Nous avons accepté l’invitation de l’AFPA à participer à un échange sur la création du futur Titre Professionnel (TP) d’Accompagnant Petite Enfance, malgré notre opposition ferme à ce projet.

Notre position est claire : la présence des Auxiliaires de Puériculture (AP) dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) est indispensable. Elle garantit la sécurité, la santé et le bien-être des tout-petits, notamment en situation d’urgence, d’inclusion d’enfants en situation de handicap, ou atteints de pathologies chroniques. Diluer ou supprimer cette expertise serait une erreur grave.

De même, nous réaffirmons l’importance de la présence des Éducateurs de Jeunes Enfants (EJE) sur le terrain, auprès des enfants et des équipes. Les cantonner à des fonctions de direction — pour lesquelles ni leur formation initiale ni leur expérience ne les préparent réellement, pas plus que les puéricultrices — est une dérive à éviter.

Une alternative concrète, fondée sur l’expertise existante

Face aux défis du secteur, nous proposons une voie plus pertinente que la création d’un nouveau titre, qui risquerait de fragiliser les équipes et de créer des tensions entre métiers.

Nous portons une proposition alternative :

  •  Une réforme ambitieuse de la formation des Auxiliaires de Puériculture, avec un socle de compétences renforcé ;
  •  L’introduction d’une spécialisation Petite Enfance, davantage tournée vers l’éducation et le développement de l’enfant ;
  •  Un allongement de la formation, garantissant à la fois polyvalence et professionnalisation.

Créer un nouveau titre ne résoudra ni la pénurie de professionnels, ni les difficultés d’attractivité du secteur. Cela pourrait, au contraire, aggraver la confusion des rôles et missions sur le terrain.

Notre participation : un acte de responsabilité, pas une approbation

Nous avons choisi de participer à cet échange pour faire entendre la voix du terrain. Car, malgré nos réserves, il est plus utile d’agir que de subir.

Si ce titre devait voir le jour, nous serons vigilants à ce que son référentiel :

  • Soit ancré dans les réalités professionnelles ;
  • Ne se substitue pas aux AP ni aux EJE ;
  • Reflète une formation de qualité, complémentaire et non concurrente.

Notre engagement dans ce dialogue n’est pas une approbation.
Il traduit notre volonté d’alerter, de défendre nos métiers et de préserver la qualité de l’accueil du jeune enfant.

Le SNPPE reste convaincu que la véritable voie aurait été celle d’une revalorisation ambitieuse du Diplôme d’État d’Auxiliaire de Puériculture (DEAP), à la hauteur des enjeux.