Communiqué inter-organisations du 18 juin 2025

Le 6 juin dernier, un nouveau rendez-vous s’est tenu entre la DGCS et les organisations professionnelles et syndicales. Ce rendez-vous, censé faire progresser la concertation autour de la réforme des diplômes du travail social de niveau 6 (ASS, ES, EJE…), s’est révélé être une nouvelle fin de non-recevoir. À peine entendus, encore moins écoutés, nous, professionnel·les de terrain, formateur·ices, représentant·es syndicaux et associatifs, dénonçons une réforme précipitée, technocratique et déconnectée des réalités du terrain.

Une réforme sans dialogue

Malgré les alertes émises lors de précédents échanges, la DGCS a confirmé sa volonté de présenter la réforme à la Commission professionnelle consultative (CPC) dès le 3 juillet, sans prendre le temps d’une réflexion sérieuse et partagée. Les retours de terrain, l’analyse des besoins réels des publics, les préoccupations des formateurs et des étudiants sont balayés au profit d’une logique purement administrative et budgétaire.

Une logique économique qui appauvrit les formations

Réduction du volume d’heures de cours (jusqu’à -240h pour les ASS), suppression de 8 semaines de stage, digitalisation massive des contenus, mutualisation des enseignements… Tout porte à croire que cette réforme vise avant tout à faire des économies, quitte à sacrifier la qualité de la formation. Cette orientation est dramatique à l’heure où les situations sociales se complexifient et nécessitent au contraire plus de compétences, plus d’analyse, plus de formation.

Une mise à l’écart des professionnel·les

Fait inédit : les organisations professionnelles et syndicales ont été écartées des groupes de travail préparatoires à la réforme. Nous n’avons eu droit qu’à des présentations descendantes, assorties de temps d’échange restreints, sans véritable cadre de co-construction. La DGCS choisit ses interlocuteurs, dans l’opacité la plus totale. Le dialogue social est piétiné.

Un mépris de la réalité sociale et des métiers

Cette réforme nie la complexité des métiers du travail social, leur ancrage dans une éthique d’intervention, dans des savoirs professionnels construits et reconnus. À la place, on nous propose un diplôme « fonctionnel », répondant aux injonctions des employeurs plus qu’aux besoins des publics. Le risque est grand de voir les futur·es professionnel·les relégué·es à de simples fonctions d’exécution, loin de la clinique sociale, du lien et de l’accompagnement global.

Le SNPPE, avec l’ensemble du collectif, exige un report et une véritable concertation

Nous refusons une réforme qui va appauvrir les métiers, affaiblir l’attractivité du secteur, et dégrader la qualité de l’accompagnement proposé aux publics les plus vulnérables. Le SNPPE, aux côtés des autres organisations signataires, réclame une réouverture immédiate d’une concertation sincère, et le report de la présentation à la CPC.

Une rencontre avec le cabinet de la ministre Catherine Vautrin est prévue le mardi 24 juin à 15h30. Nous y porterons une demande claire : prendre enfin en compte l’expertise de celles et ceux qui, chaque jour, font vivre le travail social sur le terrain.