La publication du décret du 10 décembre 2025 et de l’arrêté du 12 décembre 2025 créant le titre professionnel d’« intervenant éducatif petite enfance » (IEPE) marque un tournant préoccupant pour l’accueil du jeune enfant en France.
Présentée comme une réponse pragmatique à la pénurie de professionnel·le·s, cette réforme s’inscrit en réalité dans une logique de dérégulation profonde du secteur, au détriment des métiers, des équipes et de la qualité de l’accueil.
Depuis plusieurs années, les constats sont pourtant largement partagés et documentés :
la crise de la petite enfance ne résulte ni d’un manque de diplômes, ni d’une insuffisance de formations, mais de conditions de travail dégradées, de rémunérations insuffisantes et d’un déficit chronique de reconnaissance professionnelle.
Plutôt que de répondre à ces causes structurelles, l’État fait aujourd’hui le choix d’une réponse de court terme, fondée sur un abaissement implicite des exigences de qualification et sur une mise en concurrence des diplômes.
Le titre IEPE illustre cette dérive :
- il fragilise les auxiliaires de puériculture, profession réglementée à socle sanitaire,
- il affaiblit le rôle éducatif structurant des éducateur·rice·s de jeunes enfants,
- il expose les équipes à une perte de lisibilité des responsabilités,
- et il crée, pour ses propres titulaires, une précarité diplômante, le titre étant limité dans le temps sans garantie de reconnaissance durable.
Face à ces enjeux majeurs, le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) a pris une position claire et assumée : refuser la banalisation de cette réforme, alerter sur ses conséquences et appeler à une mobilisation collective.
Retrouver le communiqué de ce jour.
Retrouvez également une FAQ du SNPPE pour répondre à toutes vos questions sur le communiqué et sur le titre professionnel de niveau IV d’Intervenant Educatif Petite Enfance
