L’encadrement des crèches en cause après la mort d’un bébé à Lyon

L’encadrement des crèches en cause après la mort d’un bébé à Lyon

Le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), en revanche, entend « pointer du doigt le cadre réglementaire des micro-crèches ». Comme il l’explique, ces structures ont été instituées par un décret du 20 février 2007, initialement pour favoriser la création des places en secteur rural, avec un cadre dérogatoire : elles peuvent n’engager qu’un seul professionnel, « à l’ouverture et à la fermeture, jusqu’à trois enfants ».
« Cette mesure est d’ailleurs aussi possible depuis le 1er avril 2020 en raison de la crise sanitaire pour l’ensemble des crèches quelle que soit leur capacité d’agrément », déplore le syndicat, dans un communiqué du 27 juin. Il exige donc de mettre fin, pour tous les établissements d’accueil du jeune enfant, à cette possibilité d’ouverture avec un seul professionnel. « La mort d’un bébé en crèche par manque d’encadrement est une mort de trop ! »

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Rentabilité à tout prix, burn-out et maltraitance cachée : les crèches au bord de l’implosion

Rentabilité à tout prix, burn-out et maltraitance cachée : les crèches au bord de l’implosion

Dans ce paysage ô combien préoccupant, beaucoup de professionnelles optent pour la démission, la reconversion ou la grève (six préavis nationaux déposés depuis janvier 2022) dans l’espoir de voir la situation évoluer.
« Il est temps que l’Etat agisse. Après tout, il a toutes les solutions en main », indique Cyrille Godfroy, co-secrétaire du Syndicat national des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE). Le syndicaliste fait référence à la commission des « 1 000 premiers jours » dirigée par Boris Cyrulnik et dont
le rapport a été rendu en septembre 2020 au gouvernement. Il n’a été suivi d’au-une mesure concernant le mode d’accueil des jeunes enfants.

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Petite enfance: les crèches orphelines de personnel – Libération

Petite enfance: les crèches orphelines de personnel – Libération

(…) Enfin, l’image des métiers de la petite enfance n’est pas très valorisée. « Ce n’est pas juste jouer et changer les couches. Il y a l’observation et l’évolution des enfants, la détection d’éventuelles difficultés, l’accompagnement à la parentalité… », défend Véronique Escames, co-secrétaire générale du Syndicat national des professionnel·le·s de la petite enfance (SNPPE).

Source : Petite enfance: les crèches orphelines de personnel – Libération

La mort d’un bébé en crèche par manque d’encadrement est une mort de trop !

Mercredi 22 juin, une petite fille de 11 mois est décédée dans une micro-crèche à Lyon. Le communiqué du Procureur de la République du 24 juin mentionne que l’unique professionnelle présente “avait aspergé puis lui avait fait ingérer un produit caustique”.

Les professionnel·le·s de la petite enfance sont choqué·e·s à l’annonce de cette tragédie.
Le SNPPE est sidéré.

D’une manière plus large, le SNPPE veut pointer du doigt le cadre réglementaire des micro-crèches.
Ces structures, créées en 2007, permettaient d’accueillir 9 enfants à leur création (désormais 12). Elles ont été imaginées pour permettre de créer des places de crèches en secteur rural. Mais, afin que la structure ne soit pas trop onéreuse en fonctionnement, sous la pression des représentants des gestionnaires, un cadre réglementaire dérogatoire a été mis en place permettant de n’avoir qu’un·e seul·e professionnel·le à l’ouverture et à la fermeture jusqu’à 3 enfants.
Cette mesure est d’ailleurs aussi possible depuis le 1er avril 2020 en raison de la crise sanitaire pour l’ensemble des crèches quelle que soit leur capacité d’agrément.

Le SNPPE rappelle que le collectif “Pas de bébés à la consigne” dont il est membre dénonce depuis 2009 les atteintes à la qualité d’accueil du jeune enfant en France.

A la lumière de ce rappel du contexte ayant amené le développement des micro-crèches, le SNPPE exige :

  • l’arrêt immédiat de la mesure exceptionnelle permettant aux crèches de n’ouvrir qu’avec un·e seul·e professionnel·le quelle que soit la capacité d’accueil de la structure
  • l’arrêt immédiat de la mesure dérogatoire permettant aux micro-crèches de n’ouvrir qu’avec un·e seul·e professionnel·le.

La mort d’un bébé en crèche par manque d’encadrement est une mort de trop !

Le SNPPE est persuadé que ce drame aurait été plus facilement évité si la professionnelle avait pu passer le relais à une collègue.
Il rappelle que le secteur de la petite enfance se bat depuis des décennies contre la déréglementation constante qu’il subit. Permettre d’accueillir plus d’enfants par professionnel·le par toute sorte de subterfuge réglementaire est le fil conducteur de l’ensemble des décrets qui sont parus ces 20 dernières années.
Cette déréglementation n’a ni résolu le manque de places en crèche, ni amélioré la qualité d’accueil des crèches. Bien au contraire, le secteur de la petite enfance fait désormais face à une crise sans précédent qui n’a su être anticipée et maîtrisée par les gouvernements successifs : conditions de travail de plus en plus pénibles, salaires de misère, pénurie de professionnel.le.s par absence de réévaluation des effectifs des centres de formation… la liste est beaucoup trop longue! L’Etat ne prend pas la mesure des enjeux de la petite enfance pour notre société pourtant les voyants sont au rouge depuis longtemps. La réflexion financière prime sur LA SEULE réflexion qui aurait dû être : l’humain!

Le SNPPE ne cessera de revendiquer la fin de la marchandisation du secteur de la petite enfance et de dénoncer les logiques purement économiques de la CNAF (et donc de l’Etat) pour financer le fonctionnement des crèches.

Il somme M. Damien ABAD, Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées en charge de la petite enfance de réagir immédiatement.
Beaucoup de professionnel.le.s craignaient qu’il faille un drame pour que l’on prenne conscience de la réalité d’accueil. Hélas, il a eu lieu.

Arrêtez de faire des économies sur le dos des familles et de leurs enfants!
Il faut désormais former en nombre suffisant des professionnel.le.s avec des formations qui “montent en compétence et en qualification des professionnel·le·s, en réponse au haut niveau d’exigence de la société et des familles, en matière d’accueil et d’éducation du jeune enfant de qualité”, assurer un encadrement secure pour des enfants qui ne sont pas capables d’appeler à l’aide en cas d’urgence…

Il faut investir massivement dans la petite enfance pour que plus jamais un bébé ne meurt car la réglementation ne l’a pas assez protégé.