
La pénibilité dans la petite enfance reste l’un des angles morts des politiques publiques, alors même qu’elle structure le quotidien de milliers de professionnelles.
Dans la continuité de son engagement pour la reconnaissance, la valorisation et la juste considération des métiers — qu’elle soit sociale, salariale ou liée aux conditions de travail — le SNPPE publie un dossier pour rendre visibles les gestes, postures et expositions qui usent les corps tout au long d’une carrière.
Un outil au service d’un combat central du syndicat : permettre enfin aux professionnelles d’exercer des métiers à leur vraie valeur et dans des conditions réellement soutenables.
Le Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE) alerte les pouvoirs publics sur l’usure professionnelle dans les métiers de la petite enfance.
Nous avons publié une lettre ouverte au Premier ministre, rappelant l’urgence de reconnaître la pénibilité réelle des professionnelles — sans réponse à ce jour.
Le SNPPE rend public un travail afin de faire entrer la petite enfance dans le débat national.
Cette publication vise à documenter, de manière claire, chiffrée et accessible, les contraintes physiques cumulées tout au long d’une carrière :
- portage répété de charges,
- accroupissements et flexions,
- exposition sonore,
- risques biologiques,
- gestes répétitifs,
- inaptitudes professionnelles précoces.
La pénibilité dans la petite enfance est réelle, documentée, mais jamais reconnue dans les dispositifs actuels.
LES CHIFFRES CLÉS
Voici quelques éléments particulièrement marquants issus de notre analyse :
5 000 tonnes
Portées dans une carrière, en cumulant les gestes de portage quotidiens d’enfants.
1 000 000 d’accroupissements
Effectués tout au long d’une carrière, avec des conséquences majeures sur les genoux, le dos et les hanches.
56 000 heures de bruit
Un environnement sonore dépassant les seuils recommandés, non reconnu comme pénible.
+44 % de maladies professionnelles
Une augmentation parmi les plus fortes de tous les secteurs féminisés.
144 000 changes
Exposition quotidienne aux odeurs fortes, aux fluides biologiques, aux risques infectieux.
Inaptitudes avant 55 ans
De nombreuses professionnelles quittent leur métier en invalidité, bien avant l’âge légal théorique.
« La plupart des professionnelles ne dépassent pas 30 années d’exposition réelle : leurs corps lâchent avant. »
📘 Télécharger le livret : “Les gestes invisibles”
Ce document a été transmis :
- à l’ensemble des parlementaires,
- aux organisations professionnelles,
- aux partenaires sociaux,
- aux médias spécialisés et généralistes.
ANALYSE
🔷 Un secteur féminin exposé à l’usure
Avec plus de 97 % de femmes, la petite enfance est un exemple typique de pénibilité non reconnue dans les métiers féminisés.
🔷 Des gestes répétitifs, invisibles, mais destructeurs
Accroupissements, portages latéraux, rotations, changements, nettoyage : ces gestes simples, répétés des centaines de fois par jour, génèrent une usure précoce.
🔷 Un cadre réglementaire insuffisant
Aucune de ces expositions n’est intégrée au Compte Professionnel de Prévention.
Les professionnelles sont censées cotiser plus longtemps, alors même que leurs corps ne tiennent pas jusqu’au bout.
POSITION ET REVENDICATIONS
Le SNPPE demande :
- La reconnaissance officielle de la pénibilité dans la petite enfance
- L’intégration du secteur dans le Compte Professionnel de Prévention (C2P)
- Un départ anticipé possible pour les métiers d’exposition
- Un référentiel national “Pénibilité petite enfance”
- Des moyens dédiés à la prévention : ergonomie, équipements, effectifs, formation
- Un suivi médical renforcé des professionnelles exposées
L’enjeu est simple :
👉 Permettre aux professionnelles d’arriver en bonne santé en fin de carrière — ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Votre expérience compte.
Vous pouvez contribuer à documenter l’usure professionnelle en partageant votre vécu.
➡️ Formulaire anonyme et sécurisé
Le SNPPE garantit une confidentialité totale.
