Voilà ce qui est proposé aux familles sur une sélection de crèches people&baby et sous réserve de places disponibles :

capture d’écran du site de people&baby

Tout·es professionnel·les de la Petite Enfance et personnes sensibilisé·es aux besoins des jeunes enfants ne peuvent que s’offusquer de cette idée.

Côté enfants, les besoins de stabilité, de repères de continuité ne sont pas considérés. L’enfant, à peine familiarisé, va devoir, en quittant la structure après la période d’essai, faire le deuil des professionnel·les en qui il a laissé sa confiance et sa sécurité. Un mois, pour beaucoup d’enfants, c’est court pour se sentir bien dans un lieu.

Côté professionnel·les, c’est accueillir un enfant dont l’avenir est incertain, non pas parce qu’il s’agit d’un accueil d’urgence, mais parce que c’est “à l’essai”. C’est s’investir sur la période la plus intense de familiarisation, y mettre ses compétences et son énergie sans être sûr à la fin des 4 semaines que l’enfant restera. Ainsi, c’est s’asseoir sur ses valeurs pédagogiques.

Dans un contexte déjà tendu, c’est un facteur supplémentaire de risques psychosociaux des professionnel·les de la petite enfance.

Côté familles, cela peut paraître être une bonne idée mais attention si vous voulez rompre le contrat c’est avant le 30 mars.

Passé cette date, que se passe-t-il si l’accueil ne fonctionne pas ? Combien devront-ils payer pour rompre le contrat ?

Pendant ce temps-là, même si les familles qui ne souhaitent pas continuer sont remboursées, la crèche, si elle est en PSU, aura perçu la part CAF.

Les enfants doivent-ils être accueillis comme on signe un essai “Amazon Prime” ou que l’on teste un matelas pour 100 nuits ?

Le SNPPE rappelle que les bébés ne sont pas des marchandises. Ces campagnes commerciales sont tout à fait scandaleuses et nuisent à l’image du secteur de la petite enfance. Elles nient l’engagement au quotidien et les valeurs des professionnel·les de la petite enfance.

Dans un contexte où il est question d’un Service Public de la Petite Enfance, le SNPPE renouvelle sa position : pour lui, c’est l’épanouissement du jeune enfant qui doit être au cœur de la réflexion et non le centre d’un intérêt commercial d’entreprises dont la seule préoccupation est les bénéfices pour les actionnaires et les dirigeants.