes pallient les carences de l’État en assumant gratuitement les tâches de soin aux enfants, à domicile comme au travail. Les difficultés d’accès aux modes d’accueil, les inégalités territoriales, et le manque de personnel qualifié rendent la situation intenable.

Les rapporteures appellent donc à revaloriser les métiers de la petite enfance, à mieux les former, à harmoniser l’offre d’accueil sur tout le territoire, et à garantir la lisibilité du système. Des recommandations que le SNPPE porte depuis sa création.

Pour une égalité réelle, des propositions fortes

Le rapport propose des avancées importantes :

  • Allonger le congé paternité à 16 semaines, pour enfin briser le schéma de la mère « parent principal ».
  • Réformer le congé parental pour en améliorer l’attractivité, notamment financière.
  • Intégrer la parentalité dans les négociations sur l’égalité professionnelle.
  • Doubler les jours « enfant malade » pour les parents solos, très majoritairement des mères.
  • Repenser l’accompagnement post-partum pour prévenir l’isolement et la détresse psychique des mères.
  • Revaloriser les métiers du soin, en particulier ceux exercés par les femmes dans le secteur de la petite enfance.

Le SNPPE salue ce rapport et reste mobilisé

Ce rapport est une reconnaissance officielle du lien structurel entre inégalités de genre et sous-valorisation des métiers de la petite enfance. Le SNPPE remercie les rapporteures pour la qualité de leur écoute et des recommandations formulées. Il continuera à porter la voix des professionnel·les, dans les crèches comme dans les débats nationaux.

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