Le ministère a réagi à la vague de critiques déclenchée par le communiqué du SNPPE sur le projet de titre professionnel de niveau IV « Intervenant éducatif petite enfance » (TP IEPE). Surprise : le gouvernement annonce désormais un volume de 1 400 heures. Une déclaration tardive, non actée dans les réunions d’ingénierie, jamais communiquée aux parties prenantes… et visiblement conçue pour désamorcer l’indignation grandissante.
⏳ Une annonce improvisée, un flou qui interroge
Les groupes de travail sur le TP IEPE réunissent plusieurs organisations dont le SNPPE. À aucun moment un volume de 1 400 heures n’a été évoqué ou partagé, y compris dans les documents issus de l’AFPA, opérateur mandaté pour cette ingénierie. Ceux-ci évoquaient une formation de 800 à 1 000 heures, dont seulement 210 heures de stage, soit à peine six semaines sur le terrain.
Dans un contexte où les crèches manquent cruellement de personnel qualifié, cette stratégie de « diplôme express » révèle une priorité politique : former vite, à bas coût, pour répondre à la pénurie… quitte à fragiliser encore un peu plus les conditions d’accueil des jeunes enfants.
🐇 « Lapins de six semaines » ou professionnels oubliés ?
La dernière déclaration du ministère laisse entendre que les chiffres transmis dans les groupes de travail ne seraient « pas engageants », et qu’il faut désormais s’attendre à une formation plus longue. Mais où est la transparence ? Où est le respect des acteurs du terrain ?
Face à ce flou entretenu, le SNPPE ne se laissera pas berner. Comme le souligne notre nouveau communiqué :
« Le flou est tel qu’on finit par se demander si l’on ne nous prend pas pour des lapins de six semaines.«
Cette phrase, volontairement ironique, traduit le sentiment de mépris ressenti par de nombreux professionnels et formateurs face à des décisions politiques déconnectées de la réalité du terrain.
📣 Ce que demande le SNPPE
Le SNPPE maintient son opposition totale à la création du TP IEPE en l’état.
Le syndicat demande :
- Le refus de validation du TP lors du vote prévu en septembre en Commission professionnelle consultative (CPC),
- Le boycott des jurys VAE et de l’accueil de stagiaires préparant ce titre,
- Et un investissement structurel dans les formations déjà existantes : le Diplôme d’État d’Auxiliaire de Puériculture (DEAP) et le Diplôme d’État d’Éducateur de Jeunes Enfants (DEEJE).